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2016/03/30

The Return of Political Meritocracy”

Billet de Pujamoni Dey

Daniel A. Bell, Zhang Weiwei, Nicolas Berggruen, and Nathan Gardels, “The Return of Political Meritocracy,” New Perspectives Quarterly, Fall 2012.

Zhang Weiwei est un auteur et professeur chinois enseignant à l’Université Fudon, à Shanghai. Il enseigne les relations internationales en tant que professeur invité à l’École de la Diplomatie et des Relations Internationales de Genève. Zhang Weiwei aurait reçu son doctorat en relations internationales à l’Université de Genève. Il a écrit plusieurs textes autant en anglais qu’en chinois sur divers sujets concernant le développement en Chine, les réformes politiques et économiques, la politiques étrangère de la Chine et sur les relations entre Beijing et Taipei parmi d’autres.

Dans cet extrait, Zhang Weiwei se concentre sur les réformes économiques qui devancent les réformes politiques en Chine. Il introduit son travail en déclarant que, contrairement à la croyance occidentale que la Chine aurait connu un essor économique sans réelles avancées politiques, les réformes politiques ne sont pas inexistantes en Chine. Il clarifie toutefois que la Chine a connu d’avantage de réformes sur le plan économique que sur le plan politique, ce qui serait un défaut à corriger pour une prospérité générale et durable. Weiwei ajoute que les changements économiques vont de paire avec certaines améliorations sur le niveau politique. En effet, il y a une amélioration dans les conditions de vie d’un plus grand nombre de Chinois(es), ainsi qu’une plus grande liberté personnelle depuis 1949 concernant, par exemple, leur emploi ou leur éducation ou, encore, le mariage.


Zhang Weiwei, "China's New Political Discourse"

Billet de Vincent Courtemanche
Zhang Weiwei est un professeur Chinois de relations internationales à l'université de Fudan, et un chercheur à l'institut Chunqiu.  Il était aussi professeur au Centre for Asian Studies, Graduate Institute of International and Development Studies, et un professeur invité à la Geneva School of Diplomacy and International Relations.
Zhang a écrit principalement en anglais et en chinois sur la réforme politique et économique chinoise ainsi que sur le modèle de développement et les politiques comparative de la Chine.  Selon lui, il aurait été interprète anglais pour certains dignitaires chinois, incluant Deng Xiaoping, dans les années 1980.
China's New Political Discourse, écrite par Zhang Weiwei, a été publié dans la revue New Perspective Quaterly à l'automne 2012.  Dans ce texte, l'auteur tente d'évaluer les bienfaits et les possibilités de combiner une démocratie basée sur la pensée, et une méritocratie basée sur des actions.

2016/03/29

Beijing Consensus or Washington Consensus

Billet de Patrick Wiley

Yao Yang est un professeur et le directeur du China Center for Economic Research et le recteur du National School of Development à l’Université de Pékin. Il a notamment étudié à l’Université de Wisconsin-Madison, obtenant son Ph.D en Agriculture et économie appliqué en 1996.  Il se spécialise aujourd’hui sur des sujets reliés au développement et à la transition économique en Chine. Il est aussi l’éditeur du journal China Economic Quartely et a publié de nombreux articles dans d’autres revues/journaux scientifiques. Sa crédibilité réside entre autre dans le fait qu’il a remporté le Sun Yefang Economics Award en 2009, le plus haut honneur dans le domaine de l’économie en Chine.
« Beijing Consensus or Washington Consensus, What Explains China’s Economic Success? » est essentiellement une glorification du système économique chinois, ou le Beijing Concensus (BC).  Ce système, selon Joshua Ramo, est basé sur trois principes : « institutional innovation, equitable and sustainable developement, and self-determination ». Yao Yang stipule que la Chine a évolué depuis l’ère totalitaire et a adopté certaines caractéristiques du modèle américain, basé sur « prudent fiscal policy, economic openness, privatization, market liberalization, and the protection of private property » (p. 28), selon les dires de John Williamson On pourrait donc penser que la Chine n’est donc qu’un autre cas de cette expansion de l’empire américain.  Au contraire, Yang nous dit que la Chine s’est approprié le modèle américain, ou le Washington Concensus (WC), afin de l’intégrer à la réalité chinoise une étape à la fois.

Yao Yang, “Beijing Consensus or Washington Consensus”

Billet de Charles-David Lagacé

Yao Yang, “Beijing Consensus or Washington Consensus”

Qu'est-ce qui explique le succès économique de la Chine?
Yao Yang est professeur au "China Center for Economic Research (CCER)" et il est à la tête du" National School of Development (NSD)", Université de Pékin. Ses spécialités sont sursur l'économie et le développement de la Chine. Il a publié des centaines d'article dans des magasines spécialisés, journaux et plusieurs livres sur ses impressions et l'avenir de l'économie chinoise.
Sont article parle du succès économique de la Chine, mais plus précisément sur le comment elle a fait pour reprendre le retard des années 1980-90 où personne n'aurait prédit qu'elle aurait autant d'influence aujourd'hui dans le monde. Il ne dit pas que tout est rose dans le pays, car il y a plusieurs régions de la Chine qui sont encore sous développé et où les salaire ne sont pas comparable à ceux des grandes villes. Tous les spécialiste en économie vous diront que les grands changements dans des entreprises et usines sont difficiles à gérer et que le prix de ces changement se font voir presque uniquement à long terme, car la productivité diminue drastiquement quand tu changes un model déjà efficace sur le point du rendement. Le rendement d'une entreprise dépend de la performance des employés et des contrats qu'elle peut obtenir grâce à sa fiabilité d'exécution.

La chine a réussi à faire les changements nécessaires pour soutenir sont évolution rapide dans un temps record et avec des résultats immédiats ce qui la rendu seconde après les États-Unis sur les investissements étrangers. Cependant Yao Yang nous informe que l'économie chinoise avait déjà commencé à changer il y a 30 ans vers le la doctrine néoclassique. Il ne se cache pas que la balance économique est fragile et qu'il se pourrait qu'à tout moment que le vent change de côté avec un crise économique imprévue et soudaine. On peut se fier aux japonais pour ce qui est de l'exemple d'une économie de bulle. Dans les années 1995 le gouvernement a du annoncer la faillite de plusieurs banques à cause que ceux-ci avaient prêté plus que ce qu'elle pouvaient donner. Les spéculations sont à la base de l'inflation grimpante, mais sont aussi la première cause de catastrophe économique.


Bibliographie:
http://en.nsd.edu.cn/article.asp?articleid=6962

Yu Jianrong, "Shifting from 'Rigid Stability' to 'Resiliant Stability"

Billet de Véronique Jolly


Yu Jianrong, "Shifting from 'Rigid Stability' to 'Resiliant Stability,"  Contemporary Chinese Thought 46.1 (Automne 2014): 85-91.  Texte original publié en 2011.


Yu Jianrong est chercheur et professeur à l’Institut de développement rural de la Chinese Academy of Social Sciences. Activiste pour les droits de l’Homme en Chine, il est surtout connu pour ses actions auprès des paysans chinois et ses écrits sur le développement rural et les droits des paysans. Il est également connu pour son microblogue créé pour retrouver les enfants victimes d’enlèvement.

Dans Shifting from “Rigid Stability” to “Resilient Stability”, Yu Jianrong fait référence à la série de mouvements de protestation populaire qui ont eu lieu en Chine en 2010. Il mentionne notamment les méthodes non réglementaires du «Ministère des Ressources et des Terres», dans son action dite d’amélioration du cadre de vie des paysans, avait confisqué leur des terres et du fait même violé leurs droits dans une pure quête de profit, les nombreuses grèves qui affectent le secteur manufacturier, ou encore les multiples attaques commises par des individus. Selon Yu, tous ces évènements ont affecté la sécurité publique en 2010 et sont la cause, ainsi que la conséquence d’une trop grande rigidité de la part du gouvernement chinois dans sa quête de stabilité sociale.


Yao Yang, “Beijing Consensus or Washington Consensus?"

Billet par Lucie Mirouze

Yao Yang, “Beijing Consensus or Washington Consensus, What explains China's Economic sucess? ”, Development outreach

Yang Yao est économiste chinois reconnu ainsi que le directeur du centre de recherche sur l'économie de la Chine à l'université de Pékin. En tant qu'économiste et écrivain il s'est particulièrement intéressé aux transitions économiques et au développement de la Chine. Il compte à son actif plus d'une centaine de publication autant en Chine qu'à l'international. Ici, son article intitulé « Beijing Consensus or Washington Consensus, What explains China's Economic sucess » s'insère dans ses recherches sur le développement économique de la Chine. En effet, c'est une réflexion personnel qui se base sur sa compréhension du récent développement économique de la chine et de ses mécanismes.
Pour lui, le développement de la Chine dépasse les deux consensus de Beijing et de Washington, qui ne peuvent pas l'expliquer séparément. En effet, la Chine a connu un développement, basé sur trois leçons principales qui font sa particularité. En premier, la développement chinois est basé sur l'idée que l'efficacité institutionnelle prime sur sa pureté. Pour cela, les institutions doivent combiner les intérêts personnels des agent économiques et sociaux avec les intérêts de la société cela peut se voir au travers des TVE où il y une coopération entre gouvernement locaux qui possède les TVE et les entrepreneurs privés qui la gère mais aussi avec le système du double prix qui permet de produire plus mais également de protéger les entreprises publiques faible de la concurrence du marché. En second, le gouvernement chinois par du principe que les fonctionnaires doivent être motivés pour aider à la croissance économique et pour cela la promotion des fonctionnaire est basé sur le mérite, qui dépend de leur contribution à la croissance économique et la croissance bénéficient directement aux fonctionnaires donc ils ont des intérêts à la promouvoir. Et troisièmement, la Chine étant une société égalitaire la croissance doit toujours tenir compte des moins favorisés et donc vise toujours à  s'améliorer.

Yao Yang, “A Chinese Way of Democracy?”

Billet par Lucie Mirouze

Yao Yang, “A Chinese Way of Democracy?” Chinese Center for Economic Research, Working Paper Series, 2009.

Yang Yao est un économiste chinois reconnu ainsi que le directeur du centre de recherche sur l'économie de la Chine à l'université de Pékin. En tant qu'économiste et écrivain il s'est particulièrement intéressé aux transitions économiques et au développement de la Chine. Il compte à son actif plus d'une centaine de publication autant en Chine qu'à l'international. Son article intitulé « A Chinese Way of Democracy» parle effectivement de démocratie mais il est en lien avec le développement économique car il aborde la question de la croissance économique. Plus particulièrement, ce texte parle de la démocratisation en Chine, de son histoires mais surtout de ses possibilités.
Pour Yao Yang, il y a toujours eu un contexte social favorable pour la démocratie dans la mesure où les différents révolutions sociales et intellectuelles en Chine ont permis de mettre en place le sens de l'égalité, un facteur qui a souvent précédé la démocratie. De plus, grâce aux réformes, principalement économique, de 1980-1990 il y a eu un mouvement de liberté civile et de démocratisation. Cette période a été crucial pour le CCP qui a finalement lui même cherché des solutions en faveur de la liberté civile pour éloigner l'envie de démocratisation. Cependant, cette stratégie sera perturbée à cause du développement de deux forces, la classe moyenne et la société civile qui sont des éléments qui vont favoriser le chemin vers la démocratisation. Pourtant, le CCP va une nouvelle fois changer, il va passer d'un parti prolétaire à un parti-état qui va faire la promotion de la croissance économique pour détourner les demandes de démocratie.

“The China Model: A Dialogue between Francis Fukuyama and Zhang Weiwei”

Billet de Nicolas Gagné

“The China Model:  A Dialogue between Francis Fukuyama and Zhang Weiwei,” New Perspectives Quarterly, Fall 2011.

Francis Fukuyama (1952-) est un économiste et spécialiste de science politique travaillant à l'université Stanford. Son œuvre la plus célèbre est The End of History and the Last Man (1992), qui stipulait qu'avec la chute du communisme le triomphe mondial de la démocratie libérale et de l'économie de marché constituerait la dernière étape de l'évolution humaine. Zhang Weiwei enseigne à la Geneva School of Diplomacy and International Relations et à l'université Fudan, à Shanghai. Il a écrit The China Wave: The Rise of a Civilizational State.

L'article présente une comparaison entre les modèles politiques/économiques américain et chinois. La principale question à laquelle Fukuyama et Zhang tentent de répondre est la suivante: Quelles sont les forces et les faiblesses de chaque modèle, et surtout du modèle chinois? Pour y répondre, les auteurs présentent tour à tour leurs arguments, se fondant principalement sur des exemples tirés de l'histoire des États-Unis et de la Chine.


“The China Model: A Dialogue between Francis Fukuyama and Zhang Weiwei”

Billet de Vincent Perron

 “The China Model:  A Dialogue between Francis Fukuyama and Zhang Weiwei,” New Perspectives Quarterly, Fall 2011.

Ce dialogue fait entre deux éminents intellectuels, Francis Fukuyama et Zhang Weiwei, est un débat sur le modèle chinois où le premier se voit contre et le deuxième, Zhang Weiwei, pour. Fukuyama est un célèbre penseur américain diplômé en science politique à l’Université d’Harvard et bien connu sur sa théorie de la fin de l’histoire. Zhang Weiwei est professeur de relations internationales à l’Université de Fundan et a grandement écrit sur les réformes économiques et politiques de la Chine. Les deux sont reconnus dans le monde et ce qu’ils disent est écouté dans le monde par les experts.

Ces deux intellectuels d’envergures discuteront donc du modèle chinois et ce sera Fukuyama qui commencera. Il ne voit pas l’état chinois comme totalement mauvais, il voit les avantages que le pays centralisé peut avoir pour ce qui est de la vitesse décisionnelle dans la construction de grands projets. Le pays n’est pas mis en otage par des groupes d’intérêts comme aux États-Unis et grâce à cela il peut être plus flexible dans ses décisions. Néanmoins, il y a 4 points où la Chine n’a pas l’avantage. Premièrement, le parti bureaucratique n’est pas connecté avec l’opinion publique. Puisqu’il n’est pas redevable de son pouvoir au public, il possible qu’il n’agisse pas toujours dans son intérêt. Deuxièmement, si un mauvais leader arrive au pouvoir, il n’y a aucune façon de le chasser de sa place. Troisièmement, l’économie serait trop basée sur l’exportation et ce système ne serait pas adapté pour la seconde puissance mondiale que le pays est devenu. Finalement, même si le modèle chinois apporte la richesse, il n’apporte pas un meilleur respect et sort à sa population. C’est un devoir moral que chaque état devrait tenter d’appliquer.


Bell, et. al., "The Return of Political Meritocracy"

Billet de Marie-Hélène Gendron

Daniel A. Bell, Zhang Weiwei, Nicolas Berggruen, and Nathan Gardels, “The Return of Political Meritocracy,” New Perspectives Quarterly, Fall 2012.

Zhang Weiwei est un professeur en relations internationales à l'université Fudan en Chine, ainsi qu'un chercheur à l'institut Chunqiu.  Il a également été professeur invité à l'École de diplomacie et relations internationales de Genève.  Il a beaucoup écrit, en anglais comme en chinois, sur les réformes politiques et économiques de la Chine.  Sa connaissance de l'anglais lui a permis de travailler comme interprète, notamment pour Deng Xiaoping dans les années 1980.  “The Return of Political Meritocracy” contient un extrait du livre The China Wave : Rise of A Civilizational State de Zhang Weiwei publié en 2012.

Dans ce texte, Zhang Weiwei dément l'idée reçue en Occident que les réformes économiques des dernières décennies en Chine n'ont pas été accompagnées de réformes politiques.  Il soutient en fait l'idée que la Chine a entrepris de grandes réformes économiques ainsi que des réformes politiques de moindre importance.  Les politiques adoptées permettent maintenant aux Chinois de poursuivre leurs propres intérêts et définir leur destinée, maintenant que les coupons de rationnement ne sont plus d'usage, que les systèmes de hukou et de dang-an se sont assouplis et qu'une bonne partie de la richesse et des emplois n'est plus gérée par l'État.


2016/03/23

Gilles Aurore

Yu Jianrong, "The 'Urbanization' of Peasants is Fundamental," Contemporary Chinese Thought 46.1 (Automne 2014): 37-40.  Texte original publié en 2010.

Yu Jianrong est actuellement un professeur à l’Académie chinoise des sciences sociales, et également directeur du centre de recherche des problèmes sociaux de l’institut de recherche du développement rural.
Depuis les trente dernières années Yu Jianrong s’est consacré à la défense de la classe inférieure chinoise, un sujet qui doit le touche de très près car il a lui-même eu une enfance difficile et a connu la misère. En effet sa famille était de paysans et a été retiré des Hukou ce qui lui l’a encore plus plongé dans la pauvreté, on apprend par exemple qu’ils n’avaient même pas de coupons pour pouvoir manger et se vêtir. Aussi Yu Jianrong lui-même a été la cible de moqueries et de méchancetés de la part de ses camarades de classe qui le traitaient « d’illégal » car sans hukou. On comprend ainsi pourquoi il défend cette classe-là, et qu’il veuille que ces gens-là puissent avoir accès aux mêmes droits que les personnes provenant du milieu urbain, et de protéger les intérêts des paysans.
Ici l’auteur soulève les gros problèmes survenus suite à l’urbanisation en Chine depuis l’époque des réformes d’ouverture et de modernisation du pays dans les années 1980.  
En effet, les paysans sont confrontés à un problème de propriété, car les autorités se sont bien rendus compte que les terres agricoles pouvaient représenter une grande source de revenus, et les paysans ne possèdent pas vraiment les terres, ainsi, les autorités peuvent leur enlever sans qu’ils ne puissent s’y opposer, d’une part parce qu’ils sont beaucoup plus faibles, ils n’ont pas beaucoup d’éducations et aussi n’ont aucun poids face aux autorités, ils sont comme insignifiants finalement pour les autorités.
On nous dit ici pour appuyer cela que depuis les réformes d’ouverture entre 50 et 60 millions de paysans ont perdu leurs terres au profit du gouvernement.

Yu Jianrong's Response: My Anger Doesn't Target Individuals

Billet de Véronique Jolly

Li Yihao, "Yu Jianrong's Response:  My Anger Doesn't Target Individuals," Contemporary Chinese Thought 45.4 (Été 2014): 82-86.  Texte original publié


Yu Jianrong est chercheur et professeur à l’Institut de développement rural de la Chinese Academy of Social Sciences. Activiste pour les droits de l’Homme en Chine, il est surtout connu pour ses actions auprès des paysans chinois et ses écrits sur le développement rural et les droits des paysans. Il est également connu pour son microblogue ainsi que sa campagne médiatique créée afin de retrouver les enfants victimes d’enlèvement en Chine.

 En 2010, alors que Yu Jianrong est en visite à Wanzai, un incident public survient entre ce dernier et le Secrétaire du Parti du comté de Wanzai, Chen Xiaoping. Alors que Yu fait appel aux membres du parti afin d’éviter la démolition soi-disant nécessaire au développement des maisons des paysans, il rappelle le rôle de la société moderne de se faire la gardienne des droits fondamentaux des individus et pointe du doigt les dirigeants du comté de Wanzai du non-respect des ces droits. C’est alors que Chen lui répond cyniquement que sans le travail d’un Secrétaire de parti tel que lui-même, les intellectuels comme Yu n’auraient rien à manger. Ce qui n’est pas sans fâcher Yu Jianrong qui décide plus tard de publier sur son blogue les mots formulés par Chen Xiaoping.


Yu Jianrong Talks Politics to Officials

Billet de Charles-David Lagacé

Zhou Hualei,  "Yu Jianrong Talks Politics to Officials:  Don't Cavalierly Infringe on the People's Rights," Contemporary Chinese Thought 45.4 (Été 2014):  42-50.  Texte original publié en 2010.

En novembre 2012, "Foreign Policy" a indiqué que Yu Jianrong est l'un des 100 plus grands penseurs du monde et a décrit cet intellectuel comme étant un rare Chinois qui a relevé le défi d'indiquer à la Chine comment celle-ci peut changer sa ligne directrice pour le mieux. Il travaille à l'Académie Chinoise des sciences social à Beijing, il travaille aussi sur un projet de revitalisation des villages en région qui sont presque à l'extinction humaine.

L'auteur commence par décrire les conférences que Yu Jianrong comme étant hors de l'ordinaire, car il est direct dans ses sermons et parle directement aux groupes ciblés dans ses constats en les pointant du doigts. Les spectateurs  passe par différents stade durant ses conférences, de l'incrédulité, aux rire jusqu'à l'envie de révolte.

2016/03/22

Yu Jianrong, "The 'Urbanization' of Peasants is Fundamental"

Texte de Diana Malyutina

Yu Jianrong, "The 'Urbanization' of Peasants is Fundamental," Contemporary Chinese Thought 46.1 (Automne 2014): 37-40.  Texte original publié en 2010.

Yu Jianrong est un militant des classes socialement exclues en Chine notamment les individus du milieu rural et leur difficulté d’intégration en ville. Provenant lui-même d’un milieu pauvre et défavorisé, Yu Jianrong a réussi à monter les échelons de l’éducation pour aujourd’hui parler pour ceux qui ne peuvent pas et défendre les droits des défavorisés, notamment par son activité fréquente sur Internet. Dans son texte « The “Urbanization” of Peasants Is Fundamental » il démontre l’importance de « l’urbanisation » des paysans dans la mesure où la migration des paysans du milieu rural en ville se fait plus fréquente et il est selon lui indispensable d’assurer l’intégration de ces individus en ville et leur permettre de profiter des mêmes droits que les individus ayant grandi dans l’environnement urbain.

Selon Yu Jianrong, l’urbanisation en Chine affecte et met en jeu principalement les intérêts des paysans car leurs droits de propriété ne sont pas assurés et leurs pouvoirs mal répartis par les autorités locales. Il pointe du doigt notamment les abus de la part des autorités locales qui bénéficient financièrement des disputes territoriales, isolant les paysans et se partageant tous les droits sans leur en accorder.


Li Yihao, "Yu Jianrong's Response: My Anger Doesn't Target Individuals"

Billet de Benoit Lacombe

Li Yihao, "Yu Jianrong's Response:  My Anger Doesn't Target Individuals," Contemporary Chinese Thought 45.4 (Été 2014): 82-86.  Texte original publié en 2010.

Dans ce texte, Li Yihao traduit une entrevue entre le People’s Forum et Yu Jianrong. Ce dernier rapporte les évènements entourant un accrochage entre l’intellectuel Yu Jianrong et Chen Xiaoping, le secrétaire du parti pour le comté de Wanzai qui ont été posté sur le micro blogue de Yu avant de devenir un phénomène sur internet et dans les média. Yu est un intellectuel qui se spécialise dans les questions de développement rural, il est principalement connu par son micro blogue et ses actions tel que ses propositions de réformes économiques et politiques.

Yu Jianrong était en visite à Wanzai pour tenter de convaincre les responsable du parti de ne pas détruire les maisons des paysans, bien que le texte ne mentionne pas si ces maisons sont celles construites légalement ou non, le refus de Chen Xiaoping de reconnaitre les arguments de Yu basé sur la démocratie et la propriété privée mène à un échange ou Chen déclare que sans secrétaire comme lui, les intellectuels n’auraient rien à manger.


Yu Jianrong, "The 'Urbanization' of Peasants is Fundamental"

Billet de Kaouthar Koulmi

 Référence: Yu Jianrong, "The 'Urbanization' of Peasants is Fundamental," Contemporary Chinese Thought 46.1 (Automne 2014): 37-40.  Texte original publié en 2010.

Note sur l’auteur : Né en 1962 Yu Jianrong est un savant chinois connu pour son engagement pour la défense des démunis, lui-même venant d’une famille moins bien nantie, et pour ses publications sur le web[2]. Détenteur d’un doctorat en études juridiques, il fait des recherches dans l’Academy of Social Sciences Rural Development Institute (Beijing, China), l’un des instituts les plus prisés en Chine. Il  est présentement le directeur du Social Problems Research Center of the Rural Developpement Research Institute of the Chinese Academy of Social Sciences. Il est également connu pour ses livres sur les changements du développement rural en Chine et sur ses travaux prônant les intérêts des paysans et dénonçant les organisations criminelles des campagnes. Il a été déclaré en novembre 2012, l’un des 1000 penseurs les plus proéminents du monde par le Foreign Policy. [3]
 Yu Jianrong écrit cet article en se basant sur ses propres données de professeur au Social Problems Research Center of the Rural Developpement Research Institute of the Chinese Academy of Social Sciences, sur des statistiques et des sondages qu’il a lui-même mené. Son but est de mettre le doigt sur les enjeux de l’urbanisation massive en Chine, et pour avancer des solutions à cette situation. Pour le savant, il devenait essentiel d’assurer aux paysans qui migraient de plus en plus en masse vers la ville, ils étaient plus de 400 millions au moment de la rédaction du texte, pour y travailler, d’avoir des services sociaux équivalents à ceux des villes et d’urbaniser les hukou, un système de passeports internes, alors ruraux. L’auteur est bien placé pour parler de ce sujet, puisqu’on explique, dans son article, que sa famille, ayant subit les contrecoups de la révolution culturelle, expulsée de leur hukou, sans coupons, a du  survivre, tant bien que mal, avec les moyens du bord, dans les campagnes. Le professeur note que le plus grand problème dans cette urbanisation, c’est de protéger les intérêts des paysans. Ces derniers sont confrontés à deux défis majeurs. D’abord le fait que les paysans n’ont pas de  véritables droits de propriété, le deuxième étant un débalancement des pouvoirs entre villes et campagnes. Les paysans se font exproprier, car leurs terres rapportent beaucoup de richesses potentielles aux gouvernements locaux et ils sont trop faibles pour protéger leurs droits. Il explique ensuite que  leur calvaire ne s’arrête pas la. Même après avoir migré, ces derniers, et leurs enfants, ont de la difficulté à survivre financièrement.  Ils sont aussi pris entre deux feux, souvent incapables de retourner à la campagne, s’ils n’arrivent pas à s’installer en ville, ils se tournent souvent vers une vie criminelle. Après avoir exposé les enjeux auxquels les paysans font face, il ajoute un autre facteur. En Chine, les habitants ont traditionnellement une appartenance à une région, alors que les migrants n’ont plus cet attachement et se retrouvent dans un entre-deux. Ainsi, la solution avancée par le chercheur pour régler les souffrances de ces Chinois, à une époque où ce flux est incontrôlable, c’est «  l’urbanisation des masses paysannes » . Cela consiste à offrir à ces migrants trois choses. Une sécurité sociale minimale, de mettre un seuil d’entré en ville et, finalement, de créer une communauté pour développer chez eux un sentiment d’appartenance à un groupe.

Han Han, "Il faut supprimer les dissertations"

Billet de Kaouthar Koulmi

 Référence: Han, Han. Blogs de Chine,  Bleu de Chine, Paris, Gallimard, 2012, 398p.

 Titre : Il faut supprimer les dissertations

 Note sur l’auteur :  Han Han est le blogueur le plus connu en Chine avec 300 millions de hits à son actif. Il est né le 23 septembre 1982 à Shangai. Il commence à écrire dès son adolescence. D'ailleurs, son premier titre, San Chong Men ,parut lorsqu’il n’avait que 17 ans. Cette œuvre devint un best-seller vendu à plus de 20 millions d’exemplaires. À 33 ans, il représente donc une nouvelle génération d’écrivains qui, sans être dissidents, arrivent à s’exprimer en Chine.  En plus de sa carrière sur internet, il a inauguré son blog en 2006, il est également l’auteur de nombreux ouvrages, mais aussi  chanteur-compositeur et pilote de course. En 2009, il participe au championnat du monde de  rallye en Australie. Il est aussi sacré champion national de Chine en 2012. Quant à sa carrière musicale, il sort son premier album R-18 en 2006. En mai 2010, il fut nommé par le Times magazine, comme étant l’une des personnes les plus influentes au monde. La même année, la magazine britannique New Statesman l’a proclamé 48e dans son top 50 des personnes les plus influentes.[1]

Article : Dans son article, Il faudrait supprimer les dissertations, parut sur son blogue, en juin 2007, Han Han traite de la liberté d’expression et des entraves sociales que subissent les Chinois, sans pour autant critiquer ouvertement l’État. Il se sert de son propre exemple pour montrer à quel point les jeunes Chinois sont obligés de se conformer à un mode de pensée. Les élèves qui mettent de l’avant les slogans en vogue sont grandement félicités, recevant les honneurs, les bonnes notes et les premiers prix dans les concours. À l’inverse, ceux qui ne se conforment pas récoltent des zéros ou pire des expulsions pour avoir dit ce qu’ils pensaient vraiment. Le blogueur affirme avoir lui même du se « laver le cerveau » des valeurs sociales avant d’écrire ses dissertations. Il questionne donc l’arbitraire des notes attribuées affirmant qu’un zéro n’est  un zéro que dans les yeux du correcteur et selon ses propres critères. Ainsi, il n’y a pas de justice dans un système de correction supposément neutre. Les Chinois, dès leur parcours académique, et plus tard, apprennent à ne pas dire ce qu’ils pensent, car ils peuvent en pâtir. Au final, on apprend à écrire dans un cadre déterminé par la société.  Le trentenaire réfute ensuite l’idée voulant que même si on limite les élèves dans ce qu’ils peuvent exprimer par écrit, on leur apprend à  bien écrire. Il affirme que l’on n’est pas obligé de produire une dissertation pour savoir écrire et, qu’en somme, le véritable but de la dissertation en Chine est de développer l’idée chez la jeunesse qu’écrire la vérité mène toujours à des retombées négatives.  Ainsi, l’écriture d’une dissertation, si c’est pour améliorer ses qualités d’auteur devient désuète, en ce sens, selon le blogueur qui avance donc une abolition de cette épreuve dont les vertus sont finalement de décourager les élèves à dire ce qu’ils pensent.

Jianrong, Yu, Social Transformation Requires First Resolving the Problem of Social Injustice

Jianrong, Yu,  Social Transformation Requires First Resolving the Problem of Social Injustice

Billet de Marisha Pauzé

Yu Jianrong est un professeur et chercheur pour la Chinese Academy of Social Sciences où il est directeur de recherche de l’institut du développement rural. Il a publié plusieurs écrits concernant les réformes politiques qui doivent être entreprises en Chine pour faire progresser les régions rurales.
Dans cet article, Jianrong présente sa vision des problèmes liés à la transition sociale en Chine et propose 4 façons de régler la situation. Cette époque de changement il la décrit comme étant le passage d’une économie planifiée à une économie de marché et donc d’une société fermée à une société ouverte. Selon lui, le plus grand problème de la Chine se retrouve au niveau de la stabilité et de la sécurité sociale. Il avance qu’il y a de plus en plus de tribulations touchant les droits de la masse des paysans, ouvriers et des gens ordinaires en région urbaine. Chez les ruraux, c’est la terre qui cause plusieurs difficultés comme : l’étalement urbain, la confiscation des terres et la pollution environnementale. Les ouvriers quant à eux, vivent de plus en plus de conflits entre employeurs et employés, notamment relativement à la question salariale. Les gens ordinaires en ville sont sujets à la démolition de leur environnement et leur relocalisation. L’inégalité sociale est un problème dominant en Chine et les classes les plus pauvres ont besoin d’avoir les outils nécessaires pour défendre leurs droits. Cependant, Jianrong souligne qu’ils se battent pour protéger leurs intérêts plutôt que de militer pour leur droit.
Devant ces nombreux ennuis, la grogne populaire ne peut qu’augmenter. Les gens sont insatisfaits envers les autorités en place et la qualité de vie. Ils énoncent clairement et efficacement leur revendication à travers les blogs et les forums sur internet. Cette propagation du message permet d’élargir l’auditoire et de rallier un nombre plus grand à la cause, mais d’un autre côté, le manque de contrôle sur le discours fait qu’il se transforme et cela produit de l’instabilité. Les émeutes vont être la forme la plus violente de l’instabilité et de l’insatisfaction populaire.

2016/03/21

Shifting from "Rigid Stability" to "Resilient Stability"

Billet de Vincent Courtemanche

Yu Jianrong est un intellectuel chinois très important.  Il se spécialise dans la recherche sur le développement rural à Academy of Social Sciences Rural Development Institute à Beijing.  Il est présentement directeur et professeur du Rural development Institute's Social Issues Research Center.  Il est l'auteur du livre récipiendaire de prix sur les changements de la politique rurale en Chine Politics of Yue Village: Changes in the Political Structure in China's Rural Village in the Transition Period.  Il a également écrit de nombreux autres travaux sur les protestations rurales et le crime organisé dans les banlieues.  En 2012, Foreign Policy a nommé Yu Jianrong un de ses 100 meilleurs penseurs pour avoir osé être spécifique sur la manière à adopter pour changer la Chine.
Dans le texte Shifting from "Rigid Stability" to "Resilient Stability", publié en 2014, l'auteur s'intéresse à la stabilité sociale qui est le problème sociopolitique le plus important dans la Chine d'aujourd'hui.  La rigidité dont fait preuve le gouvernement sur le plan social a provoqué plusieurs protestations de la part du monde rural.  L'auteur explique comment passer de la rigidité à la flexibilité, ce qui assurerait une meilleure stabilité sociale.
L'auteur se base sur les événements qui se sont passés en 2010 et les protestations  populaires issues du mécontentement vis-à-vis l'absence de changements sur le plan de la stabilité.  De plus, il se base sur des études en milieux ruraux afin de constater le manque de changements dans les politiques sociales.

Yu Jianrong, "China's Underclass: My Research and Standpoint"

Billet de Sophie Gauthier

Yu Jianrong, "China's Underclass: My Research and Standpoint," Contemporary Chinese Thought 45.4 (Été 2014): 18-41. Texte original publié en 2008.

Yu Jianrong (1962-) est directeur de l'Institut de développement rural à l'Académie chinoise des sciences sociales. Ses recherches portent sur les classes désavantagées dans la société moderne chinoise, et ce dans un contexte de transformations sociale, économique et politique. Ayant lui-même vécu une enfance difficile causée par le retrait du hukou de sa famille, il vise à dénoncer l'injustice pour aider les classes inférieures à faire reconnaître leurs droits. Il est connu pour être proche des paysans et des ouvriers tout en maintenant des relations avec les officiels de l'État. Il a également travaillé comme avocat dans le passé.

Dans cet article, Yu discute d'un sujet d'étude sur lequel il s'est consacré pendant les dix dernières années: la classe inférieure qu'il appelle « underclass » (diceng). En relatant le processus de ses recherches et les conclusions qui s'en suivent, il désire signaler à la société que l'underclass a sa propre conscience politique, et qu'il est important que l'État se soucie de protéger les droits et les intérêts de cette classe. Ses recherches sont rassemblées dans trois livres qu'il présente tour à tour: The Politics of Yue Village: The Transformation of Rural China Changes in political structure, The Rights Defense Struggle of Modern China's Peasants: A Study of Hengyang, Hunan Province, et The Situation of China's Working Class: A Record of Anyuan. Par la suite, Yu donne son propre avis sur la situation actuelle de la classe inférieure.

Yu Jianrong, "Do China's Tang Fuzhens Regret Self-Immolation?"

Billet de Pujamoni Dey

Yu Jianrong, "Do China's Tang Fuzhens Regret Self-Immolation?"   Contemporary Chinese Thought 46.1 (Automne 2014): 51-54.  Texte original publié en 2010.



Yu Jianrong est un chercheur et auteur chinois né en 1962. Il reçoit son doctorat en 2001 en Études Juridiques du Central China Normal University en complétant ses recherches à travers le Centre de Recherche des Études Rurales. Par la suite, il joint l’Institut du Développement Rural à l’Académie Chinoise des Sciences Sociales à Beijing en octobre 2001. Il écrit plusieurs de ses recherches et des billets sur son blogue personnel sur les manifestations dans les régions, sur la corruption et le crime organisé dans la campagne.

Yu Jianrong donne son opinion, dans cet article, sur l’immolation par le feu comme signe de protestation contre un problème bien réel en Chine – la démolition des bâtiments et l’expulsion des habitants. Yu Jianrong explique que le gouvernement finance ses maintes projets à travers la démolition et la construction pour le développement immobilier qui ne semble pas avoir de buts concrets ou légitimes. Yu Jianrong explique que les valeurs du pays sont en décente rapide par la mauvaise conduite des fonctionnaires gouvernementaux et de la manière dont ils traitent non seulement les résistants, mais les cas d’immolation par le feu comme dernier effort de protestation. En effet, la Chine connaît des évictions extrêmement violentes où l’on assiste à l’harcèlement et violence physique des gens résistants aux expulsions forcées. Dans de nombreux cas, certains connaissent la mort durant ces résistances.


Han Han, Blogs de Chine

Billet de GILLES Aurore

Han, Han. Blogs de Chine, Bleu de Chine, Paris, Gallimard, 2012.

Han Han est un écrivain actuel chinois très connu en Chine, il est aussi un pilote de course et chanteur. Depuis 2006 il tient un blog où il publie des articles assez critique sur les points faibles et les problèmes de la société chinoise et de sa gouvernance. C’est un auteur qui a beaucoup de succès notamment auprès des jeunes. Ses articles connaissent souvent la censure et sont donc effacés de son site par le gouvernement, car ces articles ne sont autres que des critiques directes sur tout ce qui ne va ne va pas en Chine.

Le livre Blogs de Chine est ainsi un ouvrage où sont regroupés ces articles et traduits en français par Hervé Denès.

Ainsi, dans cette lecture on y trouve plusieurs articles concernant des exemples différents autant basés sur sa vie et ses expériences personnelles que sur des faits qui se sont passés en Chine, mais toujours pour démontrer une même chose : la manipulation et la surveillance du gouvernement envers son peuple qui se doit d’être des petits soldats bien sages et se taire au profit de la magnificence de l’État, avec particulièrement un accent sur la censure en Chine, bien trop présente.


Yu Jianrong et Netizens, "Who Closed the Schools for Migrant Workers?"

Billet de Marie-Hélène Gendron

Yu Jianrong et Netizens, "Who Closed the Schools for Migrant Workers?"  Contemporary Chinese Thought 46.1 (Automne 2014): 41-50.  Texte original publié en 2011.

Yu Jianrong est un intellectuel qui s'intéresse au développement rural et fait ses recherches à Chinese Academy of Social Sciences Rural Development Institute.  Cet intellectuel est présent sur les médias sociaux, entre autres à travers un micro-blog, mais aussi via des plateformes de discussions supportées par des compagnies telles que Tencent et Sina.  L'article "Who Closed the Schools for Migrant Workers?" est un compte rendu de l'une des discussions entre Yu et les internautes organisée par Tencent.  L'ordre du jour proposait une forme de séance de question sur le thème de qui a intérêt à fermer les écoles pour les enfants de travailleurs migrants.

En 2011, plusieurs écoles pour enfants de travailleurs migrants en ville ont été détruite.  Il faut d'abord savoir que ces écoles ne sont pas financées et supportées par le gouvernement, elles sont organisée par les locaux et financées à l'aide de dons.  En raison du système du hukou, les enfants de migrants ne sont pas autorisés à être étudiants dans les écoles en ville.  Il s'impose alors deux choix : soit renvoyer l'enfant à la campagne où les conditions d'éducations sont nettement inférieures à celle en ville, soit l'envoyer dans une de ces écoles pour migrants.  Or une fois ces écoles détruites pour des raisons obscures, rien n'a été prévu pour relocaliser ces enfants de nouvelles écoles : il n'y a pas de plan d'action.  Cela soulève le mécontentement de la population, entre autres parce que cela montre un manque d'égalité entre Chinois, mais aussi parce qu'elle ressent un sentiment d'insatisfaction à l'idée que la Chine envoie des fonds pour aider à construire des écoles en Afrique, mais n'arrive pas à assurer l'éducation pour tous les enfants à l'intérieur même de ses frontières.


Yu Jianrong, "The 'Urbanization' of Peasants is Fundamental"

Billet de Maxime Legacé

Yu Jianrong, "The 'Urbanization' of Peasants is Fundamental," Contemporary Chinese Thought 46.1 (Automne 2014): 37-40.  Texte original publié en 2010.

Yu Jianrong est un intellectuel chinois qui travaille en grande partie sur les milieux ruraux et les conditions de vie des classes sociales moins riches. Il occupe présentement le poste de directeur tout en étant professeur à la Rural Development Institute’s Social Issues Research Center. Ce centre de recherche est affilié à la Chinese Academy of Social Science (CASS).

On comprend rapidement dans le texte l’importance qu’à Yu Jianrong pour la population chinoise. Il est vu comme le meilleur représentant des classes inférieures chinoises pour les représenter à cause de son passé familial. Son père a été arrêté et considéré comme u bandit à cause de son implication dans la Révolution culturelle. Par la suite, sa famille s’est vu retirer son Hukou et était sans la possibilité d’avoir des coupons pour de la nourriture ou des vêtements. Il a donc connu la misère dans son jeune âge. Même dans ses conditions, il a pu entrer dans une école, mais encore là, il se faisait regarder comme un illégal aux yeux des autres élèves. C’est pourquoi l’auteur à passer les 30 années suivantes à regarder la solution pour que plus personne dans la population chinoise soit vu comme un illégal. Son plus grand souci à travers ses recherches reste à ce jour le désavantage que les classes inférieures ont dans le processus d’urbanisation en Chine.

Han Han, « Les enfants, vous avez déçu pépé »

Billet de Ana Block

Han Han, « Les enfants, vous avez déçu pépé », Blogs de Chine, Paris, Gallimard, 2012, p. 233 à 237. Article écrit le 2 mai 2010. Censuré peu après sa parution, Han Han publia alors un nouvel article intitulé « < > », dont le texte se limitait à : « Pépés, veuillez vous réjouir. » Traduit du chinois par Hervé Denès.

Né en 1982 à Shanghai, Han Han est le blogueur le plus connu en Chine. Il collectionne les titres : auteur de romans à succès, pilote d’automobile professionnel, chanteur… Il aborde avec dérision et pertinence les évènements ou faits divers qui agitent la société chinoise. Il se situe dans un spectre flou : il n’est ni dissident ni soumis au parti. Il devient populaire lorsqu’il participe à l’évènement « Blogger » et a été désigné par le Times Magazine comme l’une des personnes les plus influentes du monde en 2010. En 2011, une controverse éclate sur les vrais auteurs de ses livres : Han Han est accusé de faire appel à de tierces personnes pour l’écriture de ses livres. Ses premiers romains auraient été écrits par son père. Han Han a poursuivi pour diffamation nombreux de ses accusateurs, mais des questionnements persistent. D’ailleurs, un site Internet a été créé pour recenser et recueillir les preuves.

Zhang Shuangli, « Les courants anticapitalistes en Chine"

Billet d’Adrien Poirier

Zhang Shuangli, « Les courants anticapitalistes en Chine. Le point de vue d'une philosophe »,
Actuel Marx, 2012/2 n° 52, p. 179-196. DOI : 10.3917/amx.052.0179

Ce texte est une entrevue menée par Gérard Duménil, économiste et membre du comité de rédaction de la revue Actuel Marx.  Il s’entretient avec Zhang Shuangli, professeure associée de philosophie à l’Université de Fudan (à Shanghai) qui se spécialise en philosophie marxiste, théorie critique et histoire de la philosophie occidentale.  Elle a produit deux livres, soit  The Theology of Liberation et Phenomenology of Modernity, ainsi que plusieurs articles en Chine et ailleurs.


2016/03/16

Wu Guoguang, "From Partial Liberty to Minimal Democracy"

Billet de Marie-Hélène Gendron

Wu Guoguang, "From Partial Liberty to Minimal Democracy:  The Political Agenda of Post-Reform China," Contemporary Chinese Thought 34.4 (Été 2003): 57-74.

Wu Guoguang est actuellement un professeur de l'université Victoria dans les départements d'histoire et de science politique.  Il s'intéresse surtout aux changements institutionnels, à la politique économique, à la globalisation, à la politique élitiste, aux médias et à la politique, et aux politiques étrangères et à la sécurité régionale, notamment en ce qui concerne la Chine, Hong Kong et Taiwan.  Il a été éditeur pour le People's Daily à Beijing et a participé aux réformes politiques des années 1980 en tant que conseiller.

Dans l'article «From Partial Liberty to Minimal Democracy» Wu Guoguang critique ouvertement la position des anti-libéraux qui soutiennent que la marchéisation est responsable des inégalités de la liberté en Chine.  Il s'appuie d'abord sur les réflexions d'Isaiah Berlin pour décrire les liberté positive et liberté négative, puis il explique comment la marchéisation a permis aux citoyens ordinaires d'atteindre la liberté négative.  Il n'existe pas de lien pour lui entre l'expansion de la liberté négative et du développement des injustices.  Pour lui le problème réside plutôt dans le domaine public.

2016/03/15

Alex Payette, "Le renouveau religieux du Confucianisme en Chine"

Billet de Lucie Mirouze

Alex Payette, "Le renouveau religieux du Confucianisme en Chine:  une revue des débats académiques récents," Monde chinois 2012/1 #29: 118-126.

Alex Payette,actuellement candidat au doctorat en science politique à l'université d'Ottawa, s'est spécialisé sur le système politique chinois et ses caractéristiques. Il a écrit plusieurs articles en collaboration avec Guillaume Mascotto sur le secteur énergétique chinois mais également des articles qui portent sur le renouveau du confucianisme, des mouvements religieux et de leurs impacts sur la politique. Le texte « le renouveau religieux du confucianisme en chine » est un exemple de cette réflexion.
Dans ce texte, l'auteur fait un retour, non exhaustif, sur les débats autour du renouveau du confucianisme et notamment du débat philosophie/religion. Des débats qui reviennent à l'ordre du jour depuis l'éloignement face aux théories marxiste-léninistes, maoistes voir communistes. Pour se faire, il expose les thèses de trois intellectuels principaux : Jiang Qing, Kang Xiaguang et Chen Ming.
D'abord, la théorie de Jiang Qing répond à celle de deux autres intellectuels : Ren Jiyu et son disciple Li. Pour lui, le confucianisme est la doctrine de l'État, une doctrine nationale, et elle doit servir à rétablir la légitimité du Parti Communiste. C'est une vision constitutionnaliste. Ensuite, à l'opposé, Kang Xiaoguang voit le confucianisme comme la religion d'État qui légitime le système politique chinois tout en favorisant le développement social. Sa vision prône l'autoritarisme éclairé. Enfin, il y a la théorie plus modérée de Chen Ming. Il développe l'idée de religion civile, une religion qui serait une sorte de mode de vie, qui vise à l'intégration de la société et au développement de la collectivité. Cette définition de religion civile correspond alors au confucianisme dans la mesure où, selon Chen, le confucianisme est relié à la société et au système politique et non à l'État. Cependant, il va revenir plusieurs fois sur sa position, en critiquant les deux auteurs précédents et en réponse aux critiques qui lui sont faite. À la fin, son but sera de faire un lien entre le confucianisme et la conscience nationale la plus large possible.

Alex Payette, "Le renouveau religieux du Confucianisme en Chine"

Billet d'Aurore Gilles

Alex Payette, "Le renouveau religieux du Confucianisme en Chine: une revue des débats académiques récents," Monde chinois 2012/1 #29:  118-126.


Ce texte a été écrit par Alex Payette, actuellement en doctorat en science politique à l’université d’Ottawa. Son étude porte sur le système politique chinois, ses mouvements institutionnels, ses dynamiques bureaucratiques ainsi que ces courants d’idées. Ses principaux intérêts de recherche se concentrent sur l’analyse théorique du système politique chinois, les débats intellectuels en matière de Confucianisme et les mouvements religieux locaux.
À travers ce texte l’auteur met en lumière certains arguments d’intellectuels chinois sur la question du Confucianisme vu comme religion d’état en Chine.
En effet le débat a été relancé dans les années 80 suite à l’ouverture de la Chine et la remise en question des idéaux marxistes et du maoïsme, période aussi où les religions ont été ré-autorisées.
Ici se pose donc la question concernant la nature du confucianisme, notamment si c’est plutôt une philosophie ou une religion ?
L’auteur prend l’exemple de trois intellectuels, Jiang Qing, Kang Xiaoguang et Chen Ming. Les deux premiers se regroupent assez dans leurs propos alors que Chen Ming finalement se démarque assez de Jiang Qing et de Kang Xiaoguang, qu’il critiqua d’ailleurs par la suite.

Zhiyuan, Cui, « How to Comprehend Today’s China"

Billet de Marisha Pauzé

Zhiyuan, Cui,  « How to Comprehend Today’s China: An Interpretation of the “Comparatively Well-Off Society”»


Cui Zhiyuan est un intellectuel chinois et un professeur spécialiste de Comparative Public Policy and Governance and Development à l’université de Tsinghua. Il est l’un des leaders du mouvement de la nouvelle gauche en Chine. Ses travaux portent sur la recherche d’une autre voie politique pour la Chine. Tout comme les penseurs de la nouvelle gauche, il critique le libéralisme capitaliste et propose un système dans lequel il y aurait un juste mélange entre l’économie de marché capitaliste et les pratiques socialistes comme la planification étatique, les entreprises étatiques et l’esprit du collectivisme. Cette école de pensée se développe en réponse aux réformes économiques chinoises des années 80 qui ont eu lieu sous Deng Xiaoping et qui ont creusé le fossé des iniquités sociales entre les classes pauvres et nanties. Plus récemment, il soutient le modèle de Chongqing comme mode de développement social et économique alternatif au libéralisme économique et qui représente l’essence même du courant de la nouvelle gauche.
Dans son texte How to Comprehend Today’s China : An Interpretation of the « Comparatively Well-Off Society », Cui veut démontrer que le cadre idéologique des réformes chinoises n’est ni le capitalisme ni le socialisme traditionnel, ni la sociale démocratie et que la Chine doit trouver une nouvelle piste conceptuelle pour diriger ses réformes qui va lui permettre de mieux comprendre et transformer sa société. Selon lui, la solution se cache dans un Petty Bourgeois Socialism pour permettre une Comparatively Well-off Society, c’est-à-dire un socialisme basé sur la classe moyenne dans lequel la société pourrait atteindre une relative homogénéité et équité. En d’autres mots, il souhaite l’universalisation de la classe moyenne. Il soutient que plusieurs problèmes de la Chine sont dus au fait que les réformateurs n’agissent pas avec une connaissance assez grande des différentes théories économiques et politiques qu’ils instaurent. Ainsi ils se sont attaqués à des richesses du système chinois qui conjuguait déjà des valeurs socialistes et économique comme le Share-Holding ou le Joint-Stock Coopérative Systeme en milieu rural en ne pensant qu’à la modernisation sans réelle compréhension des institutions auparavent présente. Selon Cui, une analyse des innovations systémiques de la Chine dans une logique du Petty Bourgeois Socialism permettrait de mieux c
saisir  les changements qu’elle tente d’établir. Pour comprendre les transformations qui existent en Chine depuis les années 80, il ne faut pas négliger les caractéristiques chinoises, ce qu’il explique comme étant des assises socialistes et une économie de marché. Il donne en exemple le Socialist Market Economy comme étant un succès chinois d’une politique conjuguant ces caractéristiques. Il montre que le Modern Entreprise System et le Land Reserve System sont des exemples concluant de l’influence du socialisme bourgeois dans les innovations systémiques.

Cui Zhiyuan, "How to Comprehend Today's China"

Cui Zhiyuan, "How to Comprehend Today's China: An Interpretation of the 'Comparatively Well-Off Society," Contemporary Chinese Thought 37.4 (Été 2006): 41-47. Texte original publié en 2004.

Cui Zhiyuan (1963-) enseigne la sociologie à l'université Qinghua (Beijing). Il est une figure de proue de la Nouvelle gauche, un mouvement intellectuel né dans les années 1990 qui, comme l'a mentionné M. Ownby dans la bibliographie collective, cherche à renouveler la tradition socialiste/communiste en s'inspirant des expériences révolutionnaires, populistes ou réformistes dans le monde et dans l'histoire plus que de Mao. Cui aida Bo Xilai (aujourd'hui en prison) dans sa tentative réformiste alors que ce dernier dirigeait le Parti communiste à Chongqing.

La question de l'auteur est simple: comment doit-on comprendre la Chine contemporaine? Pour y répondre, il utilise un concept du XIXe siècle, le « petty bourgeois socialism » (« socialisme petit-bourgeois »), pour décrire l'économie chinoise.

Cui postule que la Chine peut être qualifiée de « comparatively well-off society ». Malgré des différences de revenus significatives et des écarts régionaux, les réformes auraient profité à un nombre relativement grand nombre de personnes. L'auteur affirme que le concept de « petty bourgeois socialism », prôné par John Stuart Mill, notamment, pourrait constituer un fondement de cette société relativement bien nantie. Même si Marx avait raison de dire que ce socialisme ne peut mener à la victoire de la révolution prolétarienne, Cui prétend qu'une société relativement bien nantie pourrait être vue comme une société où on assiste à l'universalisation de la petite bourgeoisie. Comme dans la vision marxiste de la société socialiste, il n'existerait plus de prolétariat, c'est-à-dire la classe qui ne fait que vendre sa force de travail.

2016/03/14

Cui Zhiyuan. "How to Comprehend Today's China"

Billet de Pujamoni Dey

Cui Zhiyuan. "How to Comprehend Today's China: An Interpretation of the 'Comparatively Well-Off Society,'"  Contemporary Chinese Thought 37.4 (Été 2006): 41-47.  Texte original publié en 2004.

Cui Zhiyuan est un professeur chinois, né en 1963 à Beijing, au School of Public Policy and Management à l’Université Tsinghua. Suivant plusieurs publications, dont le livre Nanjie Village, il se construit une notoriété en tant qu’un des fondateurs du mouvement de la Nouvelle Gauche en Chine. Cui Zhiyuan croit en l’établissement de la démocratie avec des caractéristiques chinoises et également à la continuité d’une bonne croissance économique pour le développement de la Chine. Néanmoins, comme dans son texte, il ne considère pas que la croissance économique devrait être une priorité pour le pays pour une montée dans un monde capitaliste, mais pour améliorer les conditions de vie des Chinois :
« … they [Cui Zhiyuan and Gan Yang] think the current economic reform should not only focus on boosting the economic growth but also establishing a solid social safety net and enhancing social equity.»

L’auteur accorde beaucoup d’importance à l’établissement du socialisme en Chine à travers un développement économique qui profiterait à toute la population chinoise – autant du secteur urbain qu’au secteur rural. Par contre, au début de son texte, l’auteur ne manque pas de mentionner que, malgré une montée d’inégalités entre les classes, la corruption et le chômage, les réformes économiques en Chine connaissent un plus grand succès comparé aux autres pays du monde tel que la Russie. Il explique qu’il est important d’étudier tous les éléments qui viennent à construire le monde financier en Chine sans délaisser le «mauvais» pour bien comprendre les changements économiques marquants.

Zhiyuan Cui, “How to Comprehend Today’s China”

Billet d'Olympiu Lui

Zhiyuan Cui, “How to Comprehend Today’s China”, Contemporary Chinese Thought, vol. 37, no. 4, Summer 2006, pp. 41–47.

Cui Zhiyuan is a professor at the School of Public Policy and Management in Tsinghua University, Beijing, with a MA and PhD in Political Science from the University of Chicago. He specializes in political economics and political philosophy. Besides being on the board of many journals and publications, he has been a fellow and guest professor at many notable universities, such as MIT, the National University of Singapore, Harvard University Law School, the Institute for Advanced Study in Berlin, and Cornell University. Additionally, he is also one of the principal member of the Chinese New Left.

Cui’s main question is in his title “how to comprehend today’s China?”, but I believe that he pushes it further, by proposing his solution to help China advance economically and politically on the global stage. Ultimately, Cui believes that to do so, there needs to be a “new conceptual framework” of petty bourgeois socialism (the class of small proprietors) in China. To argue his point, he uses examples of “modern enterprise system” and “land reserve system” to construct what he calls “relatively well-off society” and “socialist market economy”.


Shuangli Zhang. "Les courants anticapitalistes en Chine"

Billet de Vincent Courtemanche

Shuangli Zhang. "Les courants anticapitalistes en Chine.  Le point de vue d'une philosophe."

Zhang Shuangli est professeure à l'école de philosophie associée à l'université de Fudan.  Ses champs d'études portent sur la théorie critique, le marxisme, la religion et la philosophie allemande classique.  Parut en 2012, l'entretient "Les courants anticapitalistes en Chine" s'insère parfaitement dans l'oeuvre de Mme. Shuangli sur la critique du marxisme en Chine moderne.
Ce texte ne tente pas de répondre à une grande question mais fait plutôt le point sur les grands courants anticapitalistes qui animent la Chine contemporaine.  On pourrait identifier une question sous-jacente qui s'articulerait comme: Quels sont les mouvements anticapitalistes et quels sont leurs motivations à préserver le socialisme et écarter la démocratie?  L'auteur répond à cette question en dressant une synthèse de ces groupes et en expliquant leur philosophie et leurs actions au cours des dernières décennies.
L'argumentation de l'auteur est montée autour d'événements passés, tel que la chute de Bo Xilai à Chongqing ainsi que les politiques gouvernementales adoptées au cours des dernières décennies et les actions des groupes anticapitalistes.  Cela a pour but de montrer comment les idéologies anticapitalistes ont réagis aux changements et aux nouvelles politiques et comment elles s'y sont adaptés.  La conclusion que Mme. Shuangli propose est que la Chine est toujours profondément anticapitaliste et que les idéologies anticapitalistes, nouvelles ou vieilles, sont toujours bien présente et occupent une place dominante dans le gouvernement.

Chen Ming, "On Confucianism as a Civil Religion"

Billet de Maxime Legacé

Chen Ming, "On Confucianism as a Civil Religion and its Significance for Contemporary China,"  Chinese Contemporary Thought 44.2 (winter 2012-13): 76-83.  Texte original publié en 2009.

L’auteur de ce texte, Chen Ming, est professeur au département de philosophie de l’Université Capital Norman à Beijing.

Dans cet article, Chen Ming nous explique sa vision contemporaine du rôle qu’aurait le confucianisme comme religion d’État. Il commence par présenter le débat sur le sujet dans lequel deux visions s’opposent. La première vision défendue par Jiang Qing et Kang Xiaoguang veut le rétablissement du confucianisme comme religion d’État en Chine pour rétablir le lien entre la religion et la population. La deuxième vision amenée par He Guanghu et Tang Wenming veut que le confucianisme soit retiré du cercle politique. Le but est que le confucianisme devienne une religion personnelle que chacun pratique en privé. L’auteur donne son soutien à la première vision. La raison qu’il énonce est que c’est au moment où le confucianisme deviendrait la religion d’État que celle-ci pourrait remplir sa fonction de supporter la Chine moderne dans sa fondation sacrée et cimentée la population autour d’une idéologie.
Par la suite, il évoque ce qu’est une religion d’État selon lui. Il met de côté rapidement la notion d’une religion appliquée rigoureusement par une structure étatique. Il voit plutôt la notion de religion étatique comme la fondation morale et sociale de la société. Sans oublier le fait que cela donne des valeurs à respecter au niveau politique que la population défendrait si le monde politique vient à l’encontre de ces valeurs.

Qin Hui, "China's Reform"

Billet de Benoît Lacombe

QIN HUI, "China’s Reform: Whether, How, and Why Successful or Not"

Qin Hui, né en 1953 est un historien spécialisé en économie qui enseigne à l’université de  Tsinghua à Beijing. La majorité de ses écrits le place en tant que libéral de gauche. Bien qu’il appuie la transition de la Chine à une économie de marché, il s’oppose à une doctrine de marché fondamental et est un partisan de la démocratie sociale. En tant qu’intellectuel public il est surtout reconnu pour sa tendance a ouvrir de grands débats sur la justice sociale. Lui qui a été envoyé en campagne durant la révolution culturelle, il considère que les paysans chinois n’ont jamais connu la justice et la liberté et en fait donc un certain aspect de la plupart de ses projets.
Les doctrines qu’il promouvoir sont basé sur son principe de « wenti yu zhuyi » c’est-à-dire de faire passer les problèmes et les solutions avant l’idéologie.

Le texte de "China’s Reform Whether, How, and Why Successful or Not," explique les changements  économiques qui sont survenus en Chine à partir des années 80 et à l’aide des travaux de différents économistes Qin Hui compare les progrès faits en Chine par rapport aux autres économies communistes qui ont effectué une transition économique libérale. Il met aussi en garde des interprétations trop directe des théories des économistes qui eux ont élaboré leurs travaux dans le contexte de leur propre économie qui est différente de celle de la Chine. Personnellement, j’ai peu de connaissances dans le domaine purement économique, mais si j’ai bien compris Qin Hui explique que les réformes en Chine sont souvent montrées sous un jour positif en observant la croissance rapide, opinion qu’il aimerait plus nuancer qu’affirmer. En comparant avec la thérapie de choc effectué en Russie, il tend à dire que la transition progressive en Chine semble plus réussie, car les pays d’Europe de l’Est ont dû abandonner une économie planifiée , alors que la Chine passe d’une économie commandée non planifiée au marché libre et que ça croissance est en fait un rattrapage.


Les courants anticapitalistes en Chine

Billet de Marie-Ève Berthêlet

Duménil, G. « Les courants anticapitalistes en Chine, le Point de vue d’une philosophe – Z. Shuangli », Actual Marx, vol. 2, n. 52, 2012, p.179-196

Shuangli Zhang est professeure associée de philosophie à l’université Fudan à Shanghai. Ses domaines de recherches sont principalement le marxisme, la théorie critique et l’histoire de la philosophie occidentale. Elle accorde une entrevue à Gérard Duménil pour la revue Actual Marx qui, comme son nom l’indique si bien, se consacre à la pensée marxiste actuelle. Pour sa part, Gérard Duménil est chercheur en économie politique d’inspiration marxiste.

En interviewant Zhang, Duménil souhaite dresser « une vaste fresque des principaux courants actuels qui sous-tendent les débats actuels en Chine », courants tous regroupés sous le principe de l’anticapitalisme. Il dirige donc l’entretien avec pour but de dresser un portrait le plus global possible des modes de pensées anticapitalistes chinois, afin qu’ils soient démystifiés et vulgarisés à son lectorat occidental, pour qui « les débats et événements politiques en Chine ne sont pas toujours faciles à déchiffrer ». Ils s’attarderont donc à cinq groupes, cinq modes de pensée différents, soit les Libéraux, la Vieille Gauche, la Nouvelle Gauche, les Néomaoïstes et les Conservateurs Culturels. Shuangli Zhang en explique respectivement les racines, idées principales et controverses qui les secouent. Même si les Libéraux se distinguent nettement du courant néolibéral, il s’agit du seul groupe – parmi ceux nommés –  en faveur du développement du capitalisme en Chine. Pour le reste, tous les courants sont anticapitalistes, pour la plupart y cherchant des réponses dans les idéologies chinoises passées, à l’exception de la Nouvelle Gauche, qui espère un tout nouveau mode de fonctionnement pour la Chine.

Cui Zhiyuan. How to Comprehend Today's China

Billet de Laetitia d’Orsanne

Cui Zhiyuan. How to Comprehend Today's China:  An Interpretation of the 'Comparatively Well-Off Society'. (2006)


Cui Zhiyuan est un professeur à la School of Public Policy and Management de l’université Tsinghua à Beijing. C’est un des leaders de la Nouvelle Gauche chinoise qui est une école d’intellectuels qui critique le capitalisme et des aspects des réformes économiques qui ont lieu en Chine. Surtout, c’est en faveur de certains éléments du socialisme maoïste et cela prône le collectivisme. Zhiyuan est aussi connu grâce à un de ses articles nommés Institutional Innovation and the Second Thought Liberation. En plus, c’est un des premiers à avoir introduit le Game theory en Chine. À cela on peut ajouter que c’est le premier savant à avoir proposé un programme de dividende social dans son pays. Ainsi, Cui Zhiyuan est in intellectuel de l’époque contemporaine qui propose à travers ses écrits des réformes économiques et sociales pour le peuple.

Dès le début de son article, Cui exprime sa pensée. Pour lui, une bonne société se fait par l’universalisation de la petite bourgeoisie. Il prône le « Petty Bourgeois socialism » qui veut combiner le socialisme et l’économie de marché. Il argumente en évoquant plusieurs fois Mill et son idée du partnership relationship. Puis, il évoque le Joint-stock cooperative system qui était mis en place dans les années 1980 dans les zones rurales chinoises. Ceci permettait aux travailleurs de posséder des actions seulement en contribuant. Or, 1995 sonne la fin de ce système même de s’il est quand même possible de l’expérimenter aujourd’hui. Rapidement, Cui évoque que le courant dominant est le « social democracy » qui prêche autant l’efficacité que la justice. Puis, il affirme qu’être pour un gouvernement de droite ou de gauche est pareil, car ceux qui prennent le pouvoir mettent toujours en place les mêmes politiques. Pour lui, le système chinois n’est pas social-démocratique, car il prône plutôt une « primary distribution », ce qui est différent du capitalisme. Bref, d’après cet auteur, la Chine devrait suivre l’exemple de la ville de Hegang qui a combiné la propriété des terres publiques et le marché. La terre devrait appartenir à tous les citoyens.

Alex Payette, "Le renouveau religieux du Confucianisme en Chine: une revue des débats académiques récents"

Billet de Sakinah Chevrier

Alex Payette, "Le renouveau religieux du Confucianisme en Chine: une revue des débats académiques récents," Monde chinois 2012/1 #29: 118-126.

Alex Payette est titulaire d’une maîtrise en politique comparée et candidat au doctorat en science politique à l’université d’Ottawa. Il s’intéresse au système politique chinois, ses courants d’idées, ses mouvements institutionnels et ses dynamiques bureaucratiques. Ses recherches concernent l’analyse théorique du système politique chinois, les débats intellectuels à propos du confucianisme et les mouvements religieux locaux.

Dans cet article, l’auteur présente les débats récents sur la nature religieuse ainsi que la catégorie de religion du confucianisme, puis il s’intéresse aux possibles conséquences de la reconnaissance et de l’institutionnalisation d’un confucianisme religieux et politisé pour la Chine contemporaine. L’analyse est basée sur différents auteurs qui ont alimenté le débat sur la nature du confucianisme.

Premièrement, la définition des termes religion et philosophie varie selon les auteurs, mais ce qu’il est important de comprendre est que leur définition est un amalgame entre la définition institutionnelle (basée sur le clergé) et la définition « pratique », où l’importance des pratiques forme l’expérience religieuse. Autrefois, le Confucianisme était considéré comme une religion en réponse à l’incursion du Christianisme en Chine et l'on a même songé à en faire une religion d’État institutionnalisée. Toutefois, le concept « occidental » de religion pour décrire le confucianisme est limité. C’est pourquoi plusieurs souscrivent à l’idée du confucianisme comme religion diffuse, c’est-à-dire comme un ensemble de croyances et de rituels qui fait partie intégrante d’un système social déjà structuré et qui ne peut en exister indépendamment.


Cui, Zhiyuan. "Partial Intimations of the Coming Whole"

Billet de Sakinah Chevrier

Cui, Zhiyuan. "Partial Intimations of the Coming Whole The Chongqing Experiment in Light of the Theories of Henry George, James Meade, and Antonio Gramsci." Modern China 37.6 (2011): 646-660.

Zhiyuan Cui, professeur de la School of Public Policy and Management à l’université Tsinghua, est l’auteur de nombreux articles en chinois et en anglais sur l’économie politique de la réforme chinoise, les perspectives comparatives de la privatisation, la théorie des jeux et les sciences sociales, le Consensus de Beijing, le libéralisme social et les politiques de taxation. Plus récemment, il a quitté l’université de Tsinghua pour être le directeur adjoint du State Asset Management and Supervision Commission in Chongqing. Là, il s’est intéressé au modèle de Chongqing qui selon lui pourrait permettre à la Chine d’arrêter de dépendre de l’exportation, de réduire l’écart économique entre les régions urbaines et rurales, et stimuler les entreprises privées par la possession publique et la planification étatique.

Dans ce texte, l’auteur fait appel aux théories d'autres auteurs pour analyser l’expérience de Chongqing. Il y démontre la possibilité d’intégrer le développement urbain et rural ainsi que la possibilité de codéveloppement de la possession publique et de l’entreprise privée. Il présente également Chongqing comme un agent de revitalisation de la relation entre le Parti communiste chinois et le peuple.


Cui Zhiyuan, "Comparatively Well-Off China"

Billet de Sakinah Chevrier

Cui, Zhiyuan. "How to Comprehend Today's China: An Interpretation of the" Comparatively Well-Off Society"." Contemporary Chinese Thought 37.4 (Été 2006): 41-47. Originally published in 2004.

Zhiyuan Cui, teacher at the School of Public Policy and Management at Tsinghua University, is the auteur of numerous articles in Chinese and English about political economy of the Chinese reform, comparative perspectives on privatization, game theory and the social sciences, the Beijing Consensus, liberal socialism, and tax policy. This article compares perspectives on privatization in the Chinese reform context.

In this text, the author wants to comprehend today’s China though a new perspective. He is on a quest for a new conceptual framework and explores the concept of “comparatively well-off society”. Its theory and practice requiring abundant spiritual resources and critical reference to humankind’s existing theoretical achievements, he uses “petty bourgeois socialism” as part of the spiritual resources of a “comparatively well-off society”.

Communism is designed to do away with bourgeoisie and proletariat alike, thus “petty bourgeois socialism” couldn’t guide a proletarian revolution to success, but “comparatively well-off”, or “common prosperity” could be taking to mean “universalization of the petty bourgeoisie”. The central economic viewpoint of “petty bourgeois socialism” is the “modern enterprise system”, meaning the combination of socialism and market economy, with the important feature of limited shareholder responsibility (which originated from “petty bourgeois socialism”). Cui agrees with Mill that all those who contribute to an enterprise, whether in the form of money or work, should possess shares in the enterprise, irrespective of the size of their contributions. The universal establishment of limited liability stock holding was important in allowing workers to share profit, seeing as before its establishment, workers couldn’t share profit if they did not assume responsibility for losses.


Cui, Zhiyuan. "Whither China? The discourse on property rights in the Chinese reform context."

Billet de Sakinah Chevrier

Cui, Zhiyuan. "Whither China? The discourse on property rights in the Chinese reform context." Social Text 55 (Été 1998): 67-81.

Zhiyuan Cui, professeur de la School of Public Policy and Management à l’université Tsinghua, est l’auteur de nombreux articles en chinois et en anglais sur l’économie politique de la réforme chinoise, les perspectives comparatives de la privatisation, la théorie des jeux et les sciences sociales, le Consensus de Beijing, le libéralisme social et les politiques de taxation. Cet article s’insère dans l’économie politique des réformes chinoises.

Ce texte permet de bien comprendre les trois écoles de pensée sur les droits de propriété en Chine, leur influence sur les réformes mises en place par le Parti communiste chinois, ainsi que les possibilités qu’elles offrent concernant le futur de la Chine. Les idées sont présentées dans un ordre logique et pertinent qui offre une vision claire et synthétique du sujet.

Selon la première école de pensée, le système d’actionnariat ne peut être considéré ni public, ni privé. Tout dépend de qui détient le contrôle des actions. Cette école veut clarifier les droits de propriété et se divise en deux versions : la version populaire et la version sophistiquée. Selon la version populaire, la définition même de propriété publique est obscure. Selon la version sophistiquée, les SOEs (State-owned enterprises) souffrent d’un manque de clarté dans l’assignation des droits et des responsabilités des parties et du fait que personne ne représente les intérêts de l’État comme propriétaire. Dans une tentative de donner plus d’autonomie aux SOEs, il y a eu application du « système de responsabilité contractuelle », mais comme il n’y avait personne pour veiller aux intérêts de l’État, cela mena à de la corruption. Suite à quoi, le système moderne d’entreprise fut proposé, celui-ci implique 3 choses : la corporatisation, la conversion des biens publics en actions possédées par l’État, et des droits de propriété clairement définis par ces actions.

Chen Pingyuan : « Becoming attached to Dushu »

Billet d’Adrien Poirier
Chen Pingyuan : « Becoming attached to Dushu » in Contemporary Chinese Thought, vol. 31, no.4, Summer 2000, pp.18-31.

Chen Pingyuan est professeur de littérature chinoise à l’Université de Pékin et un théoricien littéraire de renom.  Se prononçant sur des sujets très variés, il est réputé pour sa réévaluation de l’histoire littéraire moderne de la Chine; il fut ainsi le premier à introduire une division des écrits chinois selon des critères d’influence, plutôt que par des critères politiques.  Ses œuvres les plus reconnues sont « The Transformation of the Narrative Mode of Chinese Fiction » (1988) et « The Establishment of the Modern Chinese Academy » (2000).  Il est également important de noter ses multiples échanges avec des experts d’Europe, des États-Unis et du Japon, qui renforcent d’autant plus son image de chef de file dans son domaine.
Dans son texte « Becoming attached to Dushu », Chen Pingyuan raconte comment sa participation au magazine Dushu a largement contribué à son évolution intellectuelle et professionnelle, ayant écrit 37 articles en 15 ans pour ce périodique.  Il raconte comment la direction encourageait les auteurs à écrire profusément, mais ne sélectionnait qu’un faible nombre de ces écrits pour la publication afin de respecter son style unique; malgré cette attitude stricte, Dushu fut attiré par un article de Chen Pingyuan (écrit en collaboration avec Qian Liqun et Huang Ziping) intitulé «  On Twentieth Century Chinese Literature », que les éditeurs désiraient reprendre pour créer un pont entre les cercles académiques et le public général. Modifié pour prendre la forme d’un dialogue, le périodique publia ainsi six épisodes entre 1985 et 1986 de ces discussions intellectuelles, qui eurent un fort retentissement auprès du public.  Puis il publia de nouveau dans Dushu en 1992, encouragé par l’attitude plus ouverte du gouvernement de Deng Xiaoping, une série de six articles destinées à étudier les grands intellectuels du dernier siècle en s’inspirant d’un cours qu’il enseignait à l’Université de Beijing.  Cheng Pingyuan publia encore pour Dushu de 1997 à 1998 une série de sept articles intitulés « Stories of Old Beijing University ».  Ces articles rencontrèrent cependant des problèmes de censure et de critiques face à  l’ouverture politique du discours de Cheng Pingyuan : Dushu les publia néanmoins.  Tout au long du texte, Chen Pingyuan raconte comment les évolutions de sa vie académique furent encouragées par Dushu : de l’étude de la littérature à celle de l’histoire des intellectuels, puis à l’histoire de l’éducation, le périodique publia ses articles et encouragea sa vision ouverte du monde académique chinois contemporain.

2016/03/08

Zheng Ning, "Who are Intellectuals?"

Billet de Pujamoni Dey

Zheng Ning, "Who are Intellectuals?"  Contemporary Chinese Thought 46.1 (Hiver 1997-98): 55-62.  Texte original publié en 1994.


Malheureusement, on retrouve très peu d’information sur l’auteur chinois Zheng Ning.

Dans son article, Zheng Ning se concentre sur les intellectuels en Chine dans les années 1990, durant la période où le monde économique/commercial semble prendre une plus grande ampleur sur l’évolution philosophique et intellectuelle qu’auparavant. Zheng Ning insiste, par contre, sur le fait que l’intellectualisme de cette période n’est pas une chose nouvelle et qu’elle existait, sous un gouvernement autoritaire (donc, réprimée), mais qu’il ne jaillit pas d’éléments mauvais de la société. Toutefois, l’auteur explique que la transformation dans la société sur différents plans (économique, sociale, morale, etc.) est une chose inévitable partout et non seulement en Chine. Les bouleversements politiques (ou autres) viennent toujours chambouler l’ordre établie d’une région ou d’un pays quelconque.

Zheng Ning discute des changements des normes dans la société chinoise de son époque. Il insiste sur le fait que les Chinois n’ont pas oublié le sens moral propre à la nation, les normes chinoises, mais que le bouleversement à travers le temps exige aux individus de s’adapter. De plus, l’auteur rappelle que ce changement était le but visé par ceux ayant combattu un pouvoir corrompu et autoritaire durant près d’un siècle. Il refuse de croire qu’il est nécessaire de faire un retour en arrière comme le dit Confucius sans mettre de côté le besoin de garder un sens moral (goodness) pour ne pas se perdre complètement dans l’avarice.


Li Shenzi, "The Power of the Powerless"

Billet de Marisha Pauzé

Li Shenzi, «The Power of the Powerless and the Politics of Antipolitics :The Philosophy of Life of the Post-Totalitarian Era»

Li Shenzi est un intellectuel chinois spécialiste des sciences sociales. Tôt dans sa jeunesse il va rejoindre les rangs du parti communiste, mais son opposition au régime va grandir avec les années et va atteindre son point culminant avec la répression armée faite sur les étudiants lors des évènements de la place Tiananmen en 1989 et la fin de son affiliation communiste. Dans les années qui suivent, il va y aller de critiques de plus en plus virulentes envers les modèles autoritaires et totalitaires et va se présenter comme un défenseur du libéralisme et de la démocratie. Ce n’est pas pour autant un optimiste ou un idéaliste :
« he was resigned to the fact that China would not become a democracy in his lifetime. […] He estimated it took 200 years for a society to move from authoritarianism to democracy. Dating the beginning of the process to 1840, the year of the opium war, he concluded that it could be over by 2040 ».

Xu Jilin, "The Fate of Enlightenment"

Billet de Patrick Wiley

Xu Jilin (1957-) est un professeur au département d’histoire à l’Université Normale de la Chine de l’Est à Shanghai.  Il s’est majoritairement intéressé aux sujets de la pensée et de la culture chinoise lors du 20e siècle.  Au sein de ces grandes thématiques, il s’est notamment penché sur le modèle à adopter, face à l’expansion de la civilisation occidentale.  Il a œuvré aux États-Unis, en Europe et, bien sûr, en Chine, ce qui lui donne une certaine crédibilité de traiter des différences idéologiques et culturelles entre l’Orient et l’Occident. C’est justement l’idée développée dans plusieurs de ses œuvres. Dans cet article, il a traité surtout d’idéologie dans la période post-Mao, combiné justement à cette culture occidentale.
L’article « The Fate of Enlightenment – Twenty Years in the Chinese Intellectual Sphere (1978-1998) » fait un panorama de la réforme intellectuelle en Chine dans les années post-Mao. Xu donne dès le début de son article le point de vue qu’il a défendu, c’est-à-dire, que le mouvement intellectuel en Chine était une seconde période des Lumières.  Les « nouvelles Lumières » a pris ses origines dans ce que Jilin appelle le « Movement to Liberate Thinking ». Le retournement principal face à la période maoiste est cette idée selon laquelle « practice is the sole criterion of truth ».  Essentiellement, ce nouveau concept stipulait que la réalité socio-économique devait dicter l’idéologie à adopter, et non l’inverse. Ce mouvement, qui a commencé lors de l’ère maoiste, a pris son envol lorsque certains membres du parti communiste ont réalisé que certaines mesures socialistes étaient impracticables. Jilin cite des personnages tels que Zhou Enlai et Deng Xiaoping comme les architectes de ce mouvement qui, avant tout, était un mouvement de modernisation. Dans le Congrès National du Peuple en 1975, le premier ministre Zhou Enlai a dit : « within the twentieth century we will achieve the thoroughgoing modernization of agriculture, industry, national defence and science and technology » (p. 171).  Jilin qualifie ce mouvement comme une façon de se libérer des dogmes de Mao et de Staline. L’auteur met aussi l’accent sur le caractère scientifique, vu son utilisation récurrente du terme « scientisme ».

Xu Jilin, Valeurs universelles ou valeurs chinoises?

Billet de Patrick Wiley

                Xu Jilin (1957-) est un professeur au département d’histoire à l’Université Normale de la Chine de l’Est à Shanghai.  Il s’est majoritairement intéressé aux sujets de la pensée et de la culture chinoise lors du 20e siècle.  Au sein de ces grandes thématiques, il s’est notamment penché sur le modèle à adopter, face à l’expansion de la civilisation occidentale.  Il a œuvré aux États-Unis, en Europe et, bien sûr, en Chine, ce qui lui donne une certaine crédibilité de traiter des différences idéologiques et culturelles entre l’Orient et l’Occident. C’est justement l’idée développée dans plusieurs de ses œuvres.

           Dans « Valeurs universelles ou valeurs chinoises? Le courant de pensée de l’historicisme dans la Chine contemporaine », Jilin a opposé deux idéologies, l’historicisme chinois et l’universalité occidentale.  De par définition, l’historicisme est l’étude de phénomènes et d’événements du point de vue de leur développement historique.  D’autre part, l’universalité place les événements dans une logique de concepts universels.  Jilin a divisé son article en quatre, de sorte à relater l’évolution de la Chine au rang de puissance mondial de nos jours. La première section explique le problème, de sorte que le lecteur puisse bien comprendre l’article.

2016/03/07

Chen Ming: “On Confucianism as a Civil Religion"

Billet d'Olympia Lui

Chen Ming: “On Confucianism as a Civil Religion and Its Significance for Contemporary China” in Contemporary Chinese Thought, vol. 44, no. 2, Winter 2012–13, pp. 76–83.


Chen Ming is a professor of Philosophy and the director of Confucianism Research Center at Beijing’s Capital Normal University. He was one of the contributors for the book Contemporary Chinese Political Thought: Debates and Perspectives (Asian in the New Millennium”, by Fred Dallmayr and Zhao Tingyang, published by University Press of Kentucky (2012). He publications also include Ru Zhe Zhi Wei (The Dimensions of Confucian Thought) (2004) and “The Reconstruction of Confucianism to Incorporate Constitutionalism” (2007). He was recognized by Professor Fan Ruiping from City University of Hong Kong as one of the predominant figures of Mainland China’s New Confucianism .

Chen Ming’s main question is stated in the first sentence of his essay: “What role should Confucianism play in contemporary China?”. He provides 2 general opposing points of view from Confucian scholars; one which argues that it should be restored as a state religion, and the other which believe that it should be kept in people’s private lives. Chen Ming’s own point of view is that Confucianism should try to obtain the status of civil religion in China, to give the state a sacred foundation and to be established as a firm foundation and “cement” for the political system.

To support his argument, Chen reviews the definition and concept of “civil religion” from different philosophers and sociologists throughout history, namely Rousseau, Durkheim and Bellah. He demonstrates that “civil religion” brings public realm, with its civic nature, together with religion, with its sacred nature. He also believes that because “civil religion” is a broader term that doesn’t need religious and conventional structure such as Western Christianity, it can be fulfilled by Confucianism and can develop “more smoothly”. Chen also concisely explains how Confucianism was once a civil religion in China’s history.


Kang Xiaoguang, "Confucianism and Conceiving a Cultural Renaissance in the New China"

Billet de Benoît Lacombe

Kang Xiaoguang, "Confucianism and Conceiving a Cultural Renaissance in the New China"

Xiaoguang Kang né le 15 février 1963 est un professeur chinois qui a travaillé dans un éventail de champs de recherches impressionnant, mathématique, politique, écologique, technique et culturel. Établi à l’Université de Renmin, il est reconnu pour son discours visant l’établissement d’une religion d’État basé sur le confucianisme.

« Confucianism and Conceiving a Cultural Renaissance in the New China » consiste en la promotion du confucianisme en tant que religion d’État tel que l’avait déjà fait auparavant Kang Youwei. Xiaoguang considère nécessaire, l’utilisation du confucianisme d’état pour fournir une renaissance culturelle à la Chine dans un premier temps en Chine continental, puis il désire ensuite l’étendre aux puissances extérieures. Il déplore l’absence de compas morale causée par l’absence de religion d’État et croit qu’une application des doctrines pensée par Kang Youwei fournirait en plus de ce compas moral un lien unificateur entre tous les Chinois en faisant appel à leur passé historique commun. Il conçoit une bureaucratie religieuse séparée de l’État avec ses temples, ses sacrifices et évidemment l’étude des grands classiques confucéen généralisé à toute la population et idéalement de manière quotidienne. Ce programme devant être implanté par un clergé professionnel d’un style occidental et enseigné obligatoirement dans toutes les écoles, incluant les écoles du parti en Chine, le tout encouragé et financé par l’État.


Lointains héritiers de la Charte 77, des intellectuels chinois lancent la Charte 08

Billet de Ana Block

Jean-Philippe Béja, « Lointains héritiers de la Charte 77, des intellectuels chinois lancent la Charte 08 », Esprit, 2009/2 Février, p. 130-134.

Jean-Philippe Béja est un grand spécialiste de la Chine. Ses travaux portent sur le mouvement pour la démocratie et les transformations de la société et du système politique chinois. Il est directeur de recherche au CNRS, Céri-Sciences Po, sinologue, politologue, journaliste et traducteur.
L’article réalise une analyse comparative entre la Charte 77 tchécoslovaque et la Charte 08 chinoise afin de comprendre la réaction et l’intervention si visible du pouvoir chinois.

Un peu d’histoire…

242 intellectuels tchécoslovaques signent la Charte 77 en janvier 1977. Le manifeste s’appuie sur la Constitution tchécoslovaque et la Déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU pour faire pression sur les autorités et réclamer le respect des lois en vigueur.

Le 9 décembre, plus de 300 personnalités chinoises, dont les dissidents Liu Xiaobo et Zhang Zuhua, diffusent sur Internet la Charte 08 dans laquelle ils appellent à l’instauration d’une véritable démocratie en Chine. Ce manifeste sera signé par plus de 10 000 personnes : intellectuels, juristes, militants, universitaires, mais aussi « petits cadres du Parti ». Bien sûr, la Charte 08 fait référence à la Charte des dissidents tchécoslovaques.