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2016/03/08

Li Shenzi, "The Power of the Powerless"

Billet de Marisha Pauzé

Li Shenzi, «The Power of the Powerless and the Politics of Antipolitics :The Philosophy of Life of the Post-Totalitarian Era»

Li Shenzi est un intellectuel chinois spécialiste des sciences sociales. Tôt dans sa jeunesse il va rejoindre les rangs du parti communiste, mais son opposition au régime va grandir avec les années et va atteindre son point culminant avec la répression armée faite sur les étudiants lors des évènements de la place Tiananmen en 1989 et la fin de son affiliation communiste. Dans les années qui suivent, il va y aller de critiques de plus en plus virulentes envers les modèles autoritaires et totalitaires et va se présenter comme un défenseur du libéralisme et de la démocratie. Ce n’est pas pour autant un optimiste ou un idéaliste :
« he was resigned to the fact that China would not become a democracy in his lifetime. […] He estimated it took 200 years for a society to move from authoritarianism to democracy. Dating the beginning of the process to 1840, the year of the opium war, he concluded that it could be over by 2040 ».

Dans le texte « The Power of the Powerless and the Politics of Antipolitics », Li Shenzi veut présenter la vision des régimes post-autoritaires du président de la République tchèque de l’époque, le célèbre Vaclav Havel. L’intérêt pour Shenzi de présenter le parcours intellectuel et politique de cet homme est de montrer en quoi le travail de Havel pourrait être utile et inspirant pour la Chine qui a elle aussi atteint un stade post-totalitaire. Dans cet article, Shenzi, fais quasiment une biographie de la vie du politicien tchèque, et il laisse peu de place à sa propre vision des choses. En général, il est en accord avec la pensée de Havel. L’un des points divergents entre les deux hommes se situe au niveau de la définition entre totalitaire et post-totalitaire. Shenzi considère qu’il n’y en a pas et que le second n’est que la continuation du premier, tandis que Havel considère cette transition comme un changement de régime. Outre cette distinction terminologique, Li Shenzi soutient la description que Vaclav Havel fait des sociétés totalitaires/post totalitaires. Le leitmotiv d’un tel régime est la stabilité et l’homogénéité, voire l’inertie de la société, qui est rendue possible par la force de la peur et du mensonge. La vision de Havel est très philosophique et complexe, mais grosso modo il croit que pour se sortir d’un état totalitaire tous doivent dire la vérité et agir dans le respect de leur conscience de ce qui est bon ou mauvais. Il s’oppose aux régimes dictatoriaux qui cherchent dans l’exercice de la politique le pouvoir et le contrôle et qui utilisent le complot et le mensonge pour arriver à leurs fins. S’il parle du Power of the Powerless et de Politic of the Antipolitcs c’est qu’il croit que c’est par le peuple et par l’initiative de tout un chacun que la fin des régimes totalitaires verra le jour. En effet, c’est selon lui la conscience et la volonté des individus à vouloir vivre en accord avec leur droit individuel et non plus sous un régime de terreur les uniformisants qui va les motiver à changer les choses, peu importe l’échelle à laquelle ils opèrent. Un principe qu’il appelle : Start with the small things, comme quoi toutes les actions, mêmes les plus petites sont bonnes pour le changement.
Ce texte est intéressant, car il présente la vision d’un grand penseur post-totalitaire du bloc de l’est et démontre dans un contexte chinois qu’il est possible pour des gens ayant presque toujours vécu sous des régimes dictatoriaux de s’en sortir par eux même sans recourir nécessairement à l’aide de puissance occidentale extérieure. Cependant, je ne sais pas si cela est dû à la traduction, mais la lecture de cet article est difficile, le manque de suite dans les idées et la construction de l’argumentation rendre la tâche assez lourde, mais c’est toutefois un texte intéressent et pertinent.

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