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2015/01/24

Valeurs universelles ou valeurs chinoises?

Texte de Joseph Watiez            

Xu Jilin, "Valeurs universelles ou valeurs chinoises?  Le courant de pensée de l'historicisme dans la Chine contemporaine."  Rue Decartes 72 (2011/2):  52-68. 

Jilin Xu est professeur au département d’histoire de l’Université Normal de l’Est de la Chine à Shanghai. Il est historien de la pensée et de la culture chinoise au 20ème siècle. Il a récemment publié How the Enlightenment was reborn sur Pekin University Press et Readers Stand Up la même année sur Renmin University Press. C’est aussi un auteur engagé politiquement comme le montre son article "China Reforms" publié en mai 2012 où il exprime son point de vue sur le modèle de développement chinois.
            Dans "Valeurs universelles ou valeurs chinoises ? Le courant de pensée de l’historicisme de la Chine contemporaine," Xu se place dans la continuation de "China Reforms" en élargissant à ce que la Chine reflète au monde. Comment le soft power chinois, la Culture chinoise et la civilisation chinoise se construisent-il et s’expriment à l’international ?
            Le texte écrit par Jilin Xu a une dimension philosophique. L’auteur s’applique à définir et utiliser l’historicisme et sa méthodologie mais dans le même temps il prend beaucoup de recul par rapport au sujet en utilisant des auteurs variés dans leurs domaines et leurs opinions : politologues, sociologues, spécialistes de l’histoire asiatique, économistes… Beaucoup d’entre eux sont des académiciens chinois.

Après le rêve américain, le rêve chinois ?

Texte de Milan Bernard

Alice Béja, « Après le rêve américain, le rêve chinois ? », Esprit, 2014/8 Août/septembre, p. 71-81.


Alice Béja est spécialiste des États-Unis et secrétaire de rédaction de la revue Esprit. Reconnue pour son travail concernant les liens entre la fiction et le politique dans la période de l'Entre-Deux-Guerres américaine, elle offre donc une perspective analytique étatsunienne à l’étude de l’influence croissante de la Chine, perçue comme concurrençant Washington jusqu’au contenu même de son discours et à l’étendue de son soft power.  


L’auteure expose le concept de « rêve chinois » et cherche à expliquer cette comparaison, certes un peu simpliste, entre celui-ci et le « rêve américain » et tente de comprendre en quoi consiste-t-il. S’agit-il d’une simple copie de l’American Dream, d’une tentative d’utiliser cet outil d’influence comme l’ont fait les États-Unis par le passé pour accroître leur puissance et atteindre une position hégémonique? 


Globalement, le texte présente une approche comparative, mettant en parallèle les États-Unis et la Chine. Dès le départ, elle expose cette dualité : d’une part, l’American Dream est une idée ancrée dans l’image profonde de la construction des États-Unis, tant au niveau interne qu’externe, et de l’autre, une invention plutôt récente, d’il y a environ deux ans, du président Xí Jìnpíng, extrêmement centralisée par l’autorité étatique. De manière plus précise, l’auteure fait un survol de tous les aspects entourant l’actualité chinoise, principalement au niveau politique, mais également au niveau militaire, stratégique et culturel. Pour se faire, Béja se base en même temps sur les évènements concrets, la rhétorique des dirigeants et du Parti Communiste chinois et les différents discours sur le concept de « rêve chinois ».