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2015/03/14

Partial Intimations of Coming Whole : The Chongqing Experiment

Texte de Nicolas Garnier

Zhiyuan Cui, "Partial Intimations of Coming Whole : The Chongqing Experiment in Light of the Theories of Henry George, James Meade, and Antonio Gramsci," Modern China, 2011

Zhiyuan Cui est un intellectuel de la Nouvelle Gauche chinoise.  Il est un des porte-étendards du modèle de Chongqing.  Il est professeur dans la faculté de politique publique et de gestion à université  Tsinghua

Dans ce texte, Zhiyuan Cui nous guide à travers différents aspects de l’expérience sociaux-économique faites dans la ville de Chongqing par le gouvernement chinois. Plus précisément, il trace un parallèle entre les théories de trois intellectuels occidentaux, Henry George, James Meaden ainsi qu’Antonio Gramsci, et les réformes entreprises par le gouvernement local de Chongqing. Ces réformes portent particulièrement sur l’intégration entre les milieux urbains et ruraux, enjeu très important en Chine. Son importance découle du fait des disparités entre ces deux milieux, qui mènent à des inégalités sociales et économiques. Le modèle de Chongqing cherche à trouver des solutions à ces problèmes. C’est aussi une application concrète des idées de la Nouvelle Gauche, mouvement dont fait partie l’auteur. Ce mouvement est une réponse aux théories néo-libérales qui ont cours en Chine aujourd’hui. Cui prône une calibration  de l’économie chinoise qui est selon lui beaucoup trop dépendante du commerce extérieur. Il faut donc favoriser la stimulation de la demande domestique. Une des manières d’y arriver, est d’intégrer les milieux urbains et ruraux, car les citadins consomment beaucoup plus que les ruraux. 


Le texte est divisé en trois parties, chacune d’elle traitant d’une réforme et de l’intellectuel dont elle d’inspire. Cependant, l’auteur spécifie bien que les réformes ne sont pas nécessairement directement inspirées des théories  des auteurs. Il utilise les théories afin d’interpréter les actions des réformateurs de Chongqing. 

La première partie, porte sur Henry George et la réforme du système de gestion des terres. Cette réforme a pour but de garder l’équilibre entre la préservation des terres agricoles, qui sont primordiales pour nourrir une vaste population, et le développement urbain. Selon George, tout ce qui se retrouve dans la nature, en particulier la terre, appartient à l’humanité. Il observe que la valeur de la terre augmente plus rapidement que la création de richesse dans la société. Ceci ne laisse pas assez d’argent pour les salaires de la main d’œuvre et mène au chômage et à la pauvreté. Pour remédier à la situation, il propose une taxe foncière. Celle-ci serait unique, sa valeur serait assez grande pour permettre d’éliminer les autres formes de taxation. À Chongqing, l’application de cette théorie se fait de deux manières. 

Dans un premier temps, à travers une bourse foncière, c’est-à-dire un  système d’échange de terres. Ceci se fait grâce à l’émission de quotas aux propriétaires ruraux. Ces derniers peuvent les vendre à des développeurs immobiliers urbains. Le but du système est de permettre aux ruraux de bénéficier de l’augmentation des prix en secteurs urbains. Cette implémentation s’est faites de concert avec la plus grande réforme du système d’enregistrement de résidence jusqu’à date. Entre le 15 aout 2010 et la fin du mois de juillet 2011, plus de deux millions de migrants ont pu s’enregistrer comme résident de Chongqing, ce qui leur donne accès à une multitude d’avantages, tel que des soins de santé ou l’accès au système d’éducation publique. L’autre aspect de la réforme est l’optimisation de revenues gouvernementales provenant de la location de terrains publiques. En neuf ans, le maire Huang Qifan a pu augmenter ces revenues de 0,2 milliard de yuan à plus de 98 milliards de yuan. 

La deuxième partie du texte porte sur la théorie de James Meade selon laquelle la propriété publique est désirable. Ceci est significatif alors que la Chine est très influencée par les théries néo-libérales qui mettent l’accent sur la privatisation. Selon Meade, un certain niveau de propriété privée est désirable, mais l’État doit  maintenir un bon niveau de propriétés publiques afin de pouvoir financer ses dépenses et maintenir l’équilibre budgétaire. Meade met l’emphase sur la nécessité pour le gouvernement de ne pas s’endetter. 

La troisième partie traite du projet de la réforme de Bo Xilai visant à  ‘’ gagner les cœurs et les esprits’’ du peuple. Cui trace un parallèle avec  l’intellectuel italien Antonio Gramsci  qui voyait la renaissance comme un mouvement trop aristocratique et pas assez populaire. Dans le cas de Chongqing, cela se traduit par dix grands projets pour améliorer la vie de la population, allant du registre de résidence à la construction de logements à prix abordables. Bo ramène également des chansons ‘’rouges’’ qui selon Cui doivent être perçu selon le concept d’hégémonie de Gramsci. Cui termine en parlant des efforts du parti communiste chinois de se revitaliser en se rapprochant du peuple. 

Les réformes de Chongqing marque un tournant dans l’histoire chinoise récente, une tentative d’une aile du Parti de le réinventer. Ce texte nous informe sur la théorie derrière ce mouvement. Il important de noter que l’auteur du texte est lui-même impliqué dans l’élaboration de ces réformes et est considéré comme un proche du maire Huang Qifan et de Bo Xilai avant son arrestation. Il faut donc lire son texte en considérant ce parti pris.

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