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2016/02/10

Wang Ruoshui, "A Defense of Humanism"

Billet de Mariana Darvenne

Wang Ruoshui, "A Defense of Humanism," Contemporary Chinese Thought 16.3 (Printemps 1985): 71-88.  Texte original publié en 1983.".


Wang Ruoshui est un philosophe et journaliste chinois né en 1926 et mort en 2002. Il est un des exposants majeurs du Marxisme humaniste et du libéralisme chinois. Dans les années 1940 il étudiait la philosophie jusqu’à joindre mouvement marxisme juste avant que le parti communiste établisse la République Populaire de Chine en 1949. Pendant ses années au sein du parti il était dévoué à la cause et grand défendeur du maoïsme et de Mao Zedong en personne. Lors de la Révolution Culturelle on lui demande d’écrire un article qui dénonce l’humanisme, qui était considérée une doctrine bourgeoise. Ce serait donc une raison en plus pour critiquer les intellectuels. Cependant, lors de ses recherches, il se rendu compte que Marx lui-même était un défenseur de l’humanisme. Cela était traduit dans ses ouvrages par la valeur humaine et Wang l’interprète comme un Marxisme humaniste

L’auteur commence par expliquer que l’Humanisme est une idée plurielle, il le retrouve donc dans les écrits de Marx, par exemple, remarquant que de ses plus jeunes écrits au dernier il défend la valeur humaine, « il n’y a pas d’essence plus élevée que celle de l’Homme ». Il va tout d’abord rappeler que l’Humanisme est un courant bourgeois apparu lors de la Renaissance et développé par les intellectuels. Cependant, ce concept n’est pas uniquement bourgeois. Selon Wang, la valeur humaine revient à l’importance de l’individu dans la collectivité. Ensuite, il nous explique que « l’Humanisme révolutionnaire » serait une révolution qui ferait les individus prendre conscience de cette valeur.


Lors de la « Révolution Culturelle », les communistes en Chine voyaient l’Humanisme comme quelque chose de bourgeois contraire à leur idéologie. Cependant, historiquement cela s’est prouvé contraire car ils prêchaient l’égalité et la fraternité, allant contre le principe féodale et étant anticapitaliste. Engels par exemple, tourna le principe d’égalité d’opportunité du capitalisme le dénonçant et en exposant son hypocrisie.  Ensuite, Feuerbach explique que c’est l’Homme qui a crée Dieu, et donc ils se rabaissent en le mettant en tant que son supérieur, dégradant la valeur humaine. Alors que Marx rejette toute forme de soumission de l’Homme. Selon ce dernier, le capitalisme met le pouvoir dans les mains de personnes inhumaines. Enfin, l’auteur décrit une différence entre le socialisme et l’humanisme, mais le premier dépend du deuxième. Le marxisme ne peut pas uniquement être résumé à l’humanisme, mais c’est une de ses caractéristiques. Wang conclut en expliquant que la société chinoise a besoin de socialisme humaniste pour construire une société meilleure. Il énumère ainsi différentes formes pour y accéder, comme rejeter toute forme de dictature, des luttes cruelles comme celles de la Révolution Culturelle, du respect mutuel ainsi que l’éducation. Wang prends ainsi position contre le culte de la personnalité, la division des classes et l’individualisme extrême.

L’auteur se rend compte que la Chine vit sous une dictature, guidée par un homme qui se dit socialiste et communiste mais qui laisse totalement de coté l’humain et sa vraie valeur. Il applique les règles marxistes qui le conviennent pour se maintenir au pouvoir, mais sans prendre en compte l’Humain. Nous pouvons faire un parallèle avec la position de Feuerbach sur la soumission de l’Homme à Dieu, car ils ont besoin de cette croyance pour « s’anesthésier de la vrai souffrance qu’est la vie » et d’une certaine façon voient Mao Zedong comme le leader, le père de la nation. Wang finit donc en dénonçant l’aliénation du socialisme, intellectuelle et politique et défendant un socialisme à visage humain.

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