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2016/03/15

Alex Payette, "Le renouveau religieux du Confucianisme en Chine"

Billet d'Aurore Gilles

Alex Payette, "Le renouveau religieux du Confucianisme en Chine: une revue des débats académiques récents," Monde chinois 2012/1 #29:  118-126.


Ce texte a été écrit par Alex Payette, actuellement en doctorat en science politique à l’université d’Ottawa. Son étude porte sur le système politique chinois, ses mouvements institutionnels, ses dynamiques bureaucratiques ainsi que ces courants d’idées. Ses principaux intérêts de recherche se concentrent sur l’analyse théorique du système politique chinois, les débats intellectuels en matière de Confucianisme et les mouvements religieux locaux.
À travers ce texte l’auteur met en lumière certains arguments d’intellectuels chinois sur la question du Confucianisme vu comme religion d’état en Chine.
En effet le débat a été relancé dans les années 80 suite à l’ouverture de la Chine et la remise en question des idéaux marxistes et du maoïsme, période aussi où les religions ont été ré-autorisées.
Ici se pose donc la question concernant la nature du confucianisme, notamment si c’est plutôt une philosophie ou une religion ?
L’auteur prend l’exemple de trois intellectuels, Jiang Qing, Kang Xiaoguang et Chen Ming. Les deux premiers se regroupent assez dans leurs propos alors que Chen Ming finalement se démarque assez de Jiang Qing et de Kang Xiaoguang, qu’il critiqua d’ailleurs par la suite.

Jiang Qing s’oppose clairement à la vision marxiste et pense que le confucianisme et ses doctrines seraient tout à fait bénéfiques pour légitimer le parti communiste chinois, sans que cela ne devienne non plus la religion d’état à proprement dit mais comme remplacement au marxisme-léninisme en tant qu’enseignement national, comme « 国教 », car c’est le confucianisme qui reflète vraiment la nation chinoise.
Kang Xiaoguang lui va même jusqu’à dire que le parti communiste chinois devrait prendre le confucianisme comme vraiment la religion d’état, car dans le fond le confucianisme c’étsit l’essence même de la société chinoise pendant des siècles, c’est le bagage culturel de la chine, et elle doit retrouver ça. Tout simplement pour eux-deux, le confucianisme servirait comme appui au gouvernement chinois ainsi qu’au nationalisme culturel.
En ce qui concerne Chen Ming, son argumentation s’articule autour du concept de « religion civile »,  qui est une religion qui fait parti d’une collectivité avec ses croyances, ses symboles, ses cultes et ses rituels partagés par toute la collectivité, comme un mode de vie, et non pas une religion imposée et  reconnue officiellement par un État. Pour Chen si le confuciannisme est une religion civile cela réglerait d’une part l’ambiguïté à  préciser le caractère religieux du confucianisme mais aussi cela permettrait de régler le problème de la séparation entre l’état et la religion.
Mais cela impose une certaine limite dans le sens ou Chen Ming mentionne que la religion civile doit être construite autour de la tradition culturelle des Han, qui est l’ethnie principal en Chine et considéré comme les « vrais » chinois et donc la base de l’identité culturelle chinoise, et exclut ainsi tous les autres chinois qui ne sont pas des Han. Mais Chen changea apparement  sa position concernant la religion civile. Il  fut un peu moins brut sur la question d’ethnicité et critiqua même les écrits de Jiang sur le fait que sa position était trop basée sur les Han et non sur une société multi ethnique.

Pour finir, l’auteur nous montre qu’au sein même de l’état il y a une certane contreverse en ce qui concerne la question du confucianisme comme religion, car même s’il ne le reconnait pas officiellement, il garde certains rites comme par exemple la cérémonie de l’anniversire de Cinfucius présidé par des membres du gouvernement  comme exigé sous la dynastie des Ming et des Qing, la mise sur pieds des instituts Confucius.


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