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2015/03/31

Whither China? The Discourse on Property Rights in the Chinese Reform Context

Texte d'Antoine Congost

Cui Zhiyuan. Whither China? The Discourse on Property Rights in the Chinese Reform Context. Social Text, No. 55, Intellectual Politics in Post-Tiananmen China (Summer, 1998), pp.67-81. Published by  Duke University Press.

Cui Zhiyuan est professeur à l'Université Tsinghua à Beijing. Il s'intéresse particulièrement aux questions de gouvernance, de développement, ainsi qu'à la politique publique comparée. Il est aussi intéressant de souligner qu'il est doctorant de l'Université de Chicago : en effet, dans ce texte, il se montre particulièrement sensible aux théories occidentales importées en Chine. Il fait partie du mouvement de la Nouvelle Gauche et se réclame du socialisme libéral. Dans ses travaux, il met l'accent sur la simulation centralisée de l'entreprise privée et sur les alternatives au néo-libéralisme.

On retrouve quelque peu ces thèmes dans ce texte. Il se demande alors (le texte date de 1998) vers quel modèle se dirige la Chine en ce qui concerne les droits de propriété dans les entreprises détenues par l’État (les SOE). Dans le contexte des réformes économiques initiées par Deng Xiaoping dans les années 1980, l'auteur tente d'analyser les trois grandes écoles de pensée sur la question, comment elles peuvent améliorer l'efficacité de ces entreprises, et comment elles influencent les décisions du gouvernement chinois. 


Who are intellectuals?

Texte de Mégane Visette

Zheng, Ning. 1998. “Who are intellectuals”, Contemporary Chinese Thought, vol. 29, no. 2, Hiver 1997-98, pp. 55-62.

Zheng Ning est un auteur chinois présentant un certain intérêt pour la mise en place des lois de média chinois, le pouvoir administratif et l’impact du web sur la protection de l’information. Il a publié ses écrits dans différentes revues académique comme celle de l’université de Sichuan de Science et Génie, et l’université Normale de Liaoning. La croissance économique chinoise étant en hausse dès le début des années 1990’, il écrit ce texte dans un contexte de transition de la société chinoise créé par et créant un manque de valeurs morales auxquelles s’accrocher et s’identifier. Alors que la propriété privée s’amoindrit selon lui, le retour vers les écrits de Confucius est cependant dérisoire car il la bataille fut longue pour arriver à ce stade politique communiste. Il incombe cependant de pallier au débalancement du système d’enseignement des valeurs en baisse face à celui des règles de lois. 
Selon lui, il faut créer un nouveau paradigme de valeurs. Il se demande donc qui seront les personnes qui accepteront le défi des Literati d’antan? Il va tenter de définir qui sont ces intellectuels. Les intellectuels sont devenus une strate sociale professionnalisée, mais qui n’est jamais reconnue comme responsable du système de valeur, car l’intérêt porté à ceux-ci varie  seulement lorsque la science et la technologie deviennent valorisées pour la production. 

2015/03/30

Blogs de Chine

Texte de CONGOST Antoine

Han Han, 2012. Blogs de Chine. Trad. du chinois par Hervé Denès Collection Bleu de Chine, Gallimard. Chapitres 21, 24, 32, 38, 43, 47 et 50.

Han Han est un blogueur, romancier, essayiste (et pilote de rallye) chinois. Il est le blogueur le plus lu au monde, avec plus d'un million de pages lues par jour sur son blog. Dans ses écrits, il se montre très critique vis-à-vis du système éducatif chinois qu'il perçoit comme un lieu de coercition idéologique du gouvernement, mais surtout vis-à-vis du PCC, son autoritarisme, son idéologie qu'il juge datée, son contrôle de la liberté d'expression. Il pose aussi les bases, de façon modérée, de la discussion concernant d'éventuelles réformes politiques en Chine. Il est régulièrement censuré. Il a un style très imagé, voire franchement familier. Nous avons ici affaire à des extraits choisis de son blog, dans lesquels il porte, comme à son habitude, un regard critique envers la société et le gouvernement chinois.

Le texte est particulier en cela qu'il est constitué de plusieurs traits d'humeur, portant sur des sujets différents, postés par Han Han sur son blog. Il n'entend pas répondre à une question, il émet un avis sur la société chinoise en quête d'identité, sur son rapport au pouvoir et sur la pression que ce dernier exerce sur les différents moyens d'expression. Il entend souligner les travers de la société civile et des gouvernants et cherche à susciter le débat et la remise en question.

Citizen Ai: Warrior, Jester, and Middleman

Texte de CONGOST Antoine

William A. Callahan. « Citizen Ai: Warrior, Jester, and Middleman ». The Journal of Asian Studies / Volume 73 / Issue 04 / November 2014, pp 899 – 920, Published online: 20 November 2014.

William A. Callahan est professeur de politique internationale à l'Université de Manchester et co-directeur du British Inter-university China Centre à Oxford. Ses travaux se concentrent sur la politique internationale en Asie de l'Est, dont la politique étrangère chinoise. Il s'intéresse particulièrement aux interactions entre idées et politiques et entre sécurité et identité. Il est l'auteur de plusieurs livres tels que Cultural Governance and Resistance in Pacific Asia (2006) ou China: The Pessoptimist Nation (2010). Dans cet essai consacré à Ai Weiwei, on retrouve bien les thèmes de résistance culturelle et d'interactions entre les idées, celles des artistes et des intellectuels, et le monde politique.

Comment comprendre Ai Weiwei, cette figure de l'activisme artistique et politique si iconoclaste et parfois contradictoire dans ses actions ? C'est la question à laquelle l'auteur entend apporter une réponse. Ai Weiwei est l'un des artistes contemporains les plus importants au monde. A travers des œuvres variées et irrévérencieuses – photos de nus, exposition de graines de tournesol, ...-  ou des actions politiques plus directes – Charte 08, organisation de rassemblements citoyens – il provoque et critique le gouvernement chinois, qui l'a d'ailleurs fait arrêter, temporairement, en 2011. Il agit également beaucoup sur internet. Comment dresser un portrait juste de ce personnage aux multiples facettes, et comment comprendre ses interactions et son rôle vis-à-vis de l’État chinois et de la société civile ?

Solving China's Peasant Issues Requires a New Way of Thinking

Texte de CONGOST Antoine

Texte de Geoff Raby et Yu Jianrong.

Geoff Raby and Yu Jianrong (entretien), « Solving China's Peasant Issues Requires a New Way of Thinking », Contemporary Chinese Thought 46.1 (Automne 2014): 23-36.  Texte original publié en 2010.

Geoff Raby, l'ambassadeur d'Australie en Chine, discute ici avec Yu Jianrong. En plus d'être un activiste sur le web, Yu Jianrong dirige le Rural Development Research Institute of The Chinese Academy of Social Sciences, où il est aussi professeur. Il porte un intérêt particulier pour les conflits sociaux, la gouvernance légitime et les politiques rurales. Réformiste, il tient un discours assez trempé sur la question de la condition paysanne et son rapport au droit chinois, n'hésitant pas à remettre en question la gouvernance du Parti. Ce texte s'inscrit directement dans cette dynamique.

En effet, dans cette conversation, Geoff Raby et Yu Jianrong partagent un constat. Ce constat, c'est celui d'une augmentation rapide des incidents de masse dans le pays depuis son boom économique, qui sont pour leur immense majorité liés à des mouvements de défense des droits, que ce soit par les paysans, les ouvriers, ou les travailleurs urbains. Yu Jianrong discute ici plus en détail le cas des conflits et des revendications paysannes. Il tente d'identifier les causes de l'augmentation de tels mouvements et du malaise installé dans la population paysanne en Chine. Il pose la question suivante : comment résoudre ces problèmes ?

China’s last Communist : Ai Weiwei

Texte de Gabrielle Dionne-Legendre

Sorace, Christian. 2014. "China’s last Communist : Ai Weiwei." Critical Inquiry 40 (no.2) :396-419.
Christian Sorace est assistant-professeur invité au Hobart and William Smith Colleges. Ses champs de recherche sont la transformation sociale et le développement politique et économique en Chine rurale, le processus d’urbanisation chinois, l’esthétique politique, l’État autoritarisme et la théorie postmarxiste.

Selon l’auteur, nous avons peu de connaissances sur les conditions politiques qui entourent Ai Weiwei. Le but du texte est de rendre visibles les formes d’expressions et les valeurs qui sont cachées dans sa production artistique et ses actions. Selon l’auteur, il est faux d’analyser le travail de Ai Weiwei comme si c’était un écho des idéaux libéraux et de la démocratie occidentale. Tout d’abord,  cette rhétorique empêche de comprendre comment ses œuvres et ses actions politiques sont seulement possibles en tant qu’héritage du PCC. Sans PCC, il n’y aurait pas de Ai Weiwei. Subséquemment, elle révèle un manque d’imagination politique, aveugle à la manière dont l’improvisation esthétique d’Ai Weiwei transforme sa vie dans « une performance expérimentale ouverte. » Bref, l’argument de Sorace est plutôt que Ai Weiwei mélange un éthos politique maoïste à une esthétique warholienne.

Blog de Chine

Texte de Hibo Moussa

Recueil « Blog de Chine » de Han Han paru en 2012 dans les Éditions Gallimard, la collection Bleu de Chine.

L’extrait est composé de sept articles tirés du recueil « Blogs de Chine » traduit du chinois par Hervé Denés et écrit par Han Han. Ce dernier est un auteur de romans à succès de trente-deux ans et qui sait manier la plume avec art. Étant comme le blogueur le plus connu du monde, il présente avec ironie et pertinence les faits divers qui secouent son pays, la Chine. D’ailleurs, ce recueil englobe les textes qu’il avait publiés dans son blog. Il faut savoir qu’en plus d’être un écrivain prodige, Han Han est aussi pilote de rallye. Sa façon d’écrire ne plait pas seulement aux jeunes générations, même les grands tels que Ai Weiwei reconnaisse son œuvre. Ce dernier avait déclaré que Han Han « sera le fossoyeur des écrivains de la vieille génération. » 

Le premier article, intitulé « Qu’on se dise tout autour d’un verre », est un clin d’œil à la censure des médias chinois versus les médias étrangers. Il souligne la difficulté de répondre aux questions des journalistes étrangers car ils sont tellement directs qu’y répondre serait dangereux. En effet, Han Han trouve que le «prix à payer pour y répondre serait trop élevé et, pour le moment, le jeu n’en vaut pas la chandelle ». Alors qu’il a une facilité de discuter avec les médias de son pays au point d’en dire plus. Chose qui paraît étrange sachant qu’il n’y a pas forcement de liberté dans les médias chinois. Or, Han Han explique que malgré ce qu’il va dire lors de l’interview c’est seulement les propos qui peuvent paraître qui vont être retenus lors de la publication. Par conséquent, il accuse de manière ironique cette censure en la rendant positive. D’ailleurs, cet article avait été censuré de son blog chose qui montre que sa critique n’avait pas passé inaperçu aux yeux des autorités.

The Art of Dissent: A Chat with Ai Weiwei

Texte de Kevin Pelletier Deslauriers

Mooney, Paul, "The Art of Dissent:  A Chat with Ai Weiwei."  World Policy Journal, Fall 2012.

Paul Mooney est un journaliste indépendant américain ayant travaillé sur un grand nombre de journaux et sites journalistiques internationaux. Il a gagné un grand nombre de prix pour ses articles sur les sujets chauds de Taïwan, Hong Kong et la Chine depuis les années 80. Il est présentement installé à Beijing depuis 1994 et écrit ses articles depuis la ville.

L’article que nous regarderons aujourd’hui est une interview de Mooney avec Ai Weiwei, artiste chinois qui est responsable de la création du stade olympique de Pékin. Ai Weiwei est un artiste engagé socialement qui à militer à de nombreuses reprises pour les droits de la population chinoise. En 2010, Weiwei est arrêté et assigné à domicile pendant 81 jours. Les charges retenues contre lui tiennent essentiellement en une accusation de fraude fiscale, mais il ne fait aucun doute qu’il a été arrêter pour ses opinions sociales.

Protester sur le Web chinois (1994-2011)

Blog écrit par Guillaume Pocard

Séverine Arsène, "Protester sur le web chinois (1994-2011)," Le temps des médias 2012/1 #18:  99-110

Séverine Arsène est rédactrice en chef de la revue interdisciplinaire Perspectives chinoises.  Possédant un doctorat en science politique, Séverine Arsène concentre son champ d’étude sur la question des médias sociaux en Chine ainsi que la liberté d’expression, les liens entre le monde politique et Internet et le cyber nationalisme. Ainsi, son texte « Protester sur le Web Chinois » publié en 2011, reprend ces thématiques en étudiant l’évolution de l’Internet chinois et comment celui-ci a eu différents rôles et utilisations au fil de son histoire avec une participation de plus en plus croissante de la population chinoise.

En effet, dans son article, Séverine Arsène va aborder différentes thématiques concernant les liens existants entre Internet et la population chinoise. Ainsi la thématique du cyber nationalisme, participation civile, la censure gouvernementale et la démocratisation des réseaux en lignes vont être au cœur de son article. 

Pour aborder ces différents sujets, l’auteur va poursuivre une analyse chronologique en étudiant l’évolution croissante d’Internet en Chine depuis son origine en 1987 jusqu’à nos jours. L’auteur va ainsi baser ses arguments sur l’étude des différentes archives de presses chinoises concernant les différents scandales qui sont apparus en Chine. Elle va ainsi fonder son analyse sur des journaux tels China Digital Times, East South West North pour permettre d’avoir une vision globale de la perception d’internautes chinois. D’une autre part, Arsène va confronter ces différents points de vue à la ligne officielle du gouvernement véhiculée par certains journaux officiels comme Le quotidien du peuple.

Rigid Stability

Texte de Martin Robert

Jianrong, Yu. « Rigid Stability ». Contemporary Chinese Thought, 46 (1), 2014, p. 72-84.

L'article s'intitulant "Rigid Stability" relate une lecture donnée à Yanshan où Yu Jianrong, professeur invité, décrit la stabilité rigide en Chine. Pour Yu Jianrong, le contexte social chinois se décrit par la préposition suivante : " une stabilité rigide". Cette lecture établit le cadre théorique dans lequel Yu Jianrong présente la société chinoise. Il définit deux types de paradigme académique décrivant la situation interne de la chine soit: la chine est dans un état de crise depuis la crise financière de 2008, mettant à nu les divers problèmes de la Chine ; soit qu'il a plusieurs problèmes qui composent la stabilité sociale chinoise, cependant, la Chine demeure une société stable et active, pouvant même servir de modèle pour les pays en voie de développement. Par contre, ses idées si duels ne font que commentait sur une réalité bien différente de ses opinions subjectives). Il prétend alors pouvoir décrire objectivement l'état actuellement des choses pour comprendre la stabilité rigide. Yu Jianrong propose ainsi des solutions à l'état chinois.

Pour Yu Jianrong, l'état chinois est fondamentalement stable, aucun mouvement ne peut avoir un impact sur l'ordre social chinois. Il identifie trois types d'incidents pouvant perturber l'ordre social, les manifestations pour la défense des droits des travailleurs et des paysans, des mouvements organisés pour défouler les frustrations sociales et des émeutes sporadiques.  Pour Yu Jianrong, les demandes des organisations de défense des droits sont principalement liées à l'incapacité des paysans et des citadins à protéger leurs terres ou leurs habitations. Pour lui, c'est une question d'intérêt, plutôt qu'une critique du pouvoir. Ainsi, il tend à désamorcer la symbolique réfractaire que le PCC tend à accorder à ces mouvements. Contrairement aux mentalités occidentales, les Chinois sont bien plus conscients du pouvoir que de leur droit. Cette différence est clé pour comprendre les mauvaises conceptions que portent les intellectuels occidentaux à l'égard de la Chine. Par contre, l’habitude du gouvernement chinois à agir avec force devant tout signe de contestation contribue à supporter cette vision pessimiste du pouvoir chinois. 

From Nonperson to Public Intellectual: The Life and Works of Yu Jianrong

Texte de Martin Robert

Pils, Eva & Marina Svensson. « From Nonperson to Public Intellectual: The Life and Works of Yu Jianrong: Guest Editors' Introduction ». Contemporary Chinese Thought, 45 (4), 2014, p. 3-17.

Le texte d'Eva Pils et Marina Svensson est un texte d'introduction à une revue du Contemporary Chinese Thought dédié à Yu Jianrong. Cet article prend en charge la mission d'introduire Yu Jianrong et son parcours à un public non chinois. Les deux auteurs narrent le parcours de Yu Jianrong à partir de son enfance marquée par les excès de la révolution culturelle. Les auteurs appellent son passage d'une non-personne à un intellectuel de l'espace public. Pour les auteurs, ses expériences personnelles forment son discours et sa compréhension du monde chinois. Ils vont même jusqu’à dire qu’il justifie ses critiques envers le parti par ses expériences personnelles dans la marginalité. Les dires de Yu Jianrong, traduit en anglais, sont mis de l'avant pour décrire le rôle et le cheminement de Yu Jianrong. Cet intellectuel proéminent sur la scène publique en Chine utilise les divers médias disponibles en Chine pour promouvoir ses solutions aux problèmes chinois et mettre de l’avant les divers scandales qui lui viennent à son oreille. Il fait partie d'une génération d'intellectuel libéral critiquant la faiblesse de l'état de droit en Chine. Pour Yu jianrong, cela engendre de grandes injustices à l'égard des marginaux de Chine, encouragée par une corruption et une répression étatique rigide. Bien positionné envers le parti, Yu Jianrong profite de ce lien privilégié avec les chefs du PCC. Il a la chance de garder son poste, au sein de la Chinese Academy of Social Sciences, malgré les critiques qu'il porte à l'égard de l'état.  Il travaille de l’intérieur du système pour critiquer l’iniquité sociale croissant en Chine, ce qui le différencie de la plupart des intellectuels qui dénoncent l’iniquité du système. Pour l’intellectuel, celle-ci est aggravée par une injustice et une marginalisation d’un large pan de la population qui ne peuvent plus se défendre de l’autoritarisme de l’État. Il se pose, ainsi, en critique du système des pétitions, non pour sa forme, mais surtout pour son inefficacité latente.

China’s Last Communist : Ai Weiwei

Texte de Vincent St. Onge

Christian Sorace enseigne les sciences politiques au collège Hobart and William.  Il s’intéresse particulièrement aux transformations sociales et au développement économique de la Chine rurale.  Il est titulaire d’un doctorat de l’Université du Texas.  Il a publié de nombreux articles et chapitres de livres, mais aussi un bon nombre de conférences et critiques de livres, la grande majorité d’entre eux sur la Chine rurale.  

Le texte "China’s Last Communist : Ai Weiwei," Christian Sorace apporte une dimension différente d’Ai Weiwei de celle que nous avons vu jusqu’à présent : il met de l’avant les valeurs et les formes d’expressions maoïstes dans ses œuvres et ses actions.  Ai Weiwei est un dissident chinois, le plus connus des dissidents chinois qui lutte contre l’oppression du gouvernement chinois.  Il a été nommé comme la figure la plus puissante de l’art contemporain en 2011 par le magazine Art Review.  
Le texte de Sorace n’a pas pour but de contester les valeurs libérales d’Ai Weiwe, mais de montrer le côté communiste dans ses actions et œuvres.  Ai conteste le gouvernement communiste et la façon dont il brime la population de son droit de parole, que ce soit en publique ou sur le net avec les politiques d’autocensure mentionnées dans le texte de Séverine Arsène.  Le texte de Sorace montre comment Ai utilise les actions vides du gouvernement communiste comme ligne directrice de ses œuvres d’art.  Il présente aussi le la façon dont Ai Weiwei se moque de certaines facettes de l’idéologie communiste chinoise.  Communisme chinois qui se trouve à être la plus puissante économie du monde capitaliste.  Le but principal de ce texteest d’encourager les gens à permettre aux contradictions dans les œuvres d’Ai Weiwei de résonner et briser les valeurs idéologiques communistes sans toujours vouloir chercher à recoller les pots cassés et laisser la Chine évoluer.  

???

Texte de Vincent St. Onge

Ce texte est en fait un recueil de certaines publications d’Ai Weiwei sur son blogue de janvier 2007 à mars 2009.  Ai Weiwei élabore sur des sujets complètement à l’opposé les uns des autres.  Il garde un ton neutre tout en faisant valoir ses points.  Les textes ne sont pas seulement des textes écrits par Ai Weiwei, mais certains présentent des entrevues qui ont été réalisées avec lui.  

Les premières publications évoquent le ministère de la culture chinoise qui tente d’instaurer de nouvelles lignes directrices en matière d’art.  Le ministère de la culture dit que l’art se développe rapidement en Chine.  On veut construire, à Beijing, de nombreux théâtres et former un « Broadway Chinois » pour faire comme à New York.  En plus des théâtres, le ministère de la culture veut augmenter le nombre de cinémas dans la ville, et aussi des cinémas ruraux à petits prix.  
Ai Weiwei présente la caricature du logo des Jeux Olympiques de Beijing qui est devenu un signe de toilettes publiques et la tête des mascottes qui ont été changées pour le visage de stars de la télévision.  Le comité olympique va mettre en place des mesures pour contrer les agissements illégaux envers les Jeux Olympiques de Beijing.  

Que pense la nouvelle Chine?

Texte de Mégane Visette

Léonard, Marc et Barthélémy Courmont. « Que pense la nouvelle Chine? », Monde chinois,  2012/4 N° 32,  p 54-65. 

Barthélémy Courmont est un chercheur français en relations internationales, professeur de science-politique à l’Université Hallym en Corée du Sud. Directeur du magazine Monde Chinois, il fut également professeur à l’UQAM et chercheur associé à l’IRIS. Développant les concepts de guerre asymétrique et de soft power au cas chinois, il s’intéresse surtout aux questions de sécurité en Asie du Nord-Est et de politique étrangère américaine. Mark Leonard, quant à lui, est co-fondateur et directeur de l’European Council of Foreign Relations (ECFR), un Think Tank européen. Il a vécu à Washington et à Beijing en tant que professeur invité à la Chinese Academy of Social Sciences. Il porte un intérêt particulier au futur européen, à la politique interne chinoise, et à l’impact d’internet dans la pratique diplomatique. Avec deux livres à son actif; « Why Europe will run the 21st century » et « What does China think? », traduits en 15 langues, Mark Leonard a écrit le texte que nous allons présenter comme l’introduction d’une récente publication de l’ECFR appelé China 3.0, visant à dresser un portrait de la nouvelle Chine grâce à une collection de témoignage de différents auteurs chinois. L’intégralité de la publication, ainsi que des reportages vidéos sont disponibles ici

Le but de ce texte est d’illustrer les différentes écoles de pensée de l’élite chinoise dans un contexte de renouveau chinois. Dans la mentalité chinoise, la Chine est sujette à un changement de cycle tous les 30 ans. Nous sommes donc passés de la Chine 1.0 de Mao Zedong et son économie planifiée à une version 2.0 sous Deng Xiaoping et la recherche du développement du pays. Aujourd’hui, les trois piliers élaborés par les politiques de Deng – stabilité, richesse et puissance - sont la source de crises sociales, politiques et économiques qu’il faut résoudre dans l’avènement de la Chine 3.0. Mark Leonard tente de répondre à notre questionnement sur les solutions abordées par les intellectuels des différentes branches politiques et économiques. Pour se faire, il résumera les publications de différents intellectuels influents utilisés dans la recherche Chine 3.0  de l’ECFR, mais également des publications d’internautes et de médias chinois sur la question.

2015/03/23

Citizen Ai : Warrior, Jester and Middle Man

Texte de Gabrielle Dionne-Legendre

Callahan, William A. 2014. "Citizen Ai : Warrior, Jester and Middle Man." Asia Research Institute Working Paper Series no. 212. 

William A. Callahan est professeur de relations internationales au London School of Economics. Ses domaines d’expérience sont l’Asie de l’Est, les théories de relations internationales, les relations internationales chinoises et l’Inde. Il était préalablement professeur à l’université de Manchester. De plus, il a codirigé le British Inter-University China Center, un centre de recherche qui relie les universités de Manchester, Bristol et Oxford.  

Callahan se penche sur la manière dont Ai Weiwei est étudié. Selon lui, Ai Weiwei est une figure complexe qui mélange les arts et la politique de façon intéressante et souvent contradictoire. Trois narratives sont souvent utilisées afin de représenter à la fois ses œuvres et son activisme politique. Ces trois représentations se chevauchent et sont incompatibles. Celles-ci sont : celle du héros combattant, celle du bouffon de cour et celle de l’intermédiaire. Toutefois, elles représentent toutes un aspect limité de son ouvré et de ses actions politiques. Par conséquent, les analyser en tant que stratégies distinctes face à de différents problèmes diminue la compréhension de l’approche polyvalente de Ai. De surcroit, étudier celles-ci séparément donne trop d’importance au rôle de l’agent sur le système et sous-estime non seulement comme il participe au système, mais aussi comme il est joué par le celui-ci. L’auteur propose donc une quatrième narration qui elle se propose, d’inclure les trois représentations dans une seule et de rendre des contractions de son action. Le but ici n’est pas de produire une « représentation totale du vrai Ai Weiwei», mais plutôt de réunir les trois narratives au sein d’une narrative partielle et contingente.  

Citizen Ai : Warrior, Jester and Middleman.

Texte de Vincent St-Onge

Citizen Ai : Warrior, Jester and Middleman.

William Callahan enseigne les relations internationales au London School of Economics.  Il est l’auteur de plusieurs livres et articles concernant la situation politique et économique de la Chine.  
Dans le texte Citizen Ai : Warrior, Jester and Middleman, Callahan dresse un portrait d’Ai Weiwei en trois aspects. Le premier fait état de sa campagne pour les droits de l’homme en Chine, le deuxième le compare à un fou du roi en Europe pré-moderne et le troisième montre comment les actions d’Ai Weiwei permettent aux occidentaux de mieux comprendre la dynamique politique chinoise.  L’ironie est un terme récurrent dans ce texte, car c’est ce qui lie les trois aspects présentés par l’auteur.  Les buts visés par l’auteur sont explicitement présentés dans le texte : montrer le mélange particulier d’art et de politique dans les travaux d’Ai Weiwei et comment les actions d’Ai font intimement partie d’un mouvement d’intellectuels visant à construire la société civile en Chine.  

Pour le premier aspect, l’auteur représente Ai comme un guerrier héroïque.  Ai Weiwei est célèbre pour dépasser les frontières entre la politique et l’art.  Il atteint autant la population artistique que non artistique.  Ai dit que la République Populaire de Chine est un état autoritaire corrompu et que la liberté d’expression doit être accordée au peuple.  Il voit le côté dictatorial de la Chine comme le problème majeur du pays.  Il est un dissident engagé pour nuire au système en place.  Il fait passer ses messages par Internet en contournant la censure du gouvernement.  Il se voit comme un individu combattant l’oppression pour le bien du peuple chinois.  Pour en venir à ses fins, Ai suit les méthodes énoncées par Sunzi dans le livre The Art of War.  Il utilise la guerre psychologique et utilise la force de l’état contre lui-même.  Il utilise de l’ironie pour faire mal paraitre le gouvernement.  

"The Art of Dissent: A Chat with Ai Weiwei"

Texte de Guillaume Pocard 

"The Art of Dissent:  A Chat with Ai Weiwei."  World Policy Journal, Fall 2012.

Ai Weiwei est un artiste contemporain chinois et un activiste politique né le 28 Aout 1957. Ai (qui est l’auteur du stade olympique, « Le nid d’oiseau »), est considéré comme un des chefs de files de l’art contemporain en Chine avec de nombreuses œuvres tel le Coca Cola Vase (1994) ou encore Sunflower Seed (2010). Outre son parcours artistique, Ai s’est fait connaître  pour ses actions politiques contre le Parti Communiste et ses critiques contre le système politique chinois. Ainsi celui-ci fut un des signataires de la Charte 08 durant la période des Jeux olympiques réclamant plus de démocratie et un plus grand respect des droits de l’homme. Deux ans après l’évènement des jeux olympiques, Weiwei fut arrêté par les autorités chinoises en  2011 à l’aéroport de Beijing. Après 81 jours de détention, celui-ci fut ensuite assigné en résidence sous surveillance. Ainsi à la suite de sa détention, Weiwei devient de plus en plus actif sur Internet et les réseaux sociaux. Ses articles de blogs sont très suivis par de nombreux internautes chinois et étrangers. 

Le journaliste qui l’interroge au cours de cette interview se nomme Paul Mooney. Paul J. Mooney est un journaliste américaine freelance qui couvre les évènements chinois, taiwanais et hongkongais depuis 1985. Il fut de nombreux fois récompensé pour ses articles de fonds sur les problématiques sociales chinoises  et sur les dissidents politiques chinois (Dangerous Elements, 2012 ou encore The Lost Boy, 2009). Paul J. Monney va ainsi rencontrer Ai Weiwei pour le périodique World Policy Journal en 2012.

The Art of dissent, a chat with Ai Weiwei

Texte de Hibo Moussa

« The Art of dissent, a chat with Ai Weiwei » paru dans World Policy Journal en automne 2012.

Le texte  intitulé « The art of dissent, a chat with Ai Weiwei » est un article tiré du journal trimestriel World Policy Journal. Ce journal soulève des réflexions sur les changements géopolitiques et économiques, des conflits et la paix ainsi que de la sécurité mondiale. L’article est un entretien entre le journaliste Paul Mooney et un des dissidents le plus connu, Ai Weiwei. Ce dernier, né en 1957 à Pékin, est à la fois sculpteur, photographe et architecte. Ses multiples talents ont fait de lui un artiste majeur de la scène artistique indépendante chinoise. De plus, c’est grâce à son art, qu’il se moque et dénonce le gouvernement chinois qui l’a arrêté en 2011 pour 81 jours, comme l’auteur le mentionne. L’auteur en question, Paul Mooney, est un vétéran américain, qui, depuis 1985, est un journaliste indépendant. Installé depuis 1994 à Beijing, il a écrit de nombreux articles sur la Chine, Taiwan et Hong Kong mais aussi des livres de voyage.

Dans cet article, le sujet de discussion entre les deux est la démocratie en Chine et le mouvement de dissidence. La première question de Mooney concerne les réseaux sociaux et demande comment ce système pourrait être un moyen pour établir la démocratie. Ai Weiwei explique que la société chinoise est une dictature et que le gouvernement ne cherche pas à entendre les plaintes du peuple ni à améliorer leurs conditions. Ainsi le seul endroit où les gens peuvent avoir un semblant de démocratie et s’exprimer librement est l’Internet et les réseaux sociaux. Il précise que le gouvernement est persuadé qu’il faut remettre en question l’économie et permettre le pays d’être plus riche pour que le Partie reste en place. Selon Ai Weiwei ceci est la cause de tous les troubles actuels car depuis trente-ans il n’y a toujours pas de remise en question sur la politique ni l’amélioration sur le plan social. C’est pour cette raison, l’artiste fait comprendre l’importance des mouvements activistes pour changer une société injuste. De plus, Ai Weiwei souligne que la nouvelle génération, plus exactement les enfants issus de la « politique de l’enfant unique », est la génération qui va faire tomber le Partie Communiste. En effet, cette politique a fait d’eux des personnes indépendantes, puisqu’ils n’ont pas de frères ni de sœurs. Ils ont leurs propres idéologies, ne suivent pas les pensées confucéennes et n’ont pas de lien avec le passé.

Les courants anticapitalistes en Chine : le point de vue d’une philosophe

Texte de Marc-Éric Leroux

La personne interviewée par M. Gérard Duménil est Mme Shuangli Zhang. Cette entrevue intitulée « Les courants anticapitalistes en Chine : le point de vue d’une philosophe » a été publié dans le volume 52 de Actuel Marx aux pages 179 à 196. 

Mme Shuangli Zhang est une professeure associée de philosophie à l’Université de Fudan de Shanghai. Elle a fait des travaux sur les développements des études chrétiennes en Chine continentale et sur le marxisme en lien avec les études chrétiennes. Pour sa part, M. Duménil est un chercheur en économie politique d’inspiration marxiste. Il se spécialise dans l’étude des mutations du capitalisme dans les années 1980-90. Soulignons qu’il est membre de l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne. 

Dans cette entrevue, l’ interviewée tente d’expliquer une nouvelle approche anticapitaliste des principaux regroupements idéologiques opposés aux libéraux et œuvrant actuellement  à redéfinir les tendances tant économiques que politiques qui devraient guider la Chine dans le futur à la suite du processus d’ouverture et de réforme des années 1980 et des résultats du capitalisme d’État qui s’y est développé.

La méthodologie utilisée est évidemment celle de l’interview qui permet à M. Duménil  d’orienter les propos de Mme Shuangli Zhang qui du fait de sa résidence en Chine et de ses études à une connaissance terrain des débats idéologiques qui s’y  déroule. Elle conclut à l’existence d’une montée de l’anticapitalisme et la recherche d’une voie alternative au capitalisme qui n’a pas encore donné de réponse satisfaisante et pratique dans le cadre d’une Chine devenue une composante du système capitaliste mondial.

Hallucinations and « inhaling poisons »

Texte de Mégane Visette

Ai Weiwei. « Hallucinations and “inhaling poisons“ », 1 Jan 2008, Blogue de Ai Wei Wei. En ligne.  

Né en 1957, Ai Wei Wei est un artiste activiste et bloggeur critique des actions du gouvernement chinois face à la démocratie, le respect des droits de l’homme mais également la corruption dans des évènements tels que le scandale de construction des écoles du tremblement de terre de Sichuan. Il fut d’ailleurs l’auteur d’une investigation citoyenne de recensement des victimes étudiantes du tremblement de terre pour mettre de l’avant le manque de transparence du gouvernement coupable de sa corruption. Il vécut à New York de 1981 à 1993 où il fut introduit, entre autre, au travail d’Andy Warhol et aux mouvances du East Village, qu’il voulut importer en Chine à son retour pour encourager une nouvelle génération d’artistes chinois. Ses œuvres étant controversées, il fut arrêté en 2011 par le gouvernement et incarcéré dans un lieu secret pendant 81 jours à charge de crimes économiques non-établis et non-officiellement documentés. Cet arrêt fut marqué par l’appel à la solidarité d’ONG et de militants à travers le monde, qui contribua à sa remise en liberté. Cet évènement n’a pas pour autant arrêté l’artiste dans sa lancée, il a même décidé d’installer plusieurs webcams à son domicile pour éviter toute autre tentative d’effraction policière injustifié. Ai est également actif dans les sphères académiques et a gagné de nombreux prix et reconnaissances telle qu’un Diplôme doctoral honoraire de l’Université de Gand en Belgique. Artiste vidéaste, peintre, architecte et musicien; Ai Wei Wei a utilisé son blog de 2005 à 2009 (qui fut fermé par Sina Weibo) ainsi que son compte Twitter jusqu’en 2013, pour diffuser ses œuvres et soulever des questions socio-politiques sensibles au gouvernement. C’est d’ailleurs une de ses publications de blogue que nous allons analyser.

The Art of Dissent: A Chat with Ai Weiwei

"The Art of Dissent: A Chat with Ai Weiwei." World Policy Journal, Fall 2012.
Texte de Matthieu Daiki

Le World Policy Journal (WPJ) est édité par le World Policy Institute, qui propose une perspective globale  sur des enjeux contemporains, mettant l'accent sur le débat d'idées. Ici, dans "The Art of Dissent: A Chat with Ai Weiwei", le WPJ livre une interview d'Ai Weiwei, le dissident chinois le plus médiatisé aujourd'hui. L'interview est axée sur la question de la démocratie. 

Ai Weiwei se montre assez libéral, se positionnant en faveur d'une justice indépendante, du respect des libertés et de citoyens autonomes. Il ne se situe pas dans la perspective d'une restauration confucéenne, par exemple. Cette primauté donnée aux libertés individuelles ne l'empêche nullement de porter un jugement sur la relation entretenue entre les Chinois dans leur ensemble et la démocratie. 

L'interviewer constate à ce sujet un certain immobilisme en Chine quand d'autres nations à travers le monde se sont soulevé, en particulier dans les pays arabes. Selon Ai Weiwei, la prospérité et le confort matériel ne viennent pas endormir l'aspiration à la démocratie qu'il prête aux Chinois. De son avis, non seulement le peuple n'est pas satisfait de la vie qui lui est offerte en Chine malgré la croissance économique, mais surtout une jeune génération émerge, celle issue des politiques de l'enfant unique, indépendante et donc amenée à critiquer le régime de façon plus radicale et massive que les générations précédentes. 

China's Last Communist: Ai Weiwei

Christian Sorace, "China's Last Communist: Ai Weiwei", Critical Inquiry 40 (Winter 2014).
Texte de Matthieu Daiki

Christian Sorace est professeur assistant en science politique à l'université Hobart et William Smith, rédacteur d'une thèse, présentée à l'université d'Austin (Texas), sur les relations entre la société et l'Etat chinois après le tremblement de terre de 2008. Ses recherches portent, entre autres, sur les transformations politiques de la Chine rurale, les théories post-marxistes et les politiques menées dans les Etats autoritaires.  

Dans son article, Christian Sorace étudie le cas d'Ai Weiwei, devenu un symbole de la dissidence en Chine. Pour l'opinion publique occidentale, selon une vision héritée de la guerre froide, Ai Weiwei est perçu comme un défenseur des libertés faible face à un Etat tout-puissant. La vérité est plus complexe. L'auteur souligne en effet que loin de se situer dans la plus pure tradition libérale, l'action d'Ai Weiwei trouve ses racines dans l'idéologie communiste de la période du Yan'an et celle de la Révolution culturelle. Christian Sorace nous aide ainsi à mieux comprendre les motifs idéologiques d'Ai Weiwei dont la vie finit par se confondre avec son art. 

Une des obsessions du parti communistes lors de la période du Yan'an était de ne pas perdre le lien avec le peuple. Une des solutions pour remédier à l'inertie bureaucratique fut de souligner l'importance du débat démocratique, par la pratique dite de "la critique et de l'autocritique". Celle-ci est au cœur de la démarche politique et artistique d'Ai Weiwei. Sans pour autant réhabiliter Mao, il reproche à l'Etat d'empêcher la société de se réformer en étouffant toute critique et autocritique. Ai Weiwei joue donc la critique permanente contre la stabilité, l'égalité de tout un chacun contre la hiérarchie du parti. 

Citizen Ai: Warrior, Jester and Middleman

Texte de Matthieu Daiki

William A. Callahan, "Citizen Ai: Warrior, Jester and Middleman" ARI Working Paper Series  #212, January 2014.

William A. Callahan est professeur de politique internationale et d'études chinoises au département de politique de l'université de Manchester, au Royaume-Uni. Il est aussi co-directeur du BICC, le British Inter-University China Center, qui permet la collaboration de spécialistes issus des universités de Manchester, Bristol et Oxford. Dans les fonctions qu'il occupe, William A. Callahan s'intéresse particulièrement aux questions de politique étrangère, de sécurité et d'identité, ainsi qu'à la relation entre les idées et les politiques menées. Il porte donc un œil averti sur la scène intellectuelle chinoise. 

Vu d'Occident, cette scène est dominée à l'heure actuelle par la figure d'Ai Weiwei, perçu comme un dissident majeur usant de toutes les ressources mises à disposition par internet et les médias.  William A. Callahan pose d'abord le constat du paradoxe Ai Weiwei, loué en tant qu'activiste par certains, vu par d'autres comme un dissident de pacotille, qui travaille de concert avec l'Etat -par exemple pour le Bird's Nest- et jouit par ailleurs d'une couverture médiatique exceptionnelle. De façon à mieux saisir la figure d'Ai Weiwei, William A. Callahan propose au lecteur quatre narrations, décrivant quatre facettes du personnage. 

Citizen Ai: Warrior, Jester and Middleman

Texte de Eli-Anny Cianca Mancilla

Callahan, William A. « Citizen Ai: Warrior, Jester and Middleman.» Asia Research Institute: Working Paper 212th ser. (2014): 1-19. 

William Callahan est un professeur de politiques internationales et d'études chinoises à l'université de Manchester. Il a enseigné à plusieurs universités à travers le monde dont l'université nationale de Séoul, l'université de Hong Kong et l'Académia Sinica à Taiwan. Ses recherches sont concentrées sur les politiques internationales de l'Asie de l'est. De plus, il s'intéresse aux différences entre les théories et la pratiques des politiques de l'Asie. 

Dans son texte Callahan fait une analyse de l'artiste-activiste-intellectuel chinois Ai Weiwei en trois aspects: le guerrier héroïque, le bouffon de la cour et l'intermédiaire. Le premier aspect exploite sa campagne pour les droits humains en Chine.  Ai accuse le gouvernement d'être autoritaire et corrompu. Il déforme le nouveau slogan du président « le rêve chinois» pour « le cauchemar chinois».  Cette partie du texte est pleine de citations de la part de Ai qui démontre qu'il a de la haine envers la façon que le pays est gouverné.  

Dans la deuxième partie, l'auteur  explique que Ai ne perd pas une opportunité de faire de l'enseignement ludique, il a tendance à prendre des sujets lourds et s'en moquer pour prouver son point de vue. Justement, Callahan fait pratiquement une énumération des moqueries effectuées par Ai Weiwei. Par exemple, il a pris en photo sa femme levant sa jupe devant le portrait de Mao Zedong au Tiannanmen. L'auteur prend la peine de faire une référence aux cours impériales qui avaient toutes un bouffon pour les entretenir , qu'ils contrôlaient comme il voulaient pour faire passer des messages au peuple. Malgré qu'il a l'air de faire ce qu'il veut par moment, il n'est qu'une marionnette du gouvernement. 

Protester sur le Web chinois

Texte de Hibo Moussa

Séverine Arsène, « Protester sur le Web chinois (1994-2011) », Le Temps des médias 1/2012 (no18), p. 99-110.

Séverine Arsène a un doctorat en science politique. Elle est la rédactrice en chef de la revue interdisciplinaire Perspectives chinoise. Son domaine de recherche est la gouvernance d’internet, la liberté d’expression, les médias sociaux ainsi que la politique et les medias en Chine. D’ailleurs, ce texte s’insère parfaitement dans son œuvre plus large. En effet, cet article intitulé « Protester sur le web chinois (1994-2011) » est une exposition du début de la création de l’internet en Chine jusqu’à comment son utilisation va donner à une créativité chez les utilisateurs. 

Dans son article, Séverine Arsène ne prend pas de partie, elle expose seulement des faits qu’il s’agit des statistiques sur le nombre d’utilisateurs en Chine, ou bien les différents réseaux et forums existants mais aussi comment le gouvernement réagit vis-à-vis de l’utilisation d’internet. Elle précise que son travail « s’appuie essentiellement sur les archives de presse traitant des scandales » ainsi que des sites Internet Chinois tels que « China Digital Times (UC Berkeley), East South West North (Roland Soong, journaliste) » d’où l’exposition de la provenance de ces informations. Dans les deux premières pages que l’auteur présente l’avènement de l’internet chinois avec l’envoi en Allemagne, le 20 septembre 1987, du premier courrier électronique en provenance de chez eux. L’introduction de ce nouveau mode d’expression va engendrer un accroissement de l’utilisation par la population. En effet, Internet était au départ utilisé, exclusivement tel que Séverine Arsène le mentionne, par des jeunes hommes pour la plupart des citadins éduqués. Or, cette donne change surtout grâce à « la diffusion progressive d’Internet vers des villes plus petites et plus récemment dans les campagnes ». L’auteur souligne que si l’apparition d’Internet était à l’origine pour les universités, il devient vite un moyen de protester, comme le titre de l’article le mentionne, pour toute la population chinoise qui a l’accès. 

2015/03/17

A Chat with Ai Weiwei

Texte de Vincent St-Onge

The Art of Dissent
A Chat with Ai Weiwei

Ce texte est en fait une version écrite d’une entrevue entre Paul Mooney, vétéran journaliste au World Policy Journal, et Ai Weiwei, un artiste et activiste chinois.  Le texte présente une brève description des actes commise par Ai Weiwei ainsi que ses réalisations.  On présente son incarcération de 81 jours dans un endroit gardé secret, et les actions menées par le peuple suite à sa libération. 

Le journaliste interroge Ai Weiwei sur l’importance des réseaux sociaux en Chine, sur la façon dont le gouvernement maintient la population chinoise sous son règne.  Ai Weiwei stipule que les réseaux sociaux sont une partie essentielle de la démocratie.  Il dit que le gouvernement ne se consacre qu’au développement économique du pays sans se soucier de l’opinion publique.  Il dit que les médias sociaux ainsi qu’Internet sont devenues les seules formes de démocratie en Chine.  Un gouvernement, pour avoir un pouvoir légitime, doit faire confiance à sa population, et qu’avec les systèmes d’autocensure et de répression de la liberté d’expression, le gouvernement ne montre pas une grande confiance en sa population.  Il faut que la population puisse donner son opinion sur ce qui se passe, mais elle n’en a pas le droit.  Cela fait en sorte que la société chinoise est instable.  Un terme important du discours d’Ai Weiwei est le fait que le futur de la nation chinoise est plus important que celui du parti communiste.  AI Weiwei stipule aussi que les activistes sociaux sont le résultat d’une société injuste. 

2015/03/16

Les courants anticapitalistes en Chine, le point de vue d'une philosophe

Texte de Félix Bourret

Zhang Shuangli. « Les courants anticapitalistes en Chine, le point de vue d'une philosophe ». Actual Marx, vol. 2, no. 52 (2012) : pp. 179-196.

Professeure associée en philosophie à l'Université Fudan à Shanghai, Zhang Shuangli s'intéresse entre autre aux dogmes, christianisme, athéisme, ainsi qu'aux idées comme le marxisme et tente d'en expliquer les liens ou les non-liens. La critique suivante est basé sur un entretient entre la professeure et Gérard Duménil, chercheur en économie politique d'inspiration marxiste.

L'interviewé catégorise d'abord la politique chinoise en cinq groupes : les Libéraux, la Vieille Gauche, la Nouvelle Gauche, les Néomaoïstes et les Conservateurs culturels. Zhang explique en quoi consiste la vieille gauche, ce nom qui renvoie à l'utilisation d'un cadre marxiste traditionnel. Elle ajoute également que cette vieille branche n'est pas prise au sérieux par les intellectuels et encore moins par les libéraux.

Protester sur le web chinois

Texte de Vincent St-Onge

Séverine Arsène est la rédactrice en chef du magazine universitaire Perspectives Chinoises.  Elle est titulaire d’un Doctorat en Science Politique ainsi qu’un Post Doctorat en Communication et Politique.  Elle est chercheuse française au centre d’études français sur la Chine contemporaine (CEFC).  Ses principaux champs d’intérêt sont : la liberté d’expression, ainsi que la relation entre les autorités chinoises et Internet.  Elle a publié de nombreux livres et articles sur le sujet, notamment le livre Internet et politique en Chine publié en 2011.  

Dans le texte "Protester sur le web en Chine (1994-2011)," Séverine Arsène présente la façon dont les internautes chinois protestent et comment les autorités réagissent à ces protestations en imposant des lois et des limites. L’auteure commence par présenter une brève histoire de l’arrivée d’Internet en Chine en commençant par présenter, au tout début du texte, le premier courrier électronique de la Chine vers un autre pays en 1987.  Elle présente les premiers réseaux universitaires à offrir Internet à ses étudiants, les internautes chinois sont peu nombreux au début des années 90.  Une statistique intéressante est mise de l’avant par l’auteure, elle montre que de 1997 à 2012, le nombre d’internautes chinois est passé de 620 000 à 513 millions.  

Protester sur le web chinois

Texte de Nadia-Line Riendeau

Séverine Arsène, « Protester sur le web chinois (1994-2011) », Le temps des médias, Éditions Nouveau Monde, numéro 18, 2012, pages 99 à 110.

Depuis l'émergence de l'ère numérique qui apparut au cours de la décennie de 1990, la Chine est en proie à une opposition entre la censure des autorités gouvernementales, puis des utilisateurs chinois qui désirent ouvrir l'espace virtuel et en conséquence d'ouvrir la Chine sur le monde. En soi, l'utilisation de la connexion internet en Chine est censurée. Les Chinois ne peuvent explorer certains sites web et inversement les étrangers ne peuvent explorer les sites chinois. Ainsi, il y a donc une forme de réclusion entre les utilisateurs chinois par les autorités gouvernementales. En conséquence, certains militants chinois contesteront cette censure en réclament la liberté d'accès aux sites informatiques internationaux et par la même occasion la démocratie. Pourtant, ces mêmes dissidents seront emprisonnés. En conclusion, sous le rêve chinois d'expansions des richesses et des élites intellectuelles asiatiques se cache une forme de répression des libertés intellectuelles. Les Chinois n'ont pas la liberté de parcourir le monde virtuel à cause de la censure, ce dont ils s'y en trouvent reclus du monde extérieur. Bien que cette censure persiste, la progression du militantisme chinois pourrait un jour triompher pour qu'enfin la liberté et la démocratie au sens virtuel apparaissent en Chine. 

2015/03/15

Social Transformation Requires First Resolving the Problem of Social Injustice

Texte de Yanick Tim

Yu Jianrong. (2014). « Social Transformation Requires First Resolving the Problem of Social Injustice », Contemporary Chinese Thought , Vol. 46, no.1  Texte original publié en 2011.

Yu Jianrong, né en 1962 à Henyang dans la province de Hunan , est un chercheur chinois à l’Académie chimoise des Sciences Sociales dont son sujet de recherche est le développement rural. Il a vécu durant son jeune âge en tant que « non-personne » durant la Révolution Culture puisque son père, un cadre, a été étiquetés comme un « mauvais élément ». Il a étudié en politique et en droit à l’ Hunan Normal University puis à travailler en tant que journaliste jusqu’en 1987 à cause de la campagne anti libéralisation. Il a par la suite travaillé en tant qu’avocat où il a amassé beaucoup d’argent pendant 5 ans. Il a par la suite voyagé à plusieurs régions de la Chine sans jamais vraiment avoir un bon emploi. Il a été nommé dans les tops 100 penseurs mondiaux.

Dans ce texte ci, Yu Jianrong offre ses solutions à certains problèmes dont la Chine fait face. Plus précisément, les incidents de masse et d’extrémistes individuels dont les causes proviennent du niveau de la stabilité et sécurité sociale. Il offre aussi des angles sur lequel le gouvernement chinois doit aborder ces problèmes ou comprendre les causes réelles. Pour les incidents de masse, il explique qu’il y a plusieurs principaux types: ceux relier aux questions à la défense des droits des paysans, des travailleurs et des résidents ordinaires urbains, ceux relier à l’augmentation des ventilations du public en colère, et les émeutes. Il explique que c’est problème surgissent lorsque qu’il y a de l’inégalité dans la distribution et les opportunités dont un groupe désavantagé se retrouve avec un niveau de vie qui baisse et que les moyens pour avancer dans les strates de la société coupées. Pour régler ce problème, Yu Jianrong explique qu’il faut résoudre l’injustice sociale. L’autre aspect est le manque d’équité judiciaire. Pour ceci, il propose de rendre le système judiciaire indépendant. D’autres solutions pour ces problèmes, Yu Jianrong amène l’idée d’une construction nationale et de régime qui commencerait par le local dans l’intention de construire une fondation solide au niveau local. Et, il finit par dire que les transformations sociales de la Chine ont besoin de la liberté de presse.

From Nonperson to Public Intellectual: The Life and Works of Yu Jianrong

Texte de Yanick Tim

Eva Pils & Marina Svensson. (2014). « From Nonperson to Public Intellectual:  The Life and Works of Yu Jianrong, », Contemporary Chinese Thought , Vol. 45. no. 4.

Eva Pils est la co-fondatrice du Centre pour Droits et Justice à l’Université Chinoise de Hong Kong et a été une professeure agrégé de la faculté de droit. Elle a étudié en droit, philosophie et sinologie à l’Université d’Heidelberg. Elle reçoit son Ph.D. en droit au Collège Universitaire de Londres. Elle a aussi enseigné à l’École universitaire de droit de Cornell. Présentement, elle est une chercheure senior non-resident à l’Institut de Droit États-Unis – Asie à l’École universitaire de Droit de New York.

Marina Svensson est une professeure d’études de la Chine Moderne. Elle a étudié le Chinois, en études asiatiques, histoire, et d’autres domaines l’Université de Lund. Elle a passé de longue période de temps en Chine en tant qu’étudiante universitaire, candidate pour son doctorat, et chercheure invité à différentes institutions. Elle a été chef de nombreuses différents projets de recherche interdisciplinaire.

Le texte est une introduction de l’intellectuel Yu Jianrong et présente la vie et les réalisations de celui-ci. Le texte présente Yu Jianrong comme l’intellectuel dont son impact risquerait de faire changer la face du monde intellectuel chinois.

Protester sur le web chinois

Séverine Arsène, "Protester sur le web chinois (1994-2011),"Le temps des médias 2012/1 #18: 99-110

Texte par Zachary Savoie-Gauthier

Séverine Arsène est rédactrice en chef de la revue universitaire Perspectives chinoises. Elle est chercheure au Centre d'Études Français sur la Chine contemporaine, basée à Hong Kong. Ses intérêts de recherche sont notamment la gouvernance d'Internet, la liberté d'expression, les médias sociaux et la politique en Chine.

La question centrale du texte pourrait être formulée ainsi: comment la protestation se présente-t-elle sur le Web chinois, et comment les autorités la contrôlent-t-ils?

L'auteure commence par faire l'historique de l'apparition et de l'implantation de l'Internet en Chine, au courant des années 90 et 2000. Elle souligne la croissance exponentielle du nombre d'internautes chinois: « En 1997 on compte 620 000 internautes qui peuvent visiter 1500 sites environ, ce qui reste encore très limité. Ils sont plus de 513 millions à l'heure où ces lignes sont publiées, ce qui représente désormais plus de 38 % de la population chinoise. »

Cette grande croissance de l'utilisation d'Internet représente un dilemme important pour les autorités chinoises. Elle représente un potentiel de croissance économique considérable. Aussi, pour rester dans les grandes puissances mondiales, la Chine se doit de favoriser le développement d'Internet. En outre, le Web permet à la population de trouver une satisfaction dans « le divertissement, la consommation et l'expression individuelle », pour reprendre les mots de Séverine Arsène. D'un autre côté, le Web a évidemment un grand potentiel de diffusion de l'information et de mobilisation citoyenne. Cela, bien sûr, inquiète les bonzes du Parti communiste.

Les courants anticapitalistes en Chine

Texte de Hibo Moussa

Zhang Shuangli, « Les courants anticapitalistes en Chine le point de vue d’une philosophique », Actuel Marx2/2012 (no 52), p.179-192, [en ligne], <www.cairn.info/revue-actuel-marx-2012-2-page-179.htm.>

Ce texte intitulé « Les courants anticapitalistes en Chine le point de vue d’une philosophique » est un entretien du Professeur Zhang Shangli fait par l’économiste Gérard Duménil. Ce dernier expose les différents courants des intellectuels en Chine à l’aide de l’expertise de Shuangli Zhang. Or, il ne s’agit pas seulement d’une énumération. À travers ces questions, Gérard Duménil guide son interlocutrice à les définir et à donner leur implication dans les problèmes actuels de la Chine. Avant de rentrer dans l’analyse du texte, il serait intéressant d’identifier l’auteur et le philosophe qu’il interroge.
Il faut savoir que le domaine d’activité de Gérard Duménil est l’économie dans un cadre historique et politique et s’intéresse à l’œuvre de Marx. Il était le directeur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) jusqu’en 2007. Son intérêt pour Marx, le concept de loi économique dans le capital l’a poussé à travailler avec de nombreux spécialistes à travers le monde tels que Dominique Levy et ici, avec Shuangli Zhang. Son expertise et ses connaissances sur le sujet sont reflétées dans ses questions. Cette dernière, la philosophe Shuangli Zhang, qui a un doctorat en philosophie occidentale est un professeur associé de philosophie à l’université de Fudan à Shanghai. Son domaine d’activité est l’histoire de la philosophie occidentale, la théorie critique et ainsi que la philosophie marxiste. Elle a publiée plusieurs textes à propos de la Chine et elle est co-auteur de deux livres intitulés « The Theology of liberation » et « Phenomenology of Modernity ». Suite à cette présentation de l’auteur, il sera question d’étudier le texte.

2015/03/14

Yu Jianrong and Netizens: Who Closed the Schools for Migrant Workers’ Children?

Texte de Eli-Anny Cianca Mancilla 

Yu, Jianrong, and Netizens. "Who Closed the Schools for Migrant Workers' Children." Contemporary Chinese Thought 46.1 (Automne2014): 41-50. Web.

Yu Jianrong est un important intellectuel chinois qui fait des recherches sur le développement rural à l’académie chinoise des sciences sociales. Il a obtenu son doctorat en études juridiques en 2001. Cette même année il a rejoint l’académie. Il a est professeur dans son domaine et a gagné un prix pour son livre Politics of Yue Village : Changes in the Political Structure in China’s Rural Villages in the Transition Period. En 2011, il a commencé un microblog où il postait des photos d’enfants demandant de l’argent en ville pour tenter de retrouver leurs parents. En 2012, il fut nommé par Foreign Policy comme étant dans le top 100 des penseurs du monde. 

Dans ce texte, Yu Jianrong et les internautes essaient de comprendre la décision du gouvernement de fermer les écoles pour les enfants de travailleurs migrants et donnent leur point de vue sur la situation. 

Yu Jianrong is All the Rage

Texte de Kevin Pelletier

Xiong, Zhang, «Yu Jianrong is All the Rage»,Contemporary Chinese Thought, vol. 45, no. 4, Summer 2014, pp. 72–81.

Zhang Xiong est un journaliste pour la revue «Southern Metropolis Weekly» et professeur à la «School of Humanities of Shanghai University of Finance and Economics».

L’article de Zhang relate l’épisode de la confrontation entre Yu Jianrong et Chen Xiaoping, secrétaire régional du parti communiste. L’article commence en décrivant la vie, somme toute paisible et insouciante, que Yu Jianrong mène dans sa petite ville à l’est de Beijing. Celui-ci reçoit les pétitions des villageois qui vont se faire expulser de leurs terres pour la construction d’hôtels et de parcs. Dès le début de l’article, Zhang montre un Yu très impliqué et touché par la misère des paysans qui se voient déposséder de tout. Il va donc faire des lectures devant de nombreux membres du parti et responsable régionaux afin de sensibiliser ces derniers à la cause des paysans. 

Yu Jianrong est décrit comme un intellectuel reclus, qui à fait fortune en tant qu’avocat dans les années 90 et qui a décidé de vivre hors de la sphère intellectuelle de Beijing. Il a donc acheté une maison dans le village de Songzhuang et reçoit les gens dans cette demeure. Il est décrit comme étant modeste, affable et très touché par la cause de ces contemporains. C’est la raison pour laquelle il participera à ces congrès où il défendra les droits des paysans et ouvriers qui se voient exproprié de leurs terres et leurs maisons. 

Rigid Stability: An Explanatory Framework for China’s Social Situation

Texte de Xavier Serra

Yu Jianrong, « Rigid Stability: An Explanatory Framework for China’s Social Situation », Contemporary Chinese Thought, vol. 46, no. 1, Fall 2014, pp. 72-84.

Yu Jianrong est un intellectuel et activiste chinois qui s’intéresse principalement au développement rural, aux conflits sociaux et à la légitimation gouvernementale. Professeur à l’Académie chinoise des sciences sociales ainsi que directeur de l’Institut de Développement rural, Yu est diplômé de l’Université normale de Hunan et publie également de nombreux textes activistes sur Internet. Ses travaux portent principalement sur les mouvements sociaux en milieu rural, les réformes agraires et la contestation sociale un peu partout en Chine.

Le texte est en fait la traduction anglaise d’un discours de Yu Jianrong dans le cadre d’une série de lectures publiques mises sur le web se nommant « Yanshan Lectures », publiée dans la revue : Contemporary Chinese Thought. Lors de son discours, Yu tente de répondre aux questions : « Comment comprendre les rassemblements de contestation sociale en Chine aujourd’hui? » ; « Pourquoi les mouvements sociaux n’apportent-ils pas de changements politiques en Chine? » ; « Comment faire pour transformer la présente stabilité rigide par une stabilité flexible? » Pour y répondre, ce dernier utilise principalement des détails sur les évènements récents faisant l’objet de ses présents travaux, soient les manifestations de contestation sociale, ses propres connaissances et les échanges qu’il entretien avec d’autres universitaires s’intéressant à ces mêmes questions.

From Nonperson to Public Intellectual: The Life and Works of Yu Jianrong

Texte de Nicolas Garnier

Eva Pils et Marina Svensson, "From Nonperson to Public  Intellectual: The Life and Works of Yu Jianrong," Contemporary Chinese Thought, vol. 45, no. 4, Summer 2014, pp. 3–17.

Eva Pils s’est jointe au King’s College London en Septembre 2014. Elle a étudié le droit, la philosophie et la sinologie à l’Université d’Heidelberg , de Londres er de Beijing. Elle est co-fondatrice du Centre for Rights and Justice à l’Université Chinoise de Hong Kong, où elle est professeure associée. 

Marina Svensson a reçu un doctorat de l’Université de Lund, où elle a notamment étudié le chinois, les études asiatiques et l’histoire. Elle est professeure d’Études sur la Chine moderne depuis 2014. Sa recherche porte princiapalement sur la société chinoise moderne.

Le texte à l’étude est une introduction portant sur l’intellectuel chinois Yu Jianrong. Elle paraît dans le cadre d’une traduction d’une série d’article de Yu. L’article nous guide à travers la biographie de Yu, son œuvre diversifié ainsi que sur la place qu’occupent les intellectuels dans la Chine à l’âge de l’internet. 

Les courants anti-capitalistes en Chine

Texte de Milan Bernard 


Zhang Shuangli, « Les courants anti-capitalistes en Chine. Le point de vue d'une philosophe »,   Actuel Marx 2012/2 #52: 179-196.

Zhang Shuangli est professeure de philosophie à l’Université Fùdàn à Shànghǎi. Intéressée par les manifestations contemporaines du marxisme, elle poursuit également des recherches sur les questions religieuses et l’étude du christianisme en Chine, liant parfois ces deux sujets dans certains de ses travaux.  Le texte est présenté sous la forme d’un entretien entre la professeure Zhang et Gérard Duménil, spécialiste de l’économie politique et ex-directeur de recherche au CNRS et membre du conseil scientifique d’Attac France, et lui aussi associé au marxisme. 

On peut relier leurs intérêts à l’objectif résultant de cette rencontre, qui est de « peindre » les courants de gauches (et leurs rivaux) de la Chine actuelle pour en explorer les débats actuels. Ainsi, autour du thème central de « l’anticapitalisme », on développe une la compréhension des acteurs et du contexte. De manière plus analytique, l’explication se base sur l’expérience de Zhang par rapport aux fondements sociaux, culturels, politiques et historiques des courants de pensée, ainsi que sur certains écrits des penseurs et sur des évènements symbolisant ceux-ci.  

Partial Intimations of Coming Whole : The Chongqing Experiment

Texte de Nicolas Garnier

Zhiyuan Cui, "Partial Intimations of Coming Whole : The Chongqing Experiment in Light of the Theories of Henry George, James Meade, and Antonio Gramsci," Modern China, 2011

Zhiyuan Cui est un intellectuel de la Nouvelle Gauche chinoise.  Il est un des porte-étendards du modèle de Chongqing.  Il est professeur dans la faculté de politique publique et de gestion à université  Tsinghua

Dans ce texte, Zhiyuan Cui nous guide à travers différents aspects de l’expérience sociaux-économique faites dans la ville de Chongqing par le gouvernement chinois. Plus précisément, il trace un parallèle entre les théories de trois intellectuels occidentaux, Henry George, James Meaden ainsi qu’Antonio Gramsci, et les réformes entreprises par le gouvernement local de Chongqing. Ces réformes portent particulièrement sur l’intégration entre les milieux urbains et ruraux, enjeu très important en Chine. Son importance découle du fait des disparités entre ces deux milieux, qui mènent à des inégalités sociales et économiques. Le modèle de Chongqing cherche à trouver des solutions à ces problèmes. C’est aussi une application concrète des idées de la Nouvelle Gauche, mouvement dont fait partie l’auteur. Ce mouvement est une réponse aux théories néo-libérales qui ont cours en Chine aujourd’hui. Cui prône une calibration  de l’économie chinoise qui est selon lui beaucoup trop dépendante du commerce extérieur. Il faut donc favoriser la stimulation de la demande domestique. Une des manières d’y arriver, est d’intégrer les milieux urbains et ruraux, car les citadins consomment beaucoup plus que les ruraux. 

“Social Transformation Requires, First Resolving the Problem of Social Injustice.”

Pocard Guillaume

Yu Jianrong, "Social Transformation Requires First Resolving the Problem of Social Injustice," Contemporary Chinese Thought 46.1 (Automne 2014): 17-22.  Texte original publié en 2011.

Yu Jianrong est un intellectuel chinois, directeur du centre de recherche sur les problèmes sociaux à l’institut de recherche sur le développement rural à l’Académie de sciences sociales de Chine.  Il est membre d’un vaste réseau d’échange académique entre différentes universités telles Harvard University ou encore the Chinese University of Hong Kong.  Au fil de ses travaux académiques (comme A Record of Anyuan : The Glory and Dream of a Class), Yu Jianrong se focalise sur les problèmes sociaux de son époque mais aussi les changements politiques et sociologiques dont il observe les différents effets.

En effet, dans un contexte de changement en Chine, Yu Jianrong  observe une transition dans plusieurs domaines de la société. Ainsi on observe une transition économique (d’une économie planifiée à une économie de marché), culturelle (ouverture de la société chinoise) et politique (d’un système autoritaire à un système plus « démocratique ») au sein de la Chine. Toutefois dans un contexte de changements radicaux, des nouveaux problèmes sociaux apparaissent en Chine et on remarque une agitation sociale croissante au sein du territoire chinois. Face à l’interconnexion croissante et l’expansion des idées et débats au sein des réseaux sociaux, on observe l’intérêt croissant pour certains problèmes sociaux au sein des milieux intellectuels.

Ainsi dans son article, "Social Transformation Requires, First Resolving the Problem of Social Injustice,"  Yu Jianrong, va chercher à analyser les différents problèmes sociaux et agitations sociales qui ont émergés avec la transition progressive de la société chinoise. Ainsi il se focalise en particulier sur les problématiques concernant la sécurité et la stabilité sociale et comment une solution est-elle possible à différentes échelles. 

Yu Jianrong base ainsi son argumentation sur les agitations sociales qui ont émergées dans la Chine actuelle et les problèmes qui y sont liés. Ainsi selon l’auteur, nous pouvons expliquer les agitations sociales selon différents facteurs.

La défense des droits des paysans, ouvriers et citoyens urbains sont au cœur de ces mouvements. En effet l’accaparement des terres, l’aggravation des problèmes écologiques, la privatisation dans le secteur du travail et la  relocalisation urbaine sont les facteurs principaux des problèmes sociaux en Chine et la source d’agitations sociales selon Yu Jianrong.

Ainsi l’agitation sociale peut faire aussi échos à un mécontentement sociale envers certains strates de la société telles les couches sociales les plus aisées ou encore le gouvernement.  Par l’énumération des maux sociaux dont découlent l’agitation sociale et la démonstration du mécontentement sociale en Chine, Yu Jianrong veut démontrer la multiplicité des problèmes existants au sein de la nouvelle Chine réformée, et ainsi chercher à trouver de nouvelles solutions aux problèmes énumérés au long de son œuvre.

Ainsi l’auteur va dans un second temps, proposer  une série de mesures et d’indications permettant à la Chine de trouver une solution à aux problèmes sociaux agitant le pays. Tout d’abord, on peut remarquer que Yu Jianrong se base sur une solution au niveau cantonale concernant les  différents problèmes sociaux. 

En effet, dans son texte, l’auteur souligne qu’une solution à l’échelle des cantons par l’intermédiaire du congrès du peuple, permettrait une restructuration sociale et politique. Cette modification des structures du régime permettrait une meilleure représentation de la population  dans le cadre politique et ainsi la promotion de la justice sociale et de l’équité judiciaire au sein de l’organisation chinoise.

En effet, par une réduction des inégalités sociales, Yu Jianrong propose dans son texte, le renforcement de la justice sociale et la rupture des liens de concomitance existant entre le parti communiste chinois et les différents acteurs de la société chinoise tels les institutions judiciaires. La confirmation de l’indépendance judiciaire  et de l’équité de celle-ci est essentiel selon Yu Jianrong est passerait par des réformes au niveau locale et cantonale. 

From Nonperson to public Intellectual : The Life and Works of Yu Jianrong

Texte de Gabrielle Dionne-Legendre

PILS, Eva et Marina Svensson. 2014. From Nonperson to public Intellectual : The Life and Works of Yu Jianrong. Contemporary Chinese Thought 45 (no 4) : 3-17.

Eva Pils est professeure et responsable de recherche en Loi transnationale au King’s College de Londres. Elle était auparavant une professeure-associée du département de droit de la Chinese University de Hong Kong, où elle a cofondé le Centre pour le Centre for Rights and Justice. De plus, elle a aussi enseigné à l’Université Cornell et l’University College de Londres. Elle est actuellement une supérieure de recherche non résidente de l’institut de droit U.S.-Asia de NYU. Marina Svensson est une professeure associée au Centre d’études sur l’Asie de l’Est et du Sud-Est à l’Université de Lund en Suède. Elle a eu un poste de postdoctorat à l’université Columbia. Ses recherches portent sur différents sujets concernant la société chinoise. 

Dans l’article, les auteurs s’intéressent à Yu Jianrong, un intellectuel qui a fait ses marques sur internet. Elles s’intéressent à savoir ce qui fait de lui un auteur aussi populaire qui réussit à naviguer à l’intérieur du système, alors que d’autres, dans des situations similaires, n’ont pas eu la même chance. Afin d’étudier ses opinions, les auteurs ont utilisé certaines entrevues et des articles écrits sur Weibo et sur Internet. Elles introduisent certaines de ses œuvres en anglais. En effet, Yu Jianrong ne parle pas l’anglais et peu de ses œuvres ont été publiées en anglais. 

Yu fait partie d’une nouvelle catégorie d’intellectuels, les intellectuels publics. Ceux-ci se caractérisent par une certaine autonomie politique et une pensée critique. Ils sont répandus sur un spectre idéologique large, certains appartenant au New Left, alors que d’autres, comme Yu, font partis du courant libéral. Ils utilisent des forums traditionnels (journal scientifique) et modernes (Internet, médias, blog). 

SOCIAL TRANSFORMATION REQUIRES RESOLVING THE PROBLEM OF SOCIAL INJUSTICE

Texte de Joseph Watiez-Langlois

            Yu Jianrong est né en 1962 est un intellectuel chinois très influent classé dans le top 100 des « Global Thinkers » par le journal Foreign Policy en Novembre 2012[1]. En 2001, il reçoit son doctorat en études juridiques de la Central China Normal University’s Rural Studies Research Center[2]. Après une carrière d’avocat, il travaille actuellement à l’Académie chinoise des sciences sociales (Chinese Academy of Social Sciences : CASS) à Beijing. En 2013, Yu Jianrong publie un essai sur Weibo à l’intention des leaders chinois qui présente une liste de dix suggestions de réformes. Ces suggestions ont été supprimées des sites internet chinois[3]. Yu Jianrong est impliqué aux mouvements pour la démocratie en Chine.
            Dans cet article, Yu Jianrong tente de rendre compte des transformations qui ont eu lieux après les réformes d’ouverture de la Chine. Au travers de ses recherches il s’aperçoit que les plus grands problèmes de la Chine sont la stabilité sociale et la sécurité sociale. Cependant, il est important de définir les incidents et de tenter d’apporter des solutions adaptées aux incidents. Cet article propose une catégorisation des incidents sociaux dans la Chine contemporaine et les solutions qui peuvent être apportées.

Protester sur le web en Chine

Texte de Joseph Watiez-Langlois

Séverine Arsène est une chercheuse française au centre d’études français sur la Chine contemporaine (CEFC). Elle s’intéresse principalement à la relation entre les médias et la politique en Chine et la liberté d’expression. Après un parcours universitaire en science politique et un post doctorat en communication et Politique au CNRS à Paris, elle obtient une place de chercheuse au CEFC. Elle est l’auteure de Internet et politique en Chine publié en 2011, Internet en Chine parut en 2012 et de biens d’autres articles et chapitres de livres .

Dans Protester sur le web en Chine (1994-2011), Séverine Arsène apporte un historique d’internet en Chine de son apparition aux enjeux, utilisation et réactions qu’il a suscité. C’est dans un texte descriptif, factuel et sans vraie prise de parti que l’auteure nous présente l’implantation d’un des outils d’expression et de renseignement les plus méprisés par les gouvernements autoritaires. Comment internet s’est diffusé en Chine ? Quelle a été la réaction du gouvernement chinois face à la diffusion de cet outil ? Comment les internautes chinois contournent et utilisent cet espace virtuel ?