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2016/03/29

Bell, et. al., "The Return of Political Meritocracy"

Billet de Marie-Hélène Gendron

Daniel A. Bell, Zhang Weiwei, Nicolas Berggruen, and Nathan Gardels, “The Return of Political Meritocracy,” New Perspectives Quarterly, Fall 2012.

Zhang Weiwei est un professeur en relations internationales à l'université Fudan en Chine, ainsi qu'un chercheur à l'institut Chunqiu.  Il a également été professeur invité à l'École de diplomacie et relations internationales de Genève.  Il a beaucoup écrit, en anglais comme en chinois, sur les réformes politiques et économiques de la Chine.  Sa connaissance de l'anglais lui a permis de travailler comme interprète, notamment pour Deng Xiaoping dans les années 1980.  “The Return of Political Meritocracy” contient un extrait du livre The China Wave : Rise of A Civilizational State de Zhang Weiwei publié en 2012.

Dans ce texte, Zhang Weiwei dément l'idée reçue en Occident que les réformes économiques des dernières décennies en Chine n'ont pas été accompagnées de réformes politiques.  Il soutient en fait l'idée que la Chine a entrepris de grandes réformes économiques ainsi que des réformes politiques de moindre importance.  Les politiques adoptées permettent maintenant aux Chinois de poursuivre leurs propres intérêts et définir leur destinée, maintenant que les coupons de rationnement ne sont plus d'usage, que les systèmes de hukou et de dang-an se sont assouplis et qu'une bonne partie de la richesse et des emplois n'est plus gérée par l'État.


Par le biais de neuf réformes englobantes, Zhang Weiwei considère que la Chine s'est ouverte à un système politique plus ouvert, moins fermé, qui visent une rationalisation politique plutôt qu'une démocratisation à l'occidentale qui cherche d'abord à faciliter le développement économique  et à le rendre plus rapide.  Il compare le cas de la Chine avec ceux de l'Union soviétique et de l'ancienne Yougoslavie où les changements radicaux ont plutôt menés à une crise économique et l'instabilité politique, alors que la  Chine avec ses réformes progressives a réussi à améliorer les conditions de vie de la population au cours des trois dernières décennies.  Elle assure une certaine stabilité politique au sein du pays en procédant ainsi.  L'ouverture de la Chine lui permet d'obtenir des investissements directs de la part de l'étranger, attirés par les réformes qui renforcent les buts communs.

Malgré tout la Chine n'a pas réglé tous ses problèmes d'inégalités et il faudra remédier à ceux-ci avec de nouvelles réformes.  Les changements politiques sont alors inévitables.  Par l'entremise de ses relations avec l'étranger, ses réformes économiques et les changements sociaux, l'État chinois n'aura d'autre  choix que de continuer à se transformer, mais c'est un processus qui se doit d'être graduel.  Zhang Weiwei considère que le schéma utilisé pour la réforme économique pourrait servir d'excellent modèle pour les réformes politiques à venir.  Tout comme cela l'a été pour les réformes économiques, les réformes politiques doivent être progressives, pragmatiques et surtout expérimentales.  Il faut que l'État reste fort pour assurer le succès de ces démarches.  Par ailleurs, il semblerait que les Chinois sont plus enclin à emprunter la route d'un changement progressif plutôt qu'une révolution radicale.

Zhang affirme que pour  que les réformes soient effectives il faut respecter trois principes : d'abord elles doivent être graduelles, ensuite répondre aux demandes d la société chinois plutôt qu'à celles des autres pays et finalement donner la plus grande importance à la vie des du peuple.  Il nie la pertinence de la démocratisation pour la démocratisation et des réformes politiques pour les réformes politiques, parce que cela n'aboutit pas une meilleure vie pour les gens.  L'État doit plutôt se concentrer à offrir de meilleurs services pour sa population et ainsi améliorer en améliorer la qualité de vie.  Si la Chine n'a pas de plan précis, elle a plutôt une boussole ce qui lui permettra de créer un nouveau modèle de démocratie qui influencera sur le long terme le monde entier.

Dans son fond l'idée n'est pas mauvaise, établir progressivement de nouvelles réformes politiques est un moyen plus sûr de s'assurer de leur succès qu'une révolution radicale.  On peut encore percevoir un côté socialiste aux idées apportées par Zhang, notamment en ce qui concerne la nécessité d'un État fort et l'idée que celui-ci doit être au service de la population.  On ne peut pas dire que c'est un intellectuel dissident à la lecture de ce texte, au contraire il abonde dans le sens du parti, particulièrement en justifiant les réformes politiques apportées par celles-ci.  Néanmoins, en fonction de ce qui a été étudié au travers de la session on ne peut pas affirmer que ces réformes soient particulièrement efficaces, bien qu'elles soient nombreuses.  Il me donne l'impression de vouloir surtout défendre le parti en proposant une voie alternative qui permet à la Chine de s'illustrer tout en restant un peu ce qu'elle est déjà.

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