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2015/02/22

A New Young Man in the Organization Department

Texte de Zhang Rongjun

WANG, Meng (1981). « A New Young Man in the Organization Department », Chinese Civilization and Society:  A Sourcebook, p. 348-368.

Wang Meng, né à Beijing le 15 octobre 1934, est écrivain chinois en terme de l’amour et de la vie, il habite maintenant à Beijing. Il est entré en contact avec le communisme dans se jeunesse, donc il a adhéré au Parti communiste lorsqu’il est au Quatrième Lycée public de Capitale à fin de lutter contre le Kuomintang. Il a commencé ses travaux à la Ligue de la Jeunesse communiste chinoise. En 1956, il a été défini comme la Droite en raison de son texte « A New Young Man in the Organization Department » et il a été envoyé pour la rééducation par le travail au Camp de Travail en Banlieue de Beijing. Ses droits civiques ont été restitués, mais sa définition était encore de « droit » en 1961, puis il enseignait à l’École normale de Pékin en 1962. Il est politiquement réhabilité en 1979, et puis il a rédigé de nombreux articles. Il a travaillé comme le ministre du Ministère de Culture, et puis le directeur du Comité de Culture, d’Histoire et d’Études du Comité national de Conférence consultative en Politique du Peuple chinois (中国人民政治协商会议全国委员会文史和学习委员会) .

Le texte s’agit d'une histoire d’un jeune éducateur, Lin Chen, qui a été envoyé au Comité régional, il trouve des divers problèmes du comité, le dirigeant occupe le pouvoir principal du comité donc il est facile de s’enfoncer dans la dictature, il rapporte des problèmes au dirigeant, mais aucune réponse du dirigeant n’est donné à lui, il se sent un peu découragé, mais il ressayait encore pour résoudre des problèmes. Le personnage principal subit des revers lorsqu’il travaille dans le comité. Le texte veut répondre la réalité du système bureaucratique du Parti communiste, il met en lumière le bureaucratie dans le Parti communiste selon la description de l’ambiance du comité aux yeux de Lin Chen à la fin.

Ce texte est une micronouvelle, il se vise à réfuter le fait de la bureaucratie qui a déjà trouvé par les gens. Dans notre cours, on a étudié la vie intellectuelle sous Mao Zedong que les intellectuels ont été ignorés par le Parti, et la bureaucratie se développait rapidement en Chine que la corruption se croit aussi en Chine rapidement, l’expérience de Lin Chen dans le texte est la miniature de la société. Je crois que l’auteur a une observation scrupuleuse dans la société chinoise à l’époque où il rédigé ce texte, celui se sens très réel comme des évènements qui se passent dans notre vie quotidienne, puisque diverses descriptions du texte qu’on peut trouvent facilement dans notre vie comme le dirigeant Chou Jun-hising dans le texte, il ignore des commentaires d’autres personnes comme de nombreux dirigeants en Chine, on doit envisager des problèmes au lieu de les évider, et puis celui est la meilleure façon pour bien résoudre des problèmes.







Debates between Liberalism and the New Left in China since the 1990s

Texte de Yannick Tim

Xu Youyu. (2003). «The Debates between Liberalism and the New Left in China since the 1990s», Contemporary Chinese Thought , vol.34, no. 3 

Xu Youyu, né en 1947, est un savant Chinois en philosophie et adepte du libéralisme Chinois. Durant son adolescence, il a été un Garde Rouge pendant la Révolution Culturelle et a été témoin de la manifestation de Tiananmen de 1989. Après l’obtention de sa maîtrise à la Chinese Academy of Social Philosophy, il est allé étudier et enseigner à l’étranger à plusieurs endroit comme l’université d’Oxford, de Harvard et l’institut Française des Sciences Sociales Avancés. Présentement, il est chercheur à l’Institut de Philosophie de la Chinese Academy of Social Sciences et un expert sur les théories sociales occidentales incluant l’École de Frankfurt et le Marxism. Il est aussi historien de la Révolution Culturelle. Xu Youyu est un des signataires de la Charte 08, un manifeste de réforme politique et démocratisation en Chine.  

Le texte de Xu Youyu présente le débat entre les libéralismes et les Nouveaux Gauchistes, mais, en fait, c’est une critique sur le mouvement de la Nouvelle Gauche. Le texte est divisé en trois parties. La première partie constitue le débat entre les libéraux et la Nouvelle Gauche dans sept problèmes dont la plupart concerne la Chine actuelle. La deuxième partie concerne les explications de l’émergence du mouvement libéral d’à partir des années 1990. Dans la dernière partie, Xu Youyu présente les raisons du développement de la pensée de la Nouvelle Gauche. Tout au long du texte, on peut remarquer que Xu Youyu discrédit les arguments de la Nouvelle Gauche. Selon lui, la connaissance Nouvelle Gauche sur la Chine moderne est déformée et ignorante des réalités modernes chinoises. Il dénonce aussi l’irresponsabilité des intellectuels occidentaux qui ne prennent pas en considération des réalités sociaux chinois.

Fifty Years of Storms and Vagaries: Soliloquy on the Eve of National Day

Texte de Eli-Anny Cianca Mancilla 

Li, Shenzhi (2001-2002). « Fifty Years of Storms and Vagaries: Soliloquy on the Eve of National Day. » Contemporary Chinese Thought, 33.2, p.30-41. 

Li Shenzhi (1923-2003) était un intellectuel public spécialisé dans les sciences sociales chinoises. Il a étudie en économie à l’université de Yanjing (Beijing) ainsi qu’à l’universté St. Johns à Shanghai. En 1948, il se joint au parti communiste dont il a longtemps était un membre important. Au courant de sa vie il est devenu le vice-président de l’Académie chinoise des sciences sociales et l’éditeur en chef et directeur député du Xinghua News Agency. Il a servi Zhou Enlai en tant que secrétaire diplomatique et a accompagné Deng Xiaoping durant sa visite aux États-Unis en tant que conseiller de délégation. Il est destitué de sa position pour avoir critiqué le parti et à partir des années 1990 il devient un grand critique de l’autoritarisme. 

Le but de Li Shenzhi est de partager ses souvenirs de la Chine et de transmettre la vraie histoire. L’auteur décrit les évènements que le pays a vécus à travers ses souvenirs. Il commence à partir du 30 septembre 1949 et termine 50 ans plus tard. Il explique comment chaque mouvement ou révolution ont découragé le peuple. De plus, il critique grandement les décisions gouvernementales tout en ayant espoir qu’il y aura des changements positifs. 

Li Shenzhi commence son texte en décrivant la veille des festivités au Tiananmen du 1er octobre 1949. Par après il exprime la joie des festivités et comment il n’y avait pas de mot pour décrire son sentiment de bonheur. Pour la première fois, il comprenait le slogan « longue vie à Mao ». Pour lui ses festivités signifiaient que le pays avait pris une toute nouvelle direction. L’ignorance et la pauvreté faisaient parties du passé, maintenant ils accueillaient la liberté, l’égalité et la fraternité. C’était une nouvelle démocratie. Il cite les paroles du Hu Feng « Time has begun!».Il interrompt ses pensées et met de l’emphase sur le fait qu’il n’aurait jamais cru que même pas six ans plus tard, Hu Feng serait accusé d’être à la tête du groupe contrerévolutionnaire du Guomindang et mis en prison pour une vingtaine d’années. Encore moins il aurait imaginé que lui-même, il serait accusé d’être un homme de droite par le fait même contrerévolutionnaire. Il décrit la ville de Beijing après l’imposition d’un couvre feu comme une ville fantôme. Il n’y avait presque plus d’étrangers et les seules personnes dans les rues étaient des gardes habillés en civil. Il continue son texte en faisant des références à des penseurs anglais et italiens en lien à la dictature. Il cite Lord Acton « Power corrupts, and absolute power corrupts absolutely » pour après mettre en évidence que Mao perdait la raison. Partout ailleurs dans le monde, les partis communistes tombaient et le dictateur chinois travaillait sur de nouvelles stratégies pour garder le pouvoir. Il décrit les campagnes qui ont eu lieu ainsi que leur conséquences sur la population et les tentatives de redresser la situation des autres politiciens qui ne donner pas de grands résultats. À la fin de la dictature de Mao, la peur aussi. Il explique que malgré le début de l’ère de Deng Xiaoping, la mentalité de Mao était encore imposée. Li Shenzhi exprime que Deng a en effet changé l’économie du pays, il est important de se souvenir qu’il a commis un crime horrible en attaquant des étudiants lors de l’évènement du 4 juin. Tous les intellectuels sont tombés dans le silence et tout espoir de changement aussi. Le peuple était démoralisé et découragé. Cependant, les jeunes d’aujourd’hui n’ont aucun souvenir de cet indicent ni des noms de ceux qui on fait un effort respectable pour la nation. Il dit que l’histoire n’est que des mensonges. 

Il conclut son texte en disant que si le socialisme peut fonctionné avec un économie de marché, ça peut aussi pratiquer un parlementaire démocratique. Le Guomindang ne peut pas durer pour toujours. Il se demande si les changements bien accueillis seront encore une déception. 

Ce texte est intéréssant pour le cadre du cours parce que l’auteur détaille bien les évènements. Toutes les citations qu’il utilise pour prouver son point enrichissent le texte. Le point négatif est qu’il ne suit pas il ligne chronologique, il se promène dans le temps et par moment porte à confusion. 

Can Liberalism Take Root in China?

Texte de Félix Bourret

Liu Xin. « Can Liberalism Take Root in China ». Contemporary Chinese Thought, vol. 34, no. 3 (Spring 2003) : pp. 68-97.

Liu Xin nous propose avec cet article la question suivante : le libéralisme peut-il prendre racine (s'implanter) en Chine? Afin d'y répondre, il pose premièrement le contexte historique permettant de comprendre où en est la Chine actuellement. Il commence donc avec un pan de l'histoire racontant, de façon un peu romantique, une Chine n'ayant pas été conquise en partie en raison de son "avancement" par rapport aux civilisations "barbares" qui pouvait menacer le pays. Nous faisons ensuite un saut dans le temps alors que l'auteur remarque au début du 20ème siècle, avec le mouvement du 4 mai, une rupture avec les cycles historiques qui régissaient depuis la Chine et fait place, ou du moins dans cette mise en contexte historique, aux idées occidentales.

Il met rapidement la table en expliquant que le libéralisme n'a pris racine en Chine en raison de son manque d'idée par rapport au développement social, son incapacité a expliquer pourquoi la Chine souffre si sévèrement de l'agression occidentale et le manque de « vérité universelle », ce à quoi le marxisme répondrait. Le marxisme était alors devenu une arme de défense et de critique face à l'agression occidentale. 

Il fait ensuite mention de cette idée selon laquelle les Chinois ont cette tradition morale qui leur permet de mettre de côté leur individualité, du moins temporairement, afin d'atteindre quelque chose de meilleur. Face aux nouvelles règles du libéralisme qui met plutôt l'emphase sur l’individu, les deux systèmes se feraient compétition, créant de nouveaux problèmes et ne permettant donc pas l'enracinement du libéralisme. Liu réfute l'idée des libéralistes chinois voulant que le bien collectif augmentera si le bien individuel augmente. L'auteur remet cette idée dans une perspective plus large expliquant qu'il ne s'agit pas d'un lien de cause à effet et que ce modèle n'apporte pas automatiquement une plus grande équité qu'un autre modèle. On y comprend qu'il croit que l'enracinement d'un modèle ou d'un autre peut s'opérer si celui-ci est en lien avec un certain héritage culturel.


The Power of the Powerless and the Politics of Antipolitics

Texte de Kévin Pelletier


Shenzhi, Li, «The Power of the Powerless and the Politics of Antipolitics, The Philosophy of Life of the Post-Totalitarian Era», Contemporary Chinese Thought, vol. 33, no. 2, Winter 2001-2002, pp. 5-13.

Li Shenzhi est un intellectuel chinois né en 1923 et mort en 2002. Il a été journaliste et éditeur pour le journal officiel du parti communiste entre 1942 et 1958. Durant cette période il sera aussi le conseiller de Zhou Enlai en ce qui avait à trait aux affaires étrangères. En 1956, Li défend l’idée de la «Grande Démocratie» qui lui vaudra de nombreuses critiques de Mao Zedong et, finalement, d’être purgé comme étant un élément droitiste en 1958. Il ne sera réhabilité qu’en 1978 alors que Deng Xiaoping l’invitera à le suivre dans son voyage aux États-Unis comme conseiller. Li sera ensuite nommé Vice-Président de l’Académie chinoise des sciences sociales en 1982  et il encouragera les étudiants à s’intéresser aux nouveaux problèmes économiques et politiques. Il sera aussi un des plus fervents défenseurs du besoin de réformes politiques immédiates pour assurer la continuité et le succès économique et social de la Chine. Li Shenzhi prendra sa retraite en 1993 et se concentrera sur sa réflexion sur le chemin libéral que devrait prendre la Chine jusqu’à sa mort. 

L’article de Shenzhi que nous analyserons est en fait un résumé de la pensée d’un politicien tchèque qui a grandement réfléchi sur la question des sociétés post-totalitaires. Au travers de ce résumé, il dressera le bilan de ce que la Chine doit faire pour devenir une société avancée et rejoindre les pays les plus développés du monde actuel (1998). Il va donc faire un parallèle entre les idées de Vaclav Havel, et la philosophie chinoise pour montrer que la Chine est actuellement dans une situation de creux moral et de laisser-faire politique. Par les principes de «petits gestes» d’Havel, Shenzhi tente d’éveiller les consciences de ces contemporains sur le besoin de participer activement à la politique de leur pays. Pourtant, il définit cette politique dans un ordre différent que celui du parti communiste. Il prend la description d’Havel pour définir la politique comme étant une émanation de la volonté d’améliorer la vie des citoyens de son pays et non comme une manière de prise de pouvoir sur les vies de ces derniers. Il critique ainsi le fait que le Parti communiste ne donne aucun pouvoir au peuple chinois et agisse en vase clos. Li va utiliser les termes d’Haval pour définir la situation de la Chine comme étant Post-Totalitaire, ce qui implique que la transition se fait vers une société démocratique, mais où les forces totalitaires n'ont pas encore disparu. Il met donc l’accent sur le besoin de la population d’agir moralement et dans le plus grand bien pour assurer que cette transition se fasse et que tous puissent mieux vivre. 

Ce texte est sans contredit un manifeste visant l’instauration d’une société libérale, mais dans le respect de la philosophie chinoise, comme le montre les nombreuses références à cette dernière dans le texte. Cela s’inscrit donc directement dans la ligne des textes pour une démocratie libérale de Li Shenzhi durant sa période de retraite. C’est donc un texte qui veut faire avancer la cause chinoise par l’accord d’une voix politique populaire, faute d’avoir une démocratie en bonne et due forme, et qui met l’accent sur le rôle de la population dans l’obtention de cette dernière. 

Le débat sur le constitutionnalisme en Chine

Texte de Hibo Moussa

Piquet Hélène, « Le « rêve chinois » en question : le débat sur le constitutionnalisme en Chine », Revue française de droit constitutionnel, 2014/2 n° 98, p. 389-411. DOI : 10.3917/rfdc.098.0389. Texte publié en 2014.

Professeur à la faculté de sciences politiques et de droit à l’UQAM, Hélène Piquet est une juriste qui se spécialise dans le droit chinois des XXe et XXIe siècles en perspective comparative historique et critique. Celle-ci a également une spécialisation dans le droit judiciaire général ainsi que dans la protection des droits de la personne et enjeux de coopération. Mme Piquet porte aussi un intérêt particulier pour les migrations du Code civil dans le monde de même que pour le constitutionalisme. Elle est l’auteur de plusieurs articles scientifiques dans lesquels elle présente comment la Chine répond au droit du peuple notamment les réformes juridiques. Cet article intitulé « le rêve chinois en question : le débat sur la constitutionnalisme en Chine » est ancré dans son domaine d’expertise. 

À la suite de sa nomination à la tête de la Chine, Xi Jinping pour régénérer le pays, lance avec le PCC un projet de rêve chinois. Un projet qui suscite un débat dans le pays et plus particulièrement chez les intellectuels chinois d’autant plus que le contenu de ce projet n’est pas précis. La Chine se questionne alors sur deux choix, pour déterminer le contenu de ce rêve, importer ou récuser le constitutionnalisme accidentel.

L’auteur traite ce débat dans cet article. Elle analyse la teneur du débat qui date de la Chine impériale avec des rebondissements en fonction du contexte spatiotemporelle. En effet, elle fait un retour en arrière est expose les « erreurs du passé ». Aujourd’hui, avec la politique de PCC, ce débat semble retrouver un regain d’intérêt.

Can Liberalism Take Root in China?

Texte de Martin Robert

Xin, Liu (2003). "Can Liberalism Take Root in China?" Contemporary Chinese Thought 34 (3):68-97.

Liu Xin propose dans son texte « Can Liberalism Take Root in China? » une autre vision du libéralisme, afin de l’adapter au monde chinois actuel. Pour l’auteur, il a deux tangentes à l’histoire chinoise, la première étant que la civilisation chinoise a toujours été plus avancée que celle des conquérants barbares et, la deuxième, étant que le syncrétisme, issu d'un pragmatisme chinois, a toujours permis à la Chine d'absorber des techniques et des idées des autres cultures. 

Le marxisme a pris racine en Chine, plutôt que le libéralisme, puisqu’il répondait mieux aux problèmes de la Chine tels que perçus par celle-ci. Le Marxisme permettait de coopter les forces nationales et de mettre le blâme de la faiblesse de la Chine sur le capitalisme et l’impérialisme extérieur. Cela encouragea alors le rejet du libéralisme, souvent associé au capitalisme. 

À la suite des désastres de la révolution culturelle, l’état en quête de soutien n’a eu d’autres choix que de se lancer dans des politiques de recouvrement économique, mettant de côté la recherche de l’équité pour se concentrer sur la création de richesse. Le recouvrement de la Chine a une valeur symbolique importante pour un peuple marquée par les longues périodes d’humiliation. Cela légitime le gouvernement chinois, malgré les contradictions idéologiques qu’il opère. 

2015/02/15

A Defense of Humanism

Texte de Yannick Tim

Wang Ruoshui. (1985). « A Defense of Humanism », Contemporary Chinese Thought 16.3: 71-88.  Texte original publié en 1983.

Wang Ruoshui, né en 1926 dans la province de Hunan, est un journaliste et philosophe chinois reconnu comme un grand présentateur du Marxiste humanisme et du libéralisme chinois. Il a étudié en philosophie vers la fin des années 40 et devient un adhérent du Marxisme avant de joindre le Parti Communiste Chinois. Il devient par la suite éditeur de la section théorie du People’s Daily. Durant les années 50, Ruoshui a été un Maoïste dévoué et a pris part dans les campagnes idéologiques. Pendant des années, il a été un défenseur d’idéologies maoïstes.  Après la chute des Maoistes, Wang Ruoshui critiqua et condamna la Révolution Culturelle et le culte de Mao avec ses idées revisées. En 1987, il se fait expulsé du parti. Il mourra en 2002 à Boston d’un cancer du poumon.

 Le texte de Wang Ruoshui explique le concept d’humanisme et comment l’humanisme, plus précisément l’humanisme Marxiste, peut aider à la construction d’une modernisation socialiste. Il essaye d’expliquer comment le concept d’humanisme est mal interpréter par le peuple chinois en général et que cette persécution de l’humanisme comme une idéologie bourgeoise par la Révolution Culturelle n’a pas seulement nuit à la révolution prolétaire, mais au projet d’une société  communiste aussi. 

Deng Tuo: Culture, Leninism and Alternative Marxism in the Chinese Communist Party

Texte de CONGOST Antoine

Cheek, Timothy, 1981. « Deng Tuo: Culture, Leninism and Alternative Marxism in the Chinese Communist Party », in The China Quarterly, No. 87 (Sep., 1981), pp. 470-491. 

On doit cette analyse de la vie et de l’Œuvre de Teng Duo au professeur Timothy Cheek. Il enseigne à l'Institut de études asiatiques de l'Université de Colombie Britannique, à Vancouver, dont il dirige le centre des études chinoises. Il s'intéresse particulièrement à l'histoire chinoise du XXe siècle, à l'histoire du Parti communiste chinois (PCC), et au rôle des intellectuels dans la vie publique en Chine. Le présent texte fait la fusion de tous ces intérêts puisqu'à travers l'analyse de la pensée de Deng Tuo, c'est une bonne partie de l'histoire du PCC mais aussi du pays qui est couverte, tout en éclairant le rôle de Deng Tuo dans la vie intellectuelle et politique jusqu'à bien après sa mort dans les années 1980.

Deng Tuo (1912-1966) était un intellectuel chinois, cadre du PCC où il était chargé de la propagande. Il dirigeait aussi la rédaction du Quotidien du Peuple. Il prenait régulièrement position contre Mao, qu'il critiquait plus ou moins explicitement, souvent sous un nom de plume. Ces piques envers Mao, sa politique et son idéologie sont devenues de plus en plus prononcées avec le temps. Il fut pour cela bafoué dans le discours officiel du PCC durant la Révolution culturelle de 1966, menant à son suicide, puis réhabilité et même loué sous Deng Xiaoping avec la libéralisation du pays, des années après sa mort. Ici, il s'agit pour l'auteur de montrer que la réalité est plus complexe : Deng Tuo avait plusieurs facettes – il était à la fois historien, journaliste, bureaucrate, poète, théoricien marxiste - et ses opinions et son idéologie étaient finalement nuancées. A partir de là, comment mieux expliquer la purge dont il fut victime en 1966 ?

The role of intellectuals in the reform process

Texte de Nicolas Garnier

Jean-Philippe Béja, "The role of intellectuals in the reform process," Contemporary Chinese Thought 34.4 (Été 2003):  8-26.

Jean-Philippe Béja est un universitaire et politologue français. Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (IEP), de l'université Paris VII (chinois), du Centre de formation des journalistes (CFJ), de l'université du Liaoning (littérature chinoise) et a obtenu un doctorat en études asiatiques à l'université Paris VII. Il se spécialise sur la Chine, particulièrement sur la relation entre les citoyens et le pouvoir, ainsi que sur le mouvement pour la démocratie. 

Ce texte de Béja cherche à placer le rôle des intellectuels dans la Chine moderne. De façon chronologique, il révise les hauts et les bas de la place des intellectuels dans les différentes périodes et ce à partir des années 1930. Il s’agit non seulement de déterminer leur rôle face à la société chinoise, mais surtout face au pouvoir politique. Cette relation avec le Parti communiste (PCC) se résume dans une  alternance de collaboration et d’opposition. Dans ces interactions avec le pouvoir, les intellectuels doivent-ils être impliqués activement pour favoriser le changement du système politique, agir plutôt à titre d’experts, c’est-à-dire fournir leur connaissance au régime en place ou encore tout simplement se consacrer à leurs champs d’étude académique  et s’abstenir de participer aux processus politique? C’est la question à laquelle tente de répondre le texte. 


A Defense of Humanism

Par Matthieu Daiki

Wang Ruoshui "A Defense of Humanism,", Contemporary Chinese Thought 16.3 (Printemps 1985): 71-88.  Texte original publié en 1983.

Wang Ruoshui est un philosophe et un journaliste, né en 1926 et mort en 2002. Il était étudiant en philosophie à l'université de Beijing dans les années 1940, études qu'il a interrompues pour soutenir le mouvement communiste en passe de prendre le pouvoir. Nommé éditeur du Quotidien du Peuple, organe de presse officiel du PCC, il fut un intellectuel reconnu, fidèle au régime, encensé par Mao lui-même, mais conservant tout de même une certaine indépendance d'esprit. Lors de cette décennie, on lui a demandé d'écrire un pamphlet antihumaniste. Après ses recherches sur le sujet, Wang finit par être convaincu que Marx lui-même était humaniste. C'est à la même époque qu'il découvre l'œuvre de Raya Dunayevskaya. Celle-ci développe le concept d'humanisme marxiste, repris par Wang dans son texte : "A Defense of Humanism". 

A une époque où il est de bon ton de réduire l'humanisme à une idéologie bourgeoise, Wang propose de déconstruire cet amalgame. Pour l'auteur, l'humanisme n'est pas en soi une idéologie bourgeoise, c'est une idéologie plurielle, donc adaptable au socialisme. Il montre enfin que Marx lui-même, dans ses jeunes années comme dans ses années de maturité, fut un humaniste. L'humanisme ne doit donc pas être réduit à une doctrine individualiste, mais peut être directement relié au projet socialiste. 


Marxism and Intellectual Emancipation

Texte de Kévin Pelletier Deslauriers

Ruoshui, Wang, "Marxism and Intellectual Emancipation," Contemporary Chinese Thought 16.3 (Printemps 1985): 89-93

Wang Ruoshui était un journaliste et un philosophe chinois ayant vécu de 1926 à 2002. Il a fait son nom en tant que défenseur de l’idéologie maoïste durant les années 1960 à 1970. Suite à la mort de Mao, il va changer de position et adhérer aux visions dites révisionnistes assurant que cela lui a permis de comprendre les fautes de la révolution culturelle et le culte de Mao lui-même. Il sera exclu de la Chine durant les années 80 alors que ces thèses, incluant le texte étudié, seront jugées bourgeoises et libérales.

Dans son article, Wang Ruoshi cherche à démontrer que l’émancipation intellectuelle dont parle le groupe des quatre lors de la révolution culturelle n’est pas celle dont le Marxisme doit se prévaloir. Selon la bande des quatre, l’émancipation intellectuelle doit se faire par l’exclusion de toutes idées libérale et se vouer à la promotion du Marxisme. Wang, de son côté, argue que l’émancipation intellectuelle fait partie intégrante du marxisme qui se veut progressiste, car l’idéologie est elle-même le produit de l’émancipation intellectuel des philosophes du 19e siècle.. Lorsque l’idéologie marxiste arrête d’évoluée elle se formalise et devient un dogme, ce qui est l’antithèse du marxisme. Il définit aussi la base du marxisme comme étant la pratique. Alors que les philosophes du moyen-âge se basaient sur Dieux et les philosophes des lumières sur la raison, Marx se basait sur la pratique, assurant que la superstition et le dogme n’aient pas de place dans son idéologie. 
Le texte de Wang arrive en 1980 suivant une décennie marquée par la révolution culturelle de la bande des quatre. Wang ne cherche pas à remettre le Marxisme en question, mais va plutôt tenter de montrer que la liberté de penser est le moteur qui va pousser le marxisme vers l’avant.

The Role of Intellectuals in the Reform Process

Texte de Mégane Visette

Jean-Philippe Béja. « The role of Intellectuals in the Reform Process », Contemporary Chinese Thoughts, vol.34, no. 4, Été 2003, pp 8-26. 

Chercheur en sinologie politique, Jean-Philippe Béja s’intéresse aux transformations socio-politiques de la société chinoise, ainsi qu’aux mouvements de contestation liés/prenant racine dans ces transformations. Jean-Philippe Béja fut directeur scientifique du centre d’étude français sur la Chine contemporaine à Hong-Kong de 1993 à 1997, directeur de la rédaction de Perspectives et Perspectives Chinoises, et il est maintenant directeur de recherche au Centre d’Étude et de Recherche Internationale (CERI) de SciencePo Paris et au Centre de Recherche Scientifique (CNRS). Il a également été le directeur académique de l’école d’été du CÉRIUM (Université de Montréal) sur la Chine en 2008. Ses travaux offrent une analyse du lien entre la société chinoise et le pouvoir. Dans son livre À la recherche d’une ombre chinoise : le mouvement pour la démocratie en Chine (1919-2004), il développe l’idée que, n’ayant jamais pu se structurer en force politique depuis la prise de pouvoir du parti communiste, le mouvement se retrouve difficile à cerner. Jean-Philippe Béjat tente de dresser le portrait des groupes de dissidents, alors que diverses catégories sociales ont porté ce mouvement de l’avant au fil des répressions et des manipulations du parti.  Le texte que nous présentons s’insère dans une recherche plus large sur les caractéristiques socio-politique et économique des acteurs des mouvements réformistes dissidents ; dans ce cas-ci, les intellectuels chinois.

The Role of Intellectuals in the Reform Process

Texte de Eli-Anny Cianca Mancilla 

Béja, Jean-Philippe (2003). « The Role of Intellectuals in the Reform Process. » Contemporary Chinese Thought, 34.4, p.8-26. 

Jean-Philippe Béja est un sinologue français. Il a obtenu des diplômes de l’Institut d’études politiques de Paris (IEP), de l’université de Paris VII (en chinois), du centre de formation des journalistes (CFJ), de l’université de Liaoning (en littérature) et, finalement, il a un doctorat en études asiatiques. Il est directeur de recherche au CERI depuis 1975 ainsi que directeur scientifique du Centre d’études français sur la Chine contemporaine à Hong Kong (1993-1997). Il est cofondateur de Perspectives chinoises. De plus, il dirige maintenant des thèses à IEP et à l’École des hautes études en sciences sociales. 

Le but du texte de Béja est de montrer les différents rôles que les intellectuels chinois ont eus depuis les années 1930, leurs changements de mentalité selon l’espace que le gouvernement leur a donné pour s’exprimer et la façon que le gouvernement les traitait. 

Pour la méthodologie, l’auteur décrit chronologiquement la situation de l’intelligentsia en mettant en contexte la situation du pays. Il met l’emphase sur quel politicien encourageait les intellectuels ainsi que le virement de situation à chaque fois qu’un de leur défendeur décédait. 

Work-Style Rectification Overwhelms Enlightenment

Texte de Félix Bourret

Wang Ruoshui. « Work-Style Rectification Overwhelms Enlightenment ». Contemporary Chinese Thought, vol. 34, no. 4 (Summer 2003) : pp. 27-56.

Wang Ruoshui (王若水, 1926-2002) journaliste et philosophe, il se joint au Parti communiste chinois en 1949 et devient éditeur vers la moitié des années 50 pour le Quotidien du peuple (人民日报). Les années 50 marquent également pour lui une période de dévotion au Maoïsme entre autre en défendant la dialectique du matérialisme de Mao. Au cours des années 60, il fait un travail important d'analyse des idées humanistes-marxistes. Il est renvoyé du Parti en 1986 lors de la « campagne de libération bourgeoise ». 

En introduction, le texte de Wang Ruoshui, explique la montée en popularité du Parti communiste dans les années 30 en opposition au Guomindang (GMD). Cela peut s'expliquer en partie de par la position du GMD envers l'occupation japonaise. Il explique également la vision de Mao Zedong face aux intellectuels, considérant qu'ils devraient être « abaissé d'un grade social » et que leurs références à l'international, aux intellectuels étrangers, n’ont plus leur place en Chine et dans l'éducation chinoise de l'époque. Wang explique les premières idées révolutionnaires de Mao Zedong toujours en opposition à celles du GMD à travers entre autre un travail de critique de la politique, contrôle fait par la bourgeoisie, de redonner le pouvoir au peuple et de la mise en valeur de la classe prolétaire pour ne nommer que ces idées. Il crée rapidement une dualité entre bourgeois et prolétaire, idée bien sûr d'influence marxiste, mais sur laquelle il met grandement l'emphase pour créer la lutte de celle-ci et populariser sa cause et ses idées à travers la classe prolétaire. On y apprend que Mao Zedong considérait le terrorisme comme un outil de contrôle des cadres et malgré qu'il ait déclaré que de tuer ne faisaient pas partie des méthodes de menacer, selon Wang Ruoshui, Mao aurait fait appel à des assassins pour se débarrasser de ceux qui s'avérèrent dérangeant. La suite du texte se consacre à une sorte de bataille entre Mao Zedong et Wang Shiwei, un homme qui écrit des articles qui dérangèrent Mao. Dans sa joute d'image, Mao ne fit pas assassiné Wang, mais sali plutôt sa réputation afin de donner l'exemple aux autres et réussi à « briser l'esprit » de Wang qui « admit » être un Trotskyste, soit l'équivalent d'un contre-révolutionnaire.

The Role of Intellectuals in the Reform process

Texte de Gabrielle Dionne-Legendre

Béja, Jean-Philippe. 2003. « The Role of Intellectuals in the Reform process ». Contemporary Chinese Thought 34 (no.4) :8-26.  

Jean Philippe Béja est un spécialiste de la Chine. Il s’intéresse, entre autres, à la politique chinoise, notamment à ses changements, à l’émergence de nouvelles catégories sociales, aux intellectuels et aussi à l’histoire. Il est chercheur au CNRS (le Centre national de la Recherche scientifique) et au CERI de Science Po Paris depuis 1975. Il est aussi un des cofondateurs, et aujourd’hui, un des éditeurs de la revue « Perspectives chinoises ». 

"The Role of Intellectuals in the Reform" process est une analyse du rôle de l’intellectuel entre le mouvement du 4 mai et les années suivant les événements de 1989. Le texte met, toutefois, plus d’emphase sur la période se situant entre 1976 et les années 90. Le texte est une description historique dans laquelle on suit « l’itinéraire de l’intelligentsia chinoise ». Pour ce faire, l’auteur se base sur des sources de types premiers d’intellectuels chinois. Par cette démonstration, l’auteur cherche à illustrer les différentes visions que les intellectuels ont eues sur la manière de « sauver la Chine ». Par ce texte, l’auteur entend démontrer comment le parti communiste chinois a modelé le parcours de l’intellectuel chinois.

À la suite à la Révolution culturelle, la classe des intellectuels est décimée. Or, afin de permettre le développement économique de la Chine, tel que promis par Deng Xiaoping, les intellectuels doivent être mobilisés. Pour ce faire, Deng Xiaoping décide d’accorder un peu d’autonomie à la sphère politique. Afin de permettre cette autonomie, des groupes de réflexion sont créés. Dans celles-ci, les intellectuels travaillent avec les cadres réformistes du PCC. En agissant ainsi, les intellectuels ont aidé à infuser un plus grand pluralisme dans la fabrication de politique. De plus, cela leur permettait de faire la promotion des valeurs des Lumières en Chine.

Deng Tuo: Culture, Leninism and Alternative Marxism in the Chinese Communist Party

Texte de Milan Bernard 

Timothy Cheek, 1981, « Deng Tuo:  Culture, Leninism and Alternative Marxism in the Chinese Communist Party », The China Quarterly 87, Septembre, p. 470-91.

Doctorant de Harvard en Histoire et Études est-asiatiques, Timothy Cheek est professeur à l’Université de Colombie-Britannique et titulaire de la Chaire Louis Cha en recherche chinoise.  Spécialiste de l’histoire de la Chine contemporaine, le travail de Cheek s’intéresse aux intellectuels chinois du XXe siècle et à l’évolution du Parti Communiste. Le texte sur Dèng Tuò s’inscrit dans cette lignée, rejoignant les deux préoccupations de l’auteur : Dèng peut être considéré comme un establishment intellectual, c’est-à-dire qu’il reste fidèle au parti, formulant plutôt une critique « interne », une opposition « loyale » au Grand Timonier, ne remettant pas en question le régime. Il se suicidera à l’aube de la Révolution culturelle en 1966, et sera réhabilité lors des modernisations de la fin des années 1970. À l’extérieur de l’Empire du Milieu, il ne sera redécouvert et compris que très tard; l’accent étant plutôt mis sur les personnalités dissidentes, à l’image de Soljenitsyne en URSS. 
Cheek brosse un portrait de Dèng Tuò, suivant le parcours du partisan et le ponctuant par ses écrits et par les évènements marquants de son implication. En effet, il tente d’aller plus loin que les écrits de la Révolution Culturelle, non seulement réducteurs de son œuvre, mais induisant également en erreur certains observateurs. Une étude approfondie révèle la complexité et l’intérêt de Dèng Tuò, à la fois historien, poète, journaliste, bureaucrate, et surtout, théoricien marxiste convaincu, expliquant, selon Cheek, à la fois sa purge et sa réhabilitation sous Dèng Xiǎopíng, qui en fera un modèle de droiture idéologique, concordant avec l’esprit des Quatre Modernisations. 

The Role of Intellectuals in the Reform Process

Texte de Joseph Watiez-Langlois

Jean-Philippe Béja (1949- ) est un universitaire, politologue, écrivain et journaliste français spécialiste de la Chine. Il est diplômé de l’institut d’études politiques de Paris, du centre de formation des journalistes, de littérature chinoise à l’université de Liaoning et enfin doctorant en études asiatiques à l’université Paris VII. Il a traduit en français et publié les archives de Tiananmen  en 2004 et il est l’auteur de plusieurs volumes sur la politique chinoise comme A la recherche d’une ombre chinoise : le mouvement pour la démocratie en Chine (1919-2004) publié en 2004. Actuellement Jean-Philippe Béja garde un pied dans le domaine académique en travaillant à Science po Paris et aussi à l’Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris mais il reste membre du comité de rédaction de Perspective chinoises et il écrit des articles dans des journaux français comme Mediapart ou Le Monde.

Dans "The Role of Intellectuals in the Reform Process," Jean-Philippe Béja retrace l’évolution de la place occupée par les intellectuels chinois depuis la fin de l’ère de Mao jusqu’à aujourd’hui. Durant cette période l’histoire de la République Populaire de Chine (RPC) est très mouvementée notamment avec la Révolution Culturelle, la mort de Mao en 1976, les évènements du 4 juin 1989. Quels ont été le rôle et la place de l’intelligentsia depuis le mouvement du 4 mai 1919 à aujourd’hui ? Comment cette classe a évolué et subsisté malgré les défis ?

Au moment du mouvement de 4 mai 1919, les intellectuels s’engagent dans un élan patriotique pour « sauver la Chine ». A ce moment-là le Guomindang acceptait une légère critique alors que le PCC réprimait toute critique à son égard. Sous Mao, l’intelligentsia était complètement atomisé, la liberté d’expression n’existait pas et les intellectuels ne pouvaient ni participer à la création du socialisme ni à la construction de la RPC. 

Marxism and Intellectual Emancipation

Teste de Xavier Serra-Wagneur

Wang Ruoshui, « Marxism and Intellectual Emancipation » dans New Era, 4 (1980), pp. 2-3.

Wang Ruoshui était un journaliste et philosophe chinois qui joua un rôle majeur dans l’élaboration de la théorie de l’humanisme marxiste notamment. Après des études en philosophie, Wang se déclare marxiste et rejoint le Parti Communiste Chinois. Il exercera par la suite le métier de journaliste au sein de la section « théorie » du People’s Daily. Il écrit longtemps des articles supportant Mao et le régime communiste, notamment la politique des cent fleurs, jusqu’à ce que certaines politiques lancées par la Bande des Quatre lui semblent trop extrémistes et qu’il se permette d’en faire la critique dans une lettre adressée à Mao, ce qui lui a valu d’être envoyé dans la campagne pour y performer des travaux manuels. Après la mort de Mao, Wang est rétabli au sein du People’s Daily,  promu au titre d’adjoint au rédacteur en chef en 1977 et l’année suivante devient député au « National People’s Congress », alors que la Chine tente de mettre en marche une émancipation intellectuelle dans le contexte d’un régime qui reste théoriquement communiste. C’est en se prononçant sur cette question que Wang Ruoshui publie son texte « Marxism and Intellectual Emancipation », dans la revue New Era en 1980.

Wang Ruoshi tente de répondre dans son texte aux questions : « La nouvelle émancipation intellectuelle en Chine peut-elle s’outrepasser et ainsi faire la promotion des idées occidentales, de droite? » et « Pour empêcher cette émancipation de s’outrepasser, faut-il maintenir le marxisme comme idéologie principale et intouchable? ». 

La vie intellectuelle sous Mao Zedong, 1949-1976

Texte de Nadia Riendeau

C'est au cours des lectures hebdomadaires qu'il a été possible d'établir l'historique de la vie intellectuelle sous Mao Zedong. Mao Zedong a mis en pratique une éducation qui suit la doctrine révolutionnaire communiste en rejetant le Confucianisme, la tradition et le libéralisme considéré comme bourgeois. Cette théorie vise à une transformation culturelle qui détruira la vision traditionnelle de la Chine au cours du 20e siècle. Ainsi, l'enseignement de ce dogme s'effectue par le biais de l'éducation et de la propagande. Cette doctrine a été d'un grand succès grâce à la publication du texte « Comment être un bon communiste » en 1939. Les théories du communiste seront mises en application. La République populaire de Chine n'a finalement été établie qu'en 1949. Liu Shaoqi est un vétéran communiste qui s'est joint à Mao en 1921. En 1949, Mao instaure une nouvelle démocratie qui sera un outil pour mobiliser la population. Passant du poste de vice-président du Gouvernement central, il est devenu président en 1959. 

Ensuite, le Parti communiste chinois rejette les opportunistes élitistes de gauche ou de droite politique qui sont hostiles aux prolétaires de la nation. Cette révolution qui est dorénavant justifiée par Mao est à la fois politique et artistique vise à transformer le système social et populaire. Une industrialisation rapide s'amorce et le pouvoir est décentralisé. Le fondement du communiste, comme l'idéologie marxiste-léniniste, est rattaché au principe de lutte des classes et réfute le capitalisme. En soi, le communiste est dévoué à la classe populaire. Ces concepts s'opposent au libéralisme qui favorise l'individualisme plutôt que le collectivisme. 

2015/02/08

A New Young Man Arrives at the Organization Department

Texte de Joseph Watiez-Langlois

Note du professeur:  J'ai fait une erreur sur le plan de cours et mettant comme auteur de ce texte Liu Binyan, alors que c'est Wang Meng qu'il l'a signé.  Pour des infos sur Wang Meng, voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Wang_Meng_(%C3%A9crivain).  Mes excuses.

"Avec A New Young Man Arrives at the Organization Department," Wang Meng critique de manière romancer l’appareil bureaucratique du parti communiste. Il organise avec un humour absurde son observation du fonctionnement d’un organe du PCC. C’est avec le regard naïf d’un jeune professeur, Lin Chen qui arrive au Département de l’Organisation que l’auteur nous offre sa critique. Le jeune Lin Chen idéalise l’idéologie communiste et son fonctionnement avant de se rendre compte de la réalité. Comment Liu Binyan formule sa critique afin qu’elle puisse être publiée dans le People Literature, le journal du PCC ? 

Tout d’abord l’auteur décrit le département d’organisation qui s’occupe d’organiser l’organisation et la structure du PCC. Mais quand Lin Chen demande à une secrétaire si elle est occupée, elle lui répond « parfois oui, parfois non ». De plus le département manque lui-même d’organisation et de personnel. Le recrutement au sein du département de l’organisation est aussi critiqué. Liu Shih-Wu, le vice-président du département décrit les objectifs et les attributs du nouveau travail de Lin Chen comme s’il récitait un texte, l’auteur nous fait remarquer que Liu Shih-Wu utilise un ton chantonnant, cela souligne la propagande dans son discours. Ensuite Lin Chen se rendra compte qu’il ne peut correctement faire son travail à cause de l’importance de la hiérarchie. Wang Ch’ing-chu’an le directeur et le secrétaire d’une branche du parti à la Gunny Sack Factory ne fait que jouer aux échecs ou au poker de ses journées. Quand Lin Chen tente de le critiquer et de faire un rapport sur lui, on lui fait vite comprendre qu’il n’est pas encore assez élevé dans la hiérarchie et qu’il ne peut s’attaquer à un vétéran de la guerre et à un supérieur hiérarchique. Lin Chen va même subir de lourdes critiques à son égard pour avoir tenté de critiquer Wang Ch’in-chu’an. L’auteur nous donne l’impression qu’il n’est pas possible de critiquer le travail de qui que ce soit au sein du parti sous peine de sanctions ou de sévères critiques à son égard. Enfin, Liu Binyan décrit un aspect plus personnel de la vie de Lin Chen. Ce dernier est jeune et célibataire et c’est son supérieur hiérarchique qui va s’occuper de lui donner des conseils et lui organiser des rencontres avec Chao Hui-wen une secrétaire du département d’organisation. Par cette histoire, l’auteur nous montre comment le parti peut s’immiscer dans la vie privée de ces membres au point même de les contrôler.

A New Young Man in the Organization Department

Texte de Yannick Tim

Wang Meng. « A New Young Man in the Organization Department » in Patricia Ebrey, ed., Chinese Civilization and Society:  A Sourcebook.


Wang Meng, né en 1934 à Beijing, est un auteur chinois qui a critiqué le parti à travers son œuvre « A New Young Man in the Organization Department » et été accusé d’être un « droitiste ». Il a passé des années dans un camp de travail et cette expérience est devenue une source matériel pour ses récits et nouvelles. Il a servi entre 1986 à 1989 comme Ministre de la Culture.

Le récit raconte l’histoire de Lin Chen, un nouvel arrivant du Département d’Organisation et membre du Parti, qui se percute à la réalité du Parti et de la bureaucratie présente au sein de son nouvel emploi dans le Département d’Organisation. Tout au long du récit, Lin Chen, représenté comme un jeune révolutionnaire naïf avec de grande aspiration de révolution, se fait désillusionner par la dureté de la réalité qui se déroule devant lui: falsification de donnés, procrastination, détournement de l’attention d’un problème, perte de temps lors des rencontres, etc. Bref, des problèmes qu’on peut souvent retrouvé dans un système bureaucratique. Wang Meng révèle, à travers une histoire fictive, les défauts du Parti et l’idée propagande de révolution comme une farce face aux conditions réelles qui pouvait se retrouver à cette époque. Comme tous les autres écrits lors de la campagne qui laisse le Parti aux critiques des intellectuels « Let a Hundred Flowers Bloom », Wang Meng veut dénoncer les défauts du Parti en écrivant un récit fictif qui reflétait cette réalité. 

The Hai-feng Peasant Association

Texte de Martin Robert


Analyse du texte : "The Hai-feng Peasant Association," dans Ebrey, Patricia Buckley. Chinese civilization and society : a sourcebook. New York, Free Press, 1981. xxxiii, p.269-276

Dans ce texte, Peng Pai récite l’histoire de la fondation de la « Hai-Feng peasant association» , dont il se déclare le fondateur.   L’auteur narre son parcours et ses décisions pour inciter ses lecteurs à faire de même. Sa description vient réhabiliter la classe paysanne dans le combat des classes et leur donner un rôle dans le socialisme. Ce texte devient une sorte de guide décrivant les diverses étapes de la création d’une union en Chine au 20e siècle. 

Le récit sert de guide révolutionnaire pour les aspirants communistes à l’établissement d’union paysanne. Il décrit les préoccupations principales des socialistes envers les paysans, soient : vaincre la méfiance paysanne (obscurantisme), la recherche d’une base de membre, l’organisation de la paysannerie contre les propriétaires, le financement des opérations de l’union et la consécration d’une communauté paysanne élargie renforçant les l’union paysanne.

La suite de son récit décrit l’établissement de l’union, après la collecte de l’intérêt populaire. Il décrit alors un processus réglant chaque cas pratique. En abordant chaque problème concret, l’union est capable de faire sa place peu à peu auprès des paysans en montrant tout d’abord son efficacité. Le texte déroule alors toutes sortes de préoccupations tangibles des unions en décrivant les solutions prises par l’union à l'égard de ses différents problèmes. Il décrit les actions concrètes qu’il prend pour stabiliser le financement de l’union, les différentes coopératives mises en place par l’union et des politiques concrètes prises par l’union pour régler des problèmes tangibles. 

Deng Tuo: Culture, Leninism, and Alternative Marxism in the Chinese Communist Party

texte de Félix Bourret

Timothy Cheek. « Deng Tuo: Culture, Leninism, and Alternative Marxism in the Chinese Communist Party ». The China Quarterly, no. 87 (Septembre 1981) : pp. 470-491.

Timothy Cheek est professeur et directeur du Centre de recherche chinoise à l'Université de Colombie-Britanique. Ses recherches, son enseignement et ses traductions se concentrent sur l'histoire récente de la Chine, en particulier le rôle des intellectuels chinois au 20e siècle et dans l'histoire du Parti communiste chinois. Plus récemment, Cheek passe de son « travail sur la Chine » à un « travailler avec la Chine ». Il collabore avec des chercheurs chinois à comprendre les avenues de communication à travers les divisions socio-culturelles afin d'aborder la question des changements climatiques.

Cet article de Timothy Cheek s'intéresse à Deng Tuo (邓拓, 1912-1966), cadre pour le Parti communiste chinois et journaliste. La première partie du texte s'intéresse au début de la carrière de Deng qui écrit plutôt en tant qu'historien. Sa contribution la plus importante en tant qu'historien fut son analyse marxiste de la famine en 1937, donc bien avant la Grande famine de 1958-1962. Sa thèse étant que la famine est un problème social et pas un problème naturel. Considéré comme un travail d'analyse d'influence marxiste, son texte se distingue en ne mettant pas l'emphase sur la lutte des classes, concept si cher à la pensée marxiste. 

A new Young man arrives at the organisation Department

Texte de Guillaume Pocard POCG19099404

Wang Meng, "A New Young Man in the Organization Department," in Patricia Ebrey, ed., Chinese Civilization and Society:  A Sourcebook.

Wang Meng, né en 1934 à Beijing, est un écrivain. A la suite de la révolution maoïste, il rejoint en 1949 la ligue des jeunes communistes, devient secrétaire de quartier au sein du parti communiste. Son expérience au sein du parti va l’inspirer dans la rédaction de ses œuvres littéraires. Durant la campagne « des cents fleurs », il publiera en 1956 dans le périodique Littérature du peuple; « Nouveau au service d’organisation » (A new Young man arrives at the organisation Department). Son texte va être fortement critiqué  par le Parti communiste et celui-ci va être considéré comme « droitiste ». Ainsi il va être envoyé en camps de travail en 1964 et ne sera que réhabilité en 1979 à la fin de la révolution culturelle. Devenu ministre de la culture en 1986, Wang Men sera démis de ces fonctions suite aux évènements de Tien An Men.

Dans « A new Young man arrives at the organisation Department “, Wang Men fait une critique de l’administration maoïste à ses débuts. Par l’intermédiaire d’un jeune professeur influencé par l’idéologie maoïste, (Lin Chen), Wang Men veut souligner les défauts et l’inefficacité de l’organisation maoïste de l’époque. 

En effet, tel Montesquieu dans les Lettres persanes,  Wang Meng, par la vision d’un jeune fonctionnaire utopiste, nous démontre la complexité inutile et les réseaux d’alliances qui existent au sein de la fonction publique. Selon l’auteur, la révolution maoïste n’à apporter que de nouveaux  cadres au sein des anciens mécanismes de la fonction publique et les rapports de forces restent les mêmes. Ainsi selon Wang Meng, le manque d’intérêts des différents cadres et la complexité hiérarchique de la fonction publique se heurte à l’idéologie communiste que représente le nouveau fonctionnaire. Ainsi ses maigres efforts pour faire respecter la Constitution du Parti Communiste devra faire face à l’immobilisme et l’importance latence des nouveaux cadres. Ainsi l’auteur met l’accent sur la dualité qui existe entre l’idéologie du parti mainte fois répétés mais vidée de son sens et une administration de plus en plus lourde. Cette administration lourde continue de faire pression sur les ouvriers et garde une hiérarchie oppressive, qui selon l’auteur est paradoxale dans un régime d’idéologie communiste.

The Hai-feng Peasant Association

Texte de Milan Bernard 

Péng Pài, « The Hai-feng Peasant Association », in Patricia Ebrey, ed., Chinese Civilization and Society:  A Sourcebook, New York, Simon and Schuster

L’auteur, Péng Pài (1896-1929), est un pionnier du communisme chinois, l’un des premiers à vouloir compter sur l’appui paysan, selon lui nécessaire au succès de la révolution en Chine.  Initié au socialisme agraire lors de ses études au Japon, il sera commissaire à l’éducation de Hǎifēng et organisateur de mouvements paysans. Cet extrait de ses écrits relate d’ailleurs ses tentatives de syndicalisation paysanne, de former chez eux une unité collective et une conscience politique. Membre de l’aile gauche du Guómín Dǎng, puis du Parti Communiste, il y assumera des fonctions importantes lors du début de la guerre civile. Il fonda et dirigea notamment le premier Soviet de l’histoire chinoise, à Hailufeng.  Par la suite, en 1928, il fut également membre du Politburo et Secrétaire responsable du mouvement agraire. Trahi par un de ses subordonnés, il fut emprisonné, torturé, puis tué sur ordre de Jiǎng Jièshí le 30 août 1929.  

Il s’agit d’une source primaire : c’est l’expérience même de Péng Pài qui est exposée, sur une période d’environ deux ans, soit le développement de son syndicat paysan. Suite à la perte de ses fonctions administratives en éducation et à des rivalités éditoriales avec le gouverneur, Péng relate son expérience de découverte de la ruralité chinoise et de la réalité paysanne, au nom de laquelle il réclamait parler. 

2015/02/02

Yan Fu on Evolution and Progress

Texte de Marc-Éric Leroux

Yan Fu on Evolution and Progress

Le texte intitulé Yan Fu on evolution and progress se retrouve aux pages 254 à 260 du livre Sources of Chinese Tradition volume 2  lequel a été coédité en 1999-2000 par William Theodore de Bary au Harvard University Press. Ce dernier avait aussi édité un premier volume en 1960 au Columbia University Press dans le cadre d’une compilation de textes intitulée Introduction to Asian Civilizations.

William Theodore de Bary est un Américain né en août 1919. Il est un historien spécialiste des études est-asiatique. Il a étudié et gradué à l’Université de Columbia en 1941. Après avoir servi la guerre dans le Pacifique, il retourna aux études pour finir ses études à Columbia et obtenir une maitrise en 1948 et un doctorat en 1953. Il est  toujours professeur à l’Université Columbia où il est professeur émérite depuis 1990.

De Bary a regroupé dans son livre des textes permettant aux lecteurs occidentaux , principalement américains, de prendre connaissance de textes de source primaire d’intellectuels ou de politiciens chinois sur le déroulement de l’histoire de la Chine de la dynastie Qing a nos jours et sur l’interaction des principaux courants politiques, sociaux et religieux auxquels ils ont contribué tout comme leur perception des différences avec les sociétés occidentales.

Ce texte débute par une courte biographie de Yan Fu qui vécut à la fin de la dynastie Qing et décéda en 1921. Celui-ci était un réformiste influencé par les idées qui avaient permis à l’Occident le développement des sociétés fortes et dynamiques agissant de façon pragmatique contrairement à la stagnation et au formalisme de la Chine de son époque. Il traduisit plusieurs auteurs européens. Par ailleurs, Yan rejetait la révolution pour moderniser la Chine préférant une voie plus conservatrice pour préserver l’ordre public. Pour y arriver, il soutenait l’implantation d’un véritable gouvernement responsable dans le cadre d’une monarchie, probablement du même genre que celle de la Grande-Bretagne  où il vécut deux ans  et l’imposition du confucianisme comme religion d’État. À la fin de sa vie, après le premier conflit mondial, il constata que la Chine n’était pas encore prête pour un tel bouleversement.

2015/02/01

Kang Youwei, Chen Huanzhang, and the Confucian Society

Text de Martin Robert

GAN CHUNSONG "Kang Youwei, Chen Huanzhang, and the Confucian Society" 

Gan Chunsong est un spécialiste de la renaissance confucéenne de la fin du 19e et du début 20e. Dans son article : « Kang Youwei, Chen Huanzhang, and the Confucian Society », il compare les politiques confucéennes promues par les pensées de Kang Youwei  et de Chen Huanzhang. L'article étudie les justifications et les arguments présentés pour défendre l'établissement d'un culte confucéen pour mettre en évidence les contrastes dans leur approche respective sur la question. L'auteur veut ainsi réhabiliter Chen pour le distancier de l'sssociation trop rapide que l'on fait de ses idées à celle de Kang. Son texte se divise en deux parties, l’une, où il étale l’idéologie de Kang sur la refonte du confucianisme au sein d’un cadre religieux organisé à l'Occident et l’autre, où il présente les arguments de Chen en défense des valeurs confucéennes.

L'auteur explique pourquoi le confucianisme leur apparait comme une solution aux problèmes de la Chine. Pour lui, les deux intellectuels redéfinissent le confucianisme.  La déformation du confucianisme explique la chute de la Chine. Ainsi, ils en appellent à un retour aux valeurs originelles du confucianisme, rejetant toutes les évolutions postérieures  à Confucius.  Kang explique l’échec du confucianisme par la pratique de l’exercice du eight-legged essay. Chen prétend simplement que s’en est sa déformation. L’adhésion nationale à un confucianiste original devient le conduit menant au retour en force de la Chine face à l’Occident.  Gan cite Liang Qichao qui compare Kang à un Martin Luther du confucianisme.  L’objectif primaire de Kang Youwei est de défendre la Chine face à l’Occident, en adoptant des leçons prises de l’Occident. Il vise le renforcement de l’identité chinoise par des conduits occidentaux, ici, copier la structure d’Église occidentale en l’appliquant à un culte confucéen. L'Église devient un organe de dialogue avec les autres religions et un élément rassembleur de la société chinoise.

Red Literati: Communist Educators at Anyuan, 1921-25

Texte de Félix Bourret

Elizabeth J. Perry. « Red Literati: Communist Educators at Anyuan, 1921-25 ». 20th Century China, vol. 32, no. 2 (Avril 2007) : pp. 111-134.

Elizabeth J. Perry est professeure au département des Gouvernements à l'Université Harvard aux États-Unis. Elle se spécialise dans les études comparatives en plus d'avoir une expertise en politique chinoise. Née dans famille missionnaire à Shanghai, sa famille quitte pour le Japon avec l'avènement du communisme chinois. Perry fut élevé à Tokyo et retourna aux États-Unis au milieu des années 60 où elle entra au Collège Hobart and William Smith (1966-1969). Elle obtiendra son Ph. D. en 1978 en science politique de l'Université du Michigan. Ses recherches ont surtout porté sur les protestations populaires et le comportement fondamental de la politique en Chine. Elle se concentre maintenant sur la gouvernance culturelle et les politiques sur l'enseignement supérieur en Chine moderne et contemporaine.

L'article « Red Literati: Communist Educators at Anyuan, 1921-25 » tend à expliquer comment les fondateurs du Parti Communiste Chinois (PCC, ou en anglais dans cet article, CCP) ont pu obtenir une masse de gens loyaux à la cause communiste et ce à travers plusieurs strates de la société. Cette explication se fera à travers les activités du PCC en matière d'éducation en tant qu'outil de mobilisation de masse dans la région d'Anyuan (安源), ou communément appelé la mine de charbon de Anyuan (安源煤礦). L'auteure nous fait voir les différentes étapes d'implantation d'un système d'éducation dans cette région à commencer par la visite de Mao Zedong. Nous observons également le parcours de Li Lisan

De la liberté en Chine

Billet de Matthieu Daiki

Thi Minh-Hoang Ngo, "De la liberté en Chine", Le Débat, 2013/1 - n°173, p. 78-87.

Thi Minh-Hoang Ngo est une historienne française, chercheuse à l'IRSEA, Institut de Recherche sur le Sud-Est Asiatique au sein de l'université de Provence. Spécialiste de la Chine contemporaine, elle s'exprime régulièrement sur l'actualité chinoise. Elle est l'auteur d'un ouvrage historique sur la paysannerie au début du maoïsme, ainsi que d'un livre sur la perception que l'Occident a de la Chine, publié en 2013 et intitulé "Doit-on avoir peur de la Chine ?". Ce titre est révélateur de toutes les questions qui se posent en Occident à l'égard de ce pays. L'article de Thi Minh-Hoang Ngo intitulé "De la liberté en Chine", publié la même année, s'inscrit dans le droit fil de ces interrogations, posant la question de la liberté dans un pays devenu la deuxième puissance économique du monde et qui est également une puissance géopolitique, mais où économie de marché ne rime pas avec démocratie libérale. 

Dans son article publié dans la revue Le Débat, Thi Minh-Hoang Ngo expose les variantes chinoises de la notion de liberté. Si en Occident nous avons tendance à percevoir la liberté comme un absolu, cette notion a connu en Chine un parcours différent. L'auteur se lance dans une analyse historique de la notion de liberté en Chine, de ses racines confucéennes et impériales aux bouleversements actuels, en passant par son évolution au sein du débat intellectuel de la fin du XIXe et du début du XXe siècle puis par la période maoïste. 

Valeurs universelles ou valeurs chinoises ?

Texte de Zhang Rongjun

Xu Jilin, « Valeurs universelles ou valeurs chinoises ? Le courant de pensée de l’historicisme dans la Chine contemporaine », Rue Descartes, n° 72 (février 2011), p. 52-68.
Xu Jilin, né en 1957 à Shanghai, il est présentement professeur d’Histoire à l’Université normale de l’Est de la Chine et membre de l’Association historique de Shanghai. Dans la grande révolution culturelle prolétarienne, ses études ont été arrêtées et il a devenu bibliothécaire à la Ferme Donghai à Nanhui, Shanghai. Après le rétablissement du système du Gaokao, il a été admis par le Département d’Éducation politique, l’Université normale de l’Est de la Chine et est devenu un enseignant à la même université à la fin de ses études. Il a dirigé de nombreux livres, dont Un autre idéalisme. (Liangent-bot 2014)

L’article « Valeurs universelles ou valeurs chinoises ? Le courant de pensée de l’historicisme dans la Chine contemporaine » discute de la sélection des valeurs pour la Chine, puisque l’auteur trouve que la Chine a une hésitation entre des valeurs occidentales et chinoises, donc la Chine doit choisir une meilleure voie pour son futur favorisant le développement de l’État. La Chine est longtemps un État civilisé, mais l’Occident s’est remplacé sa place à la modernité. Les Chinois s’efforcent de redevenir une puissance forte du monde. Au début du fondement de la République populaire de Chine, l’atmosphère sociale a été déterminée comme « anti-occident », lorsque la Chine a rouvert sa porte au monde, l’Occident est comme un modèle pour la Chine, mais l’essor du nationalisme est ensuite revenu, donc la Chine essaie maintenant de développer ses valeurs uniques.