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2015/03/07

A Defense of Humanism

Texte de Marc-Éric Leroux

L’auteur du texte « A Defense of Humanism » est Wang Ruoshui. Ce texte a été publié la première fois le 17 janvier 1983 dans le Daily Bulletin et repris en 1985 dans le Contemporary Chinese Thought. Il peut être également retrouvé dans le livre Sources of Chinese Tradition : Volume 2 : From 1600 Through the Twentieth Century édité par Théodore de Bary. 

Wang Ruoshui, né en 1926 dans la province d’Hunan, est un intellectuel communiste chinois. Il fait des études en philosophie à l’Université de Pékin avant de rejoindre le parti communiste. Après la prise du pouvoir en 1949, il devint journaliste au journal officiel du parti, le Quotidien du Peuple. Dans les années 1950, il est un fidèle soutien de l’idéologie prônée par Mao Zedong qui l’apprécie. Avant la Révolution culturelle, il participe à un groupe de travail visant à critiquer le marxisme humaniste. Or, il ressort de ce groupe comme un défenseur de l’humanisme, de la dignité humaine, de la justice sociale et de la démocratie. Il dénonce par la suite la Révolution culturelle et le culte de Mao. Il est démis de ses fonctions du Quotidien du Peuple en 1983 et expulsé du parti communiste chinois en 1987 lors d’une campagne contre le libéralisme bourgeois. Il continue à critiquer le parti communiste tout en demeurant un marxiste jusqu’à son décès à Boston en 2002 d’un cancer. 

Ce texte est une réponse de Wang Ruoshui aux communistes chinois purs et durs qui avaient critiqué son texte publié au début de 1983 et intitulé « A Spectre is Haunting the Chinese Intellectuel World – The Spectre of Humanism ». Dans sa défense de l’humanisme, il fait appel surtout aux écrits de Karl Marx, notamment de ses critiques de Feuerbach et cite aussi Engels et Lénine. Il construit son argumentation en s’appuyant sur la valeur de l’homme comme un membre de l’humanité ou d’une collectivité par opposition à l’individualisme bourgeois. Il souligne les erreurs de la Révolution culturelle encore récente à la mémoire des Chinois. Ensuite, il discute des auteurs qui ont établi les principes marxistes pour démontrer qu’ils reconnaissaient à leur façon  l’humanisme. Il cite même  Mao à son soutien. Il expose le caractère non seulement antiféodal, mais également anticapitaliste de l’humanisme marxiste. Il termine en condamnant la Révolution culturelle, les privilèges, l’individualisme et en faisant la promotion des valeurs humaines dans la conception du socialisme. Pour Wang. Il existe une forme d’humanisme qui s’inscrit dans le marxisme au même titre que le matérialisme.



Ce texte est nettement l’œuvre d’un théoricien et n’est pas destiné au Chinois moyen. Il s’agit d’un échange entre adhérent ou théologiens de la chapelle marxiste pour déterminer la voie à suivre après la catastrophe que fut la Révolution culturelle. Ce débat d’idées se comprend dans un pays où les lettrés ont toujours eu une grande importance d’autant qu’il fait au sein des nouveaux féodaux marxiste. Wang remet en cause le dirigisme nécessaire au maintien d’un état totalitaire et  aux privilèges en voulant favoriser la justice sociale et la démocratie afin de doter la Chine d’une société socialiste à visage humain. Il est un précurseur de la révolte étudiante de la Place Tienanmen dans une Chine qui vit maintenant dans un monde éclaté ou elle ne peut plus s’isoler et fermer ses frontières.

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