Texte de Kevin Pelletier Deslauriers
Mooney, Paul, "The Art of Dissent: A Chat with Ai Weiwei." World Policy Journal, Fall 2012.
Paul Mooney est un journaliste
indépendant américain ayant travaillé sur un grand nombre de journaux et sites
journalistiques internationaux. Il a gagné un grand nombre de prix pour ses
articles sur les sujets chauds de Taïwan, Hong Kong et la Chine depuis les
années 80. Il est présentement installé à Beijing depuis 1994 et écrit ses
articles depuis la ville.
L’article que nous regarderons
aujourd’hui est une interview de Mooney avec Ai Weiwei, artiste chinois qui est
responsable de la création du stade olympique de Pékin. Ai Weiwei est un
artiste engagé socialement qui à militer à de nombreuses reprises pour les
droits de la population chinoise. En 2010, Weiwei est arrêté et assigné à
domicile pendant 81 jours. Les charges retenues contre lui tiennent
essentiellement en une accusation de fraude fiscale, mais il ne fait aucun
doute qu’il a été arrêter pour ses opinions sociales.
Dans l’interview, Weiwei va
exposer ses opinions et vues sur la politique et la société chinoise. Il
commence par vanter les mérites de l’internet pour le développement de la
démocratie en chine. Il ira
jusqu’à affirmer que: «the Internet and social media have become the only forms
of democracy in China». Weiwei va ensuite affirmer que le Parti communiste
se doit de faire confiance à la population chinoise et la laisser parler pour
elle-même. À ce sujet, il déplore largement le manque de flexibilité du parti
et surtout le fait que le parti n’a aucune volonté de changer la séparation du
pouvoir sociale. Par la suite, Weiwei défend la valeur de l’activisme sociale
comme étant une forme démocratique importante par la vision du combat qui est
passé à la population. Il va ensuite parler de la génération dite 90, qui a
grandi de façon indépendante, due à la loi de l’enfant unique, et qui est ainsi
moins manipulable que les générations précédentes. À ce niveau, Weiwei dit que
la génération, sans connaitre la situation mondiale, comprend que la situation
en Chine est mauvaise et que celle-ci n’a rien à voir avec l’occident comme le
dit le Parti. Weiwei va ensuite critiquer l’apparent bonheur de la population
chinoise en décriant le fait que le parti n’a pas la confiance de la population
malgré sa richesse. La partie suivante concerne la volonté du peuple d’avoir ou
non une démocratie. Weiwei va dire que le peuple chinois ne cherche pas
spécialement la démocratie, car celle-ci est encore trop politique, mais plutôt
la justice et l’équité sociale. Mooney fait ensuite un parallèle avec le
printemps arable et demande si les mêmes effusions de sang étaient à prévoir en
cas de manifestation. À cela, Weiwei répond que la population elle-même ne
sortirait pas dans les rues, car elle est habituer à la souffrance et ne
cherche pas à se battre pour la justice sociale, mais que si des manifestations
éclataient, que le gouvernement n’hésiterait pas à faire appel à l’armée et à
écraser toute volonté de changement. Il est ensuite question du confucianisme
que Weiwei voit uniquement comme une mesure de contrôle sociale. Il dira de
plus qu’il s’agit sans doute d’une mesure initiée par le Parti pour calmer les
ardeurs démocratiques et tenter de donner au peuple une idéologie de respect de
l’autorité. Finalement, Weiwei dira que tant que la Chine sera sous l’emprise
d’un parti autoritaire, jamais elle ne pourra prendre sa place dans le monde.
Par contre, la démocratie arrivera, avec ou sans l’aide de forces externe comme
les États-Unis qu’il juge présentement trop faible pour aider.
Cet article est sorti en 2012,
deux ans après l’arrestation de Weiwei et pendant le débat autour de l’internet
et du droit d’expression en Chine. Il s’agit donc des vues d’un défenseur de la
démocratie qui s’inscrit dans le débat sur le chemin que la Chine doit prendre
dans le monde changeant du 21e siècle.
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