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2015/02/15

The Role of Intellectuals in the Reform Process

Texte de Joseph Watiez-Langlois

Jean-Philippe Béja (1949- ) est un universitaire, politologue, écrivain et journaliste français spécialiste de la Chine. Il est diplômé de l’institut d’études politiques de Paris, du centre de formation des journalistes, de littérature chinoise à l’université de Liaoning et enfin doctorant en études asiatiques à l’université Paris VII. Il a traduit en français et publié les archives de Tiananmen  en 2004 et il est l’auteur de plusieurs volumes sur la politique chinoise comme A la recherche d’une ombre chinoise : le mouvement pour la démocratie en Chine (1919-2004) publié en 2004. Actuellement Jean-Philippe Béja garde un pied dans le domaine académique en travaillant à Science po Paris et aussi à l’Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris mais il reste membre du comité de rédaction de Perspective chinoises et il écrit des articles dans des journaux français comme Mediapart ou Le Monde.

Dans "The Role of Intellectuals in the Reform Process," Jean-Philippe Béja retrace l’évolution de la place occupée par les intellectuels chinois depuis la fin de l’ère de Mao jusqu’à aujourd’hui. Durant cette période l’histoire de la République Populaire de Chine (RPC) est très mouvementée notamment avec la Révolution Culturelle, la mort de Mao en 1976, les évènements du 4 juin 1989. Quels ont été le rôle et la place de l’intelligentsia depuis le mouvement du 4 mai 1919 à aujourd’hui ? Comment cette classe a évolué et subsisté malgré les défis ?

Au moment du mouvement de 4 mai 1919, les intellectuels s’engagent dans un élan patriotique pour « sauver la Chine ». A ce moment-là le Guomindang acceptait une légère critique alors que le PCC réprimait toute critique à son égard. Sous Mao, l’intelligentsia était complètement atomisé, la liberté d’expression n’existait pas et les intellectuels ne pouvaient ni participer à la création du socialisme ni à la construction de la RPC. 



Quand Deng Xiaoping prend le pouvoir en 1978, il applique une légère libéralisation et un nouveau contrat social. L’intelligentsia est réhabilitée pour enclencher la modernisation de la RPC et s’occuper de reconstruire l’économie du pays. Elle est aussi mobilisée pour reconstruire la bureaucratie du parti. Les intellectuels sont invités au 11ème comité central et certains recommencent à rejoindre le PCC. Une coopération intellectuelle va devoir se faire entre des intellectuels persécutés par le régime de Mao et d’anciens gardes rouges.

L’intelligentsia est nécessaire pour assurer le développement de la RPC. Toutefois, les intellectuels restent très contrôlés, ils acceptent certaines restrictions sur leur liberté d’expressions et doivent travailler dans le sens idéologique du parti. Les années 1980 sont caractérisées comme le nouvel éveil spirituel : les intellectuels ont plus d’autonomie, ils peuvent être plus librement publiés et il y a moins de craintes de répression du gouvernement. En échange de la garantie de leurs libertés, les intellectuels supportent les réformistes. 

Cependant les évènements du 4 juin 1989 vont réduire l’intelligentsia en morceaux. Plus aucune critique n’est acceptée, le PCC prend le contrôle de l’intelligentsia et supprime les discussions sur la modernisation. Deng Xioaping a cependant besoin des intellectuels pour poursuivre ses politiques. Les intellectuels qui acceptent de revenir au parti disposeront d’un haut degré de prestige, les autres seront fortement réprimandés. 

Avec la libéralisation économique de la RPC, beaucoup d’intellectuels ont fait le choix du secteur économique plus libre, plus autonome du PCC et permettant l’enrichissement personnel. C’est aussi un autre moyen moins dangereux de participer à la modernisation de la Chine. Avec l’expérience, les intellectuels ont une notion très claire des limites de leur expression.

Aujourd’hui une attitude apolitique se met doucement en place car une forte répression reste toujours en vigueur. Le PCC détient le monopole de la politique, la liberté d’expression est très contrôlé, les pétitions collectives contre le leadership sont des crimes, la création de syndicat ouvrier libre est passible de lourdes peines de prison.

A travers ce texte c’est la lutte permanente entre l’intelligentsia et le PCC qui saute aux yeux. Ces deux entités ont le même désir de rendre la Chine forte, moderne et prospère et ils ont besoin l’un de l’autre pour opérer des réformes efficaces. Le rôle des intellectuels n’a pas toujours été considéré et leur place au sein de la société n’a pas toujours été garantie. Ce texte nous apporte en plus de sa qualité historique, une compréhension de l’évolution et des choix de l’intelligentsia chinoise.



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